Argument
Acte I
Dans la montagne vit une bande de brigands. Afin de calmer les esprits rebelles qui se plaignent des mauvaises affaires de la troupe, leur chef, Ernesto Falsacappa, attire, déguisé en ermite, quatre jeunes femmes vertueuses. Avant de les livrer à ses hommes, il demande qu'elles soient conduites au souterrain noir, et respectées, au moins jusqu'au soir. Malgré cela, les brigands se plaignent de leur désœuvrement. Falsacappa leur promet une idée pour relancer le brigandage. Arrive Fiorella, fille de Falsacappa (« Au chapeau, je porte une aigrette »). Pour la Saint Ernesto, elle offre à son père un portrait d'elle et lui confie espérer se rendre digne de prendre un jour sa relève. Mais elle est distraite de son métier de brigande depuis qu'elle a rencontré Fragoletto, un chocolatier que la bande a dévalisé une semaine auparavant.
La discussion est interrompue par la bande qui vient de capturer un jeune homme, qui se révèle justement être Fragoletto (« Nous avons pris ce petit homme »). Celui-ci, amoureux de Fiorella, vient demander sa main à son père. Ce dernier étant réticent à donner sa fille à un honnête homme, il propose au prétendant de devenir brigand. Alors que la troupe part tester les aptitudes du jeune homme dans la montagne, Fiorella rencontre un bel homme, noble. Charmée, elle lui conseille de quitter les lieux avant que son père ne revienne. Justement Falsacappa revient, accompagné de Fragolleto qui raconte comment il a capturé un courrier de cabinet (« Falsacappa voici ma prise »). Ce dernier transporte un portrait de la Princesse de Grenade, qui doit épouser le Duc de Mantoue, ainsi qu'une lettre attestant qu'une somme de trois millions sera versée à la personne qui accompagnera la Princesse, en règlement d'une précédente dette. Falsacappa échange alors le portrait de la Princesse avec celui de sa fille et laisse repartir le courrier de cabinet : l'idée promise est trouvée. Fragoletto ayant réussi son examen de passage est accepté dans la bande, après avoir prêté serment au cours d'une cérémonie. Durant le passage des carabiniers qui avouent arriver systématiquement trop tard, les brigands poursuivent leurs chants, mais à voix basse.
Acte II
Dans une auberge située à la frontière entre Mantoue et Grenade (les deux villes sont en réalité éloignées de près de 2.000 km), le personnel s'affaire pour accueillir les délégations de ces deux cités. Les brigands arrivent déguisés en mendiants (« Soyez pitoyables ») et capturent aubergistes et marmitons qui sont aussitôt enfermés à la cave. Fiorella profite de cet instant pour négocier son mariage avec Fragoletto en échange de sa participation au plan de son père. Le premier notaire qui passera sera capturé pour seller les noces (« Duetto du notaire »). La troupe se déguise en marmitons et s'imagine déjà les forfaits qu'ils pourraient commettre dans cet accoutrement. Arrive l'ambassade de Mantoue, composée d'un civil, le Baron de Compotasso, et d'un militaire, le Capitaine des Carabiniers, accompagné de ses hommes, qui sont aussitôt forcés d'entrer dans l'auberge. L'ambassade de Grenade, accompagnant la Princesse et le Comte de Gloria-Cassis à qui doivent être remis les trois millions, arrive alors (« Ya des gens qui se disent espagnols »), accueillis par les brigands déguisés, cette fois, avec les habits des ambassadeurs de Mantoue. Alors que Falsacapa les fait entrer de force dans leurs appartements, Pipo, l'aubergiste, parvient à donner l'alerte, faisant ressortir les espagnols, effrayés. Ceux-ci pensent alors être sauvés par les carabiniers qui sortent de la cave, ivres et donc inoffensifs.
Acte III
Le Duc de Mantoue enterre sa vie de garçon avec des courtisanes. Il laisse cependant entendre qu'il ne compte pas rester fidèle à la Princesse (« Jadis régnait un Prince »). Observant le portrait qui lui a été remis par le courrier de cabinet, il est frappé par la ressemblance entre la princesse et Fiorella, rencontrée trois jours plus tôt dans la montagne, et qu'il fait chercher depuis. Il appelle son caissier Antonio, qui lui assure que les trois millions sont prêts à être payés aux espagnols. Mais resté seul, celui-ci se rappelle comment il a vidé les caisses avec des femmes (« O mes amours, O mes maîtresses »). Arrive alors les brigands déguisés en espagnols. Le Duc et Fiorella se reconnaissent mutuellement (« Voici venir la Princesse et son page »). Mis au courant, Falsacapa presse le Duc de lui remettre prestement les trois millions. En aparté, le caissier avoue cependant au chef des brigands qu'il n'a plus rien. Falsacapa s'énerve, attirant le Duc. Survient la vraie ambassade de Grenade, qui reprend le couplet du Comte de Gloria-Cassis (« Ya des gens qui se disent espagnols »). Démasqués, les brigands se croient perdus, mais Fiorella demande l'amnistie générale, pour avoir elle-même sauvé la vie du Duc. Celui-ci l'accorde et les brigands s'apprêtent à mener une vie d'honnêtes gens.