Argument
Acte I
Des bourgeois flânent dans une ambiance estivale (« Le ciel bleu rougit comme braise ») quand des étudiants envahissent les lieux, prêts à dépenser l’argent de leur semestre en alcool et en plaisirs (« Place à nous, place à nous »). Parmi eux se cachent le Roi Fridolin, déguisé et incognito, entouré de ses ministres et conseillers, Truck (le Nécromancien), Pipertrunck (le Chef de la police), Koffre (le Grand caissier), Schopp (le Conseiller privé) et Trac (le Ministre des batailles). Le Roi avait prévu d’épouser Cunégonde, la princesse du royaume voisin, dont la dot devait renflouer ses caisses. Mais le père de cette dernière ayant décidée de la lui envoyer seule, sans sa dot, il souhaite la rencontrer sans se faire reconnaître afin de décider s’il l’épousera tout de même ou non. Apparaît alors le génie Robin-Luron qui se présente comme un étudiant en plaisirs de la vie (« Etudiant de cette ville »). Il propose au Roi (qu’il a reconnu), une importante somme d’argent en échange des armures qui dorment dans son château. Mais justement, la Princesse Cunégonde apparaît, faisant étalage de sa mauvaise éducation (« Fruit des vieilles habitudes »), ce qui plait fortement à Fridolin. Ainsi, tandis que Cunégonde se rend au château (« Entrez, Ô, Princesse »), le Roi décide de vendre ses armures et de l’épouser : il se met en route, invitant les étudiants au château (« Amis ! La retraite retentit là-bas »).
Dans le grenier de la Sorcière Coloquinte, la Princesse Rosée du soir, enfermée depuis six ans, rêve qu’elle est aimée d’un prince (« Le voilà… C’est bien lui ! Qu’il est beau »). Robin-Luron apparaît alors afin de la libérer : il lui tend une pelote de soie dorée et lui dévoile une formule magique qui lui permettront d’échapper à la Sorcière (« Quand cette vieille qui vous surveille »). Lorsque celle-ci apparait, Robin-Luron lui propose de s’allier à lui pour détrôner Fridolin. La Sorcière souhaite en effet se venger pour avoir été privée de son pouvoir et Robin-Luron veut rendre le Roi plus sage en l’exilant, afin que le royaume soit ensuite mieux gouverné. Aussitôt l’accord conclu, la Sorcière quitte les lieux et Rosée du soir s’enfuit.
Dans le potager, la Sorcière Coloquinte énonce une formule magique, donnant vie aux légumes, parmi lesquels une Carotte.
Au Palais, les courtisans accueillent la Princesse Cunégonde (« Jour d’allégresse »). Le Prince Fridolin lui est alors présenté avec le café. Mais leurs retrouvailles sont interrompues par l’arrivée du Roi Carotte et de sa cour (« Quel bruit ! Vois-donc Robin »). Envoûtées par la Sorcière Coloquinte, Cunégonde et la cour tombent sous le charme du Roi Carotte (« Je suis le roi, le roi Carotte »). Dès lors, Fridolin se voit reprocher par tous le mauvais comportement du Roi Carotte, comme s’il eût lui-même mal agit. Se révoltant devant tant d’injustice, Fridolin voit sa cour se retourner contre lui. Alors que le Prince invoque ses ancêtres, les armures vides du château prennent vie et le chassent. Robin-Luron, Truck et Pipertruck fuient avec lui (« Oses-tu bien invoquer tes ancêtres »).
Acte II
Fridolin, Robin-Luron, Truck et Pipertruck courent toujours. Le Prince tombe nez-à-nez avec Rosée du soir qui le reconnait comme l’amant de ses rêves. Elle lui propose de rester avec lui, à son service. Fridolin accepte mais doute de la loyauté du chef de police, Pipertruck. Ce dernier lui explique sa vision de la politique : ménager la chèvre et le chou (« Un astre nouveau nous éclaire »). Robin-Luron affirme alors avoir rencontré le mage Quiribibi qui est formel : le seul moyen de triompher du Roi Carotte est de retrouver l’anneau du Roi Salomon. Il leur faut pour cela user de la lampe magique donnée par Quiribibi et revenir dans le temps afin de retrouver à Pompéi le soldat romain ayant volé l’anneau.
En un rien de temps, Fridolin et ses quatre fidèles se retrouvent projetés au milieu des ruines de Pompéi (« Débris dont l’aspect nous transporte »). Ils se rendent vite compte qu’ils ne pourront pas ainsi retrouver le soldat détenteur de l’anneau : ils demandent à la lampe magique de les transporter au matin précédent l’éruption du Vésuve. La ville retrouve alors sa vie : le marché romain est animé en cette belle journée de 79 après Jésus Christ (« Du pain ! Du pain ! ») ! Deux jeunes époux sont fêtés (« Chantez-tous avec nous »). Lorsque les romains aperçoivent Fridolin et ses compagnons, le choc des cultures les sépare d’abord. Ces derniers se retrouvent à devoir expliquer ce qu’est un chemin de fer (« Dans ce grand temple des voyages »), puis les interrogent sur le devenir de l’anneau de Salomon. Celui-ci s’avère être passé de doigt en doigt au gré des aventures amoureuses, mais finit tout de même par être identifié et récupéré par Robin-Luron. Tandis que les romains les attaquent et que le Vésuve s’éveille, les cinq aventuriers actionnent la lampe et disparaissent.
Au Palais, le Roi Carotte repousse les femmes des anciens conseillers de Fridolin qui le courtisent (« Arrêtez-vous ici de grâce »). C’est alors que Robin-Luron, Rosée du soir, Truck et Pipertruck font leur apparition, déguisés (« Nous venons du fin fond de la Perse »). Mais le Roi Carotte les renvoie prestement. La Sorcière Coloquinte l'avertit aussitôt que Fridolin est en vie, dans le Palais. Tandis que le gnome se retrouve terrorisé, Coloquinte demande à Cunégonde, toujours sous le charme du Roi Carotte, de l’aider à piéger Fridolin. Justement, celui-ci paraît. Bien que son anneau lui donne un grand pouvoir, il décide de reconquérir Cunégonde par lui-même. Mais cette dernière, feignant de l’aimer encore, parvient à lui dérober l’anneau. Tandis que Fridolin enrage de cette trahison, Cunégonde rit du tour qu’elle lui a joué (« Vers ce gnome que j’abhorre »). Coloquinte profite de l’instant pour tenter de s’emparer de Fridolin, mais Robin-Luron exfiltre ses compagnons (Pipertruck mis à part) grâce ses sortilèges.
Rosée du soir, Robin-Luron, Truck et Fridolin se trouvent projetés dans le monde des fourmis. Ils sont invités à participer à la fête du printemps. Robin-Luron s’assure du soutien des abeilles, engagées dans une guerre à mort avec Coloquinte depuis que celle-ci a volé l’une de leurs ruches (« Rangeant la foule qui regarde »).
Acte III
Au Palais, le Roi Carotte flétrit depuis que la Sorcière Coloquinte a dû fuir pour échapper aux attaques des abeilles. La Princesse Cunégonde tente en vain de convaincre le Roi avachi de se montrer au peuple qui gronde (« Mon gros chéri, mon petit roi »).
En dehors du palais, le peuple converge vers le marché (« Le marché s’anime et s’éveille »). Fridolin, Truck, Robin-Luron et Rosée du soir se glissent dans la foule. Tandis que le ton monte du fait de la forte inflation sur les prix des légumes, les forces de l’ordre tentent d’intervenir (« Combien ces œufs »). Paraît alors Pipertruck, resté ourdir la révolte, qui harangue la foule (« Point de fracas et sans éclat »). Bientôt, Trac, Koffre, Schopp et Cunégonde, ainsi que les forces de l’ordre, rejoignent la révolution. Fridolin peut alors enfin se faire reconnaître : le peuple l’acclame (« Peuple éclairé, clairvoyant, infaillible »).
Au Palais, Robin-Luron se débarrasse de Coloquinte qui s’enfonce dans les entrailles de la terre. Le Roi Carotte est défait.
Fridolin est remis sur le trône. Il reconnait en Rosée du soir la princesse qu’il attendait et décide de l’épouser. Cunégonde, le sortilège estompé, fait amende honorable (« Sonnez, cloches et clochettes »).