[Continuer...] Espace de création visuelle par l'Opéra de Nancy
Durant la période de confinement, durant la plus longue et encore plus incertaine période de fermeture des théâtres, l'Opéra offre le spectacle de salles et de lieux d'art, vides : aussi triste et nostalgique que le courant romantique
Une échelle pour passer un mur et voir le lieu déserté d'une joie si proche et pourtant si lointaine, d'un amour perdu... et refaire ces gestes désormais vains et mécaniques, rituels qui résonnent dans le vide.
"Continuer à proposer en cette période des formes artistiques pour nourrir vos imaginaires.
Continuer à soutenir les artistes en leur offrant une fenêtre d’expression.
Continuer à préparer demain le retour sur nos scènes.
Ce travail a été réalisé durant la période de confinement mars - avril - mai 2020 avec les moyens et outils propres dont disposaient les artistes et dans le respect des mesures mises en place par le gouvernement pour assurer la gestion de cette crise sanitaire."
La première de ces créations vidéo présente la désolation avec la musique d'un des plus beaux (sinon le plus sublime) et pertinent morceau de musique qui soit : J'entends résonner cet air, "Hör' ich das Liedchen klingen" 10ème des 16 Lieder (mélodies piano-voix allemandes) du Dichterliebe (Les Amours du poète), cycle de composé par Schumann sur des poèmes d'Heinrich Heine.
"Entends-je résonner cet air qu’autrefois mon aimée chantait et ma poitrine veut éclater en peines sauvages. / Une sombre nostalgie m'entraîne jusqu'au plus profond des forêts, Là où mes larmes peuvent fondre la cime de mes peines.
Hör’ ich das Liedchen klingen, Das einst die Liebste sang, So will mir die Brust zerspringen Von wildem Schmerzendrang. / Es treibt mich ein dunkles Sehnen Hinauf zur Waldeshöh’, Dort löst sich auf in Tränen Mein übergroßes Weh’."
La bande son de cette vidéo est interprétée par Gerold Huber et Christian Gerhaher dont l'articulation rappelle celle du modèle absolu : Dietrich Fischer-Dieskau
Durant ce confinement, un autre artiste en a enregistré (à 55:40, vidéo ci-dessous) une version déjà historique également : celle de Jonas Kaufmann avec Helmut Deutsch dans l'opéra d'Etat de sa ville natale -à Munich en Bavière- vide, sans public
"without an audience, music is not the same" sans public, la musique n'est pas la même
L'Opéra national de Lorraine à Nancy qui continue son catalogue de Création "Continuer..." avec un corps nu couvert d'Or (du Rhin, de Wagner version Karajan-Berlin-1998)
en Chant citadin de Minuit avec la 3ème Symphonie de Mahler par Anne Sofie von Otter - Boulez à Vienne
dans la forêt-des villes en Leçon de Ténèbres et avec la Norma de Callas
en tricotant avec O mio babbino caro
sur le Lamento della Ninfa de Monteverdi, molto lento
Le Lamento de Didon
"Quando me'n vo", La Bohème conjugale
sur l'Air du Froid de King Arthur
"Je Crois entendre encore" Les Pêcheurs de perles
"Belle nuit, ô nuit d'amour" Barcarolle des Contes d'Hoffmann
et un OVNI