Argument
Acte I
La foule se rassemble devant la demeure de l’enchanteresse Mélusine, qui vend certains de ses secrets (« Oui ! Je suis l’enchanteresse »). Les chevaliers Amadis des Gaules, Lancelot, Renaud et Ogier en profitent pour approcher Roland qu’un soudain amour pour Mélusine retient depuis près de six mois. Ce dernier, en effet, refuse de les rejoindre, satisfait de sa nouvelle vie de paresse. Leur conversation est interrompue par une fanfare : c’est Merlin qui annonce l’organisation d’un tournoi dont le vainqueur gagnera la main de la Princesse Angélique, fille du maître des lieux, le Duc Rodomont (« Entendez-vous ? C’est la trompette ! »). Merlin se réjouit de son succès (« Je suis Merlin, je suis Merlin ! »). Séduit par la Princesse, Roland décide de s’inscrire au tournoi, provoquant la jalousie de Mélusine.
De son côté, Merlin donne ses consignes à Médor, un ménestrel amoureux de la Princesse Angélique, qui a accepté d’entrer à son service en tant que professeur pour approcher sa belle : ce dernier débute sa leçon (« Puisque j’y suis autorisé »). Pressé par les questions de la jeune fille, Médor se voit obligé de lui expliquer ce qu’est l’amour (« Amour ? Quel mot doux et touchant ! »). C’est alors que Rodomont fait son entrée, accompagné de son sénéchal, Sacripant. Rodomont s’étonne des belles toilettes de sa femme : ruiné, il n’est pourtant pas en mesure de lui en fournir les moyens (« Mon œil est assez vif, ma figure est sereine »). Soupçonnant qu’un amant l’entretien, il décide de la surveiller. Peu après, il annonce son mariage prochain à sa fille : si cette dernière est enthousiaste, Médor est désespéré.
La femme de Rodomont, la Duchesse Totoche, est de son côté prise entre remords et insouciance vis-à-vis de sa liaison extraconjugale (« Ah ! Dans ma poitrine palpitante »). Elle s’enquiert auprès de Merlin d’une mission qu’elle lui a confiée. Les voyant ensemble, Rodomont se persuade que Merlin est l’amant qui entretien sa femme. Alors que la foule se rassemble pour le tournoi, le Duc ouvre les festivités (« Ecoutez, ils vont venir »).
De son côté, Mélusine promet de se venger de Roland si celui-ci devait le trahir (« Voulez-vous que je vous dise »).
Acte II
Rodomont n’ayant pas d’argent, Totoche, Sacripant et Angélique préparent eux-mêmes les festivités. Les deux premiers prodiguent des conseils à la jeune femme, en vue de son futur mariage (« Travaillons, travaillons, travaillons »). Sacripant annonce alors à Rodomont que les troubadours ont annulé leur présence, faute d’être payés. Heureusement, Merlin a convaincu Médor de les remplacer, avec l’un de ses amis. Roland paraît alors afin de déclarer son amour à Angélique, en vue du tournoi. Justement, le premier combat est annoncé. Restés seuls, Totoche et Sacripant se remémorent les débuts de leur liaison (« Mon époux est désagréable »). Totoche est angoissée : Rodomont a demandé sa couronne en or massif, pour paraître devant la foule. Mais la Duchesse l’a vendue pour financer ses robes et Merlin, qui devait en apporter une de substitution en matériaux pauvres, tarde à accomplir sa mission. Ce dernier apporte toutefois l’objet espéré au moment même où Totoche s’apprêtait à avouer sa faute à son mari.
Justement, le tournoi se termine à l’extérieur du palais. Roland est le vainqueur (« Honneur, honneur au grand vainqueur »). Pour fêter les vainqueurs, les ménestrels, Médor et Mélusine déguisée, font leur entrée pour un divertissement (« Qu’ils sont coquets ! Qu’ils sont charmants ! »). Se faisant, l’enchanteresse verse un poison qu’elle sert à Roland. Ce dernier tombe instantanément dans un état de somnolence. Se précipitant pour chercher des sels, Rodomont découvre une facture appartenant à sa femme (« Voyez donc Roland, comme il bâille »). Profitant de la confusion, Mélusine emporte Roland. Alors que Rodomont enjoint Totoche à révéler le nom de son complice (son amant), cette dernière, pensant qu’il évoque la vente de la couronne, dévoile le nom de Merlin, renforçant ainsi les soupçons du Duc. Lorsque Merlin se présente, il confirme froidement sa faute, pensant également parler de la couronne.
La dispute est cependant interrompue par les cloches qui annoncent le mariage. Rodomont fait arrêter Totoche et Merlin, tandis que Médor se présente avec l’armure de Roland, se faisant passer pour le vainqueur du tournois, casque sur la tête, marchant au bras d’Angélique jusqu’à l’autel.
Acte III
Chez Mélusine, Roland dort toujours, sous l’effet du narcotique. Mélusine lui chante un air amoureux (« Roland mon idole, de toi je suis folle »). Sacripant, Merlin et Totoche, en fuite, se présentent, déguisés en saltimbanques. Peu après, Rodomont, Angélique et Médor font leur apparition près du château, à la recherche de Roland. Dans sa chambre, ce dernier se réveille (« Où suis-je ? Et quel est donc le jardin que voici ? »). Alors que Médor s’apprête à révéler à Angélique que c’est lui qui était sous l’armure lorsqu’ils se sont présentés à l’autel, cette dernière aperçoit Roland. Lui pardonnant sa fuite, elle réclame la romance qu’il lui avait chantée, le casque sur la tête, durant leur nuit de noces. Elle comprend alors la supercherie lorsque Médor reprend le chant (« Il est un mot qu’on répète »).
Rodomont, apprenant de Mélusine qu’Angélique ne s’est pas mariée à Roland, qu’elle avait déjà enlevée, pense que Sacripant, qui a disparu après la cérémonie, se cachait sous le casque.
Justement, ce dernier paraît. Rodomont lui pardonne d'emblée d’avoir semé le trouble chez lui par ses amours (pour sa fille) intempestifs. Sacripant, croyant que le Duc évoque sa liaison avec Totoche, la lui avoue sans détour. Furieux, Rodomont se saisit d’une arme et s’apprête à en faire usage sur Sacripant. Mais Totoche l’arrête, lui demandant d’exécuter elle-même l’homme qui la harcèle depuis des mois. Rodomont se laisse convaincre et lui donne son arme, qu’elle retourne aussitôt contre lui. Transigeant, Rodomont promet à Sacripant de lui laisser son château, son titre et sa femme, en échange de sa vie sauve. Sacripant accepte. La foule se rassemble. Médor se dévoile, au bras d’Angélique dont il est maintenant aimé. Roland, par dépit, épouse Mélusine. La foule se réjouit (« Amis, accourons en ces lieux ») !