Argument
Acte I
Le Marquis d’Hérigny et son ami Lescaut entrent dans une mansarde parisienne, à la recherche d’une mystérieuse grisette dont le premier s’est épris (« Et vermeille et fraîche »). Une voisine, Marguerite, paraît alors et révèle aux deux hommes l’identité de la jeune locataire des lieux : Manon Lescaut. Lescaut y reconnait sa cousine et presse le Marquis de renoncer à l’enlèvement prévu. Peu après le départ des deux hommes, Manon rentre chez elle (« Eveillée avant l’aurore »). Manon vante sa vie de plaisirs et reproche à Marguerite sa trop grande sagesse. Cette dernière lui demande de lui lire une lettre enflammée reçue de son amant Gervais, expatrié en Louisiane, qui lui dit épargner sou après sou pour rendre leur mariage possible (« Ma bonne Marguerite »). Elle promet finalement à Marguerite de l’aider dans son travail, malgré son manque d’habitude du labeur. Pourtant, à peine seule, elle délaisse sa tâche pour essayer le manteau que sa voisine confectionne, très satisfaite de son physique avantageux (« La la la la ! Marguerite a raison »).
Le Chevalier des Grieux paraît alors, se félicitant d’avoir reçu une importante somme d’argent en paiement d’une vieille dette. Peu après entre Lescaut qui vient chercher querelle au galant chevalier. Mais ce dernier l’accueille en le conviant à dîner : Lescaut ne sachant refuser remet à plus tard ses idées batailleuses (« Mânes de mes aïeux »).
A la guinguette Bancelin, les convives se félicitent de l’ambiance de fête qui y règne (« C’est à la guinguette que l’amour nous guette »). Mais lorsque l’addition est présentée, Manon avoue à son amant qu’elle a prêté l’argent à son cousin afin qu’il le démultiplie au jeu. Mais ce dernier paraît, ayant tout perdu (« En prison, en prison ! »). Pour payer la dette et éviter le scandale et la prison, des Grieux accepte de s’engager dans l’armée, tandis que Manon entonne une chanson pour récolter des fonds. L’auditoire, au premier rang duquel se trouve le Marquis d’Hérigny, lui prête une oreille attentive. Ce dernier lui offre même une grande quantité d’or, grâce à laquelle elle s’acquitte de la dette (« C’est l’histoire amoureuse »). Mais lorsque des Grieux revient, il a déjà signé son engagement. Le Marquis, qui est également Colonel des armées, use de son influence pour l’empêcher de le racheter : le Chevalier doit partir avec son régiment, au grand désespoir des amants mais au bonheur d’Hérigny (« Ô douleur mortelle »).
Acte II
Le Marquis d’Hérigny se promet d’obtenir l’amour de Manon, qu’il ne convoite pourtant que par simple fantaisie (« Manon est frivole et légère »). Justement, Manon paraît, le suppliant de lui obtenir un droit de visite : ce dernier lui promet mille richesses si elle restait à ses côtés. Elle accepte finalement de lui échanger un baisé contre son permis (« A vous les dons qui savent plaire »). Mais aussitôt le baisé donné, une dépêche avertit le Marquis que des Grieux a déserté : lui seul peut à présent le sauver. En échange, il réclame qu’elle reste à ses côtés, loin de son amant, persuadé que son amour viendra ensuite avec le temps (« Je veux qu’ici vous soyez reine »). Restée seule, Manon confronte son amour pour des Grieux à sa soif de luxe et de plaisirs (« Plus de rêve qui m’enivre »).
Alors que Manon a accepté la proposition du Marquis, des Grieux fait irruption dans sa chambre. Mais Manon est prise du caprice de déjeuner avant de fuir avec lui (« Lorsque gronde l’orage »). Le couple est alors surpris par d’Hérigny : les deux hommes se querellent et le Marquis est blessé. La garde se saisit des deux amants, bien que d’Hérigny les gracie, afin que sa maîtresse vive heureuse (« Le Marquis ! Des Grieux qui par fraude s’installe »).
Acte III
Trois mois ont passé et Margueritte a rejoint son fiancé, Gervais, en Louisiane : leur mariage se prépare (« Le jour se lève à nouveau »). Ce dernier célèbre cet hymen tant attendu (« Ô bonheur, ô jour enchanteur »). Un convoi de prisonnières fait halte non loin. Margueritte s’apitoie sur l’une d’elle, particulièrement souffrante, avant de reconnaître en elle son ancienne voisine, Manon : elle propose au gardien de faire patienter les détenues à l’ombre de leur jardin puis se rend à l’église pour ses noces (« Ô ciel ! Margueritte ! C’est toi ? »). Des Grieux surgit alors et soudoie l’Inspecteur pour passer quelques instants avec son amante. Il lui annonce avoir découvert la preuve que le larcin pour lequel elle est condamnée malgré la grâce d’Hérigny a été commis par Lescaut. Lorsque l’Inspecteur vient les séparer, des Grieux le menace (« C’est toi, te voilà ! »). Les deux amants risquant dès lors d’être pendus, Margueritte leur offre de les aider à fuir, vêtus d’habits de noces (« Du courage, Dieu nous regarde »).
Quelques temps plus tard, dans la steppe aride de Louisiane, les deux amants sont égarés, assoiffés et exténués. Sentant la mort approcher, ils décident de confier à Dieu leurs vœux de mariage. Manon expire peu après. Des colons apparaissent, trop tard (« Errant depuis hier »).