Argument
Acte I
Le Roi des Elfes, Oberon, repose endormi, l’air triste : se disputant sur l’inconstance humaine, la Reine Titania et lui se sont jurés de ne plus s’aimer tant qu’ils n’auraient pas trouvé un couple d’amoureux constant jusqu’à la mort (« Leicht, wie Feentria nur geht »). Se réveillant, Oberon regrette ce serment qui avive son angoisse (« Schreckensschwur ! ». Droll et Puck lui expliquent alors que deux êtres seraient susceptibles de garder leur amour constant jusqu’à la mort : Huon de Bordeaux, de la cours de Charlemagne et Rézia, la fille du grand Calife Haroun al Rachid. Droll attire alors Huon et son écuyer Cherasmin : le chevalier aperçoit Rézia dans une vision (« Warum musst du schlafen »). Oberon apparaît à Huon et l’avertit que la quête pour trouver sa bien-aimée sera longue. Il lui offre un cor, par lequel il pourra solliciter l’aide des elfes. A Cherasmin, il offre une coupe, toujours pleine pour l’innocent, dont le breuvage redonne courage. Les deux hommes prennent la route (« Ehre und Heil dem »). L’amour exalte la vigueur de Huon (« Von Jugend auf in dem Kampfgefild' »).
Au palais du Calife, Rézia attend son chevalier étranger, qu’elle aime depuis qu’elle l’a vu au cours d’une vision (« Eil, edler Held ! »). Sa suivante Fatime lui annonce alors l’arrivée de cet inconnu aimé (« O welches Glück ! »). Alors que les janissaires appellent à la prière, Rézia cache son exultation (« Dunkel ist es schon und spät »).
Acte II
Au palais, le Calife est accueilli par les dignitaires (« Ehre sei dem mächt'gen Kalifen »). Il annonce marier sa fille Rézia au Prince Babekan. Mais Huon surgit et souffle dans son cor : le sérail s’immobilise. Le chevalier peut se sauver avec Rézia, tandis que Cherasmin réveille Fatime d’un baiser et s’enfuit avec elle. Déjà, les deux serviteurs se confient leur amour (« Arabiens einsam Kind »). Ils rejoignent leurs maîtres vers leur navire, qui appareille (« Über die blauen Wogen »). Mais Puck convoque les esprits, réclamant une tempête, qui fait échouer le bateau (« Geister der Luft und Erd' »). Rescapé, Huon prie pour que Rézia soit aussi épargnée (« Vater ! Hör' mid, flehn zu dir »). Justement, celle-ci se réveille. Huon ayant perdu son cor, court chercher de l’aide et du ravitaillement. Seule, Rézia accable l’océan pour les malheurs qu’il provoque. Elle y voit un bateau, s’approchant : ce sont des pirates, qui l’enlèvent après avoir blessé Huon (« Ozean, du Ungeheuer ! »). Oberon ordonne que Huon se réveille à Tunis, après sept jours de convalescence. En attendant, il offre aux elfes un divertissement marin (« O wie wogt es sich schön auf der Flut »).
Acte III
Cherasmin et Fatime ont été repêchés par des pirates qui les ont vendus comme esclaves au jardinier de l’Emir de Tunis. Tous deux rêvent qu’ils seront bientôt libres et réunis avec leurs maîtres. Fatime tente de convaincre Cherasmin de rester alors dans cet Orient où elle a grandi (« Arabien, mein Heimatland »). Mais ce dernier résiste, vantant la vie sur les bords de la Garonne (« An dem Strande der Garonne »). Non loin, Huon se réveille et retrouve les deux serviteurs. Informé que Rézia a aussi été vendue comme esclave à l’Emir, le chevalier décide de pénétrer dans le château. Les trois infortunés prient pour le succès de cette initiative (« So muss ich mich verstellen ? »).
Au palais de l’Emir de Tunis, Rézia pleure son sort, refusant la gloire promise par ce dernier en échange de son amour (« Trauere, mein Herz »). Dans les jardins, Huon est repéré par Roxane, la femme de l’Emir, qui en tombe amoureuse. Repoussée, elle cherche à amadouer le chevalier en faisant danser ses esclaves autour de lui. Mais ce dernier résiste (« Für, dich har Schönheit sich geschmücket »). Huon est finalement arrêté et condamné au bûcher par l’Emir. Rézia décide de mourir avec lui plutôt que de céder à son prétendant. Alors que le bourreau s’approche, Cherasmin surgit de la foule avec le cor qu’il a retrouvé. Oberon apparaît et libère les amants : grâce à eux, il a regagné sa Reine Titania (« O Herr ! Seinem geschworenen Eid getreu »).