Argument
Première partie
Adam regrette l’aveuglement qui l’a conduit à croquer au fruit défendu, et les conséquences de son geste sur ses enfants (« Mi balena ancor sul ciglio »). Eve s’accuse du crime, dû à son ambition et à la perfidie du serpent rusé. Elle enjoint son mari et ses enfants à accepter la juste peine que Dieu a fait tomber sur eux (« Caro sposo, prole amata »). Abel, le fils cadet, confiant dans la miséricorde divine, promet de lui sacrifier un agneau pur (« Dalla mandra un puro agnello »). Mais son frère Caïn lui reproche son orgueil : en tant qu’aîné, c’est à lui que revient le devoir d’apaiser la colère divine par le sacrifice du fruit de ses cultures (« Della Terra i frutti primi »). Adam les ramène au calme : plus que le sacrifice lui-même, c’est la dévotion de leur cœur qui saura apaiser Dieu (« Più dei doni il cor devoto »). Eve invite chacun de ses enfants à immoler son sacrifice priant Dieu de prendre ses enfants en pitié (« Sommo Dio nel mio peccato »). Mais si la torche d’Abel enflamme son bûcher, celle de Caïn refuse de se consommer : à la pureté du cœur d’Abel répond le ressentiment de Caïn, qui crie vengeance (« Dio pietoso ogni mio armento »).
Soudain, une lumière éblouit Adam et Eve. Dieu pardonne à Adam, touché par le sacrifice d’Abel (« L'olocausto del tu Abelle »). Adam et Eve exhortent leurs enfants à se soumettre aux volontés du Ciel (« Aderite, oh figli mei »). Mais la voix de Lucifer pousse Caïn à tuer son frère pour se venger de l’outrage du Ciel et s’accaparer l’amour de ses parents (« Poche lagrime dolenti »). Déjà, Caïn prémédite son crime (« Mascheratevi o miei sdegni »). Il convainc son frère de le suivre vers son champ : ce dernier accepte, lui accordant sa confiance fraternelle (« La fraterna amica pace »).
Seconde partie
Les deux frères arrêtent leur marche afin de prendre du repos (« Perché mormora il ruscello » et « Ti risponde il ruscelletto »). Alors que la torpeur se saisit d’Abel, Caïn le frappe à mort. Aussitôt, la voix de Dieu condamne Caïn à l’errance (« Come mostro spaventevole »). Face à ce châtiment, Caïn implore la mort (« O preservami per mia pena »), mais Dieu la lui refuse (« Vuò il castigo, non voglio la morte »). Caïn est désespéré (« Bramo insieme, e morte, e vita »).
Lucifer tente d’inciter Caïn à s’extraire de la punition divine en se suicidant (« Nel poter il Nume imita »), mais ce dernier refuse de commettre ce nouveau péché fatal et s’élance vers son exil (« Miei genitori, adio »).
Adam et Eve ressentent une profonde angoisse au sujet de leurs enfants. La voix d’Abel retentit soudain : il leur annonce son propre meurtre, la peine infligée à Caïn et bonheur céleste (« Non piangete il figlio ucciso »). Mais ni Eve (« Madre tenera et amante ») ni Adam (« Padre misero, e dolente ») ne parvient à sécher ses larmes. Remettant leur destin entre les mains de Dieu, ils lui demandent toutefois de leur accorder une nouvelle descendance (« Piango la prole esangue »). Dieu le leur accorde, ainsi que la rédemption (« L'innocenza paccando perdeste »). Adam et Eve ont le cœur empli de joie (« Contenti presenti »).