Argument
Acte I
Arbace fait ses adieux à la Princesse Mandane, son amante. En effet, il est chassé du palais par le Roi Xerxes, père de Mandane, pour avoir osé demander sa main malgré son rang inférieur (« Conservati fedele »). Apparaît alors Artaban, le père d’Arbace et commandant de la garde royale, qui lui confie avoir assassiné le roi Xerxes pour le venger et le placer sur le trône, l’invitant à fuir la ville afin de ne pas compromettre son plan. Arbace frémit à cette nouvelle mais s’enfuit (« Fra cento affanni e cento »).
Artaserse, le fils du Roi, paraît alors et annonce la mort de son père à Artaban, plaçant sa confiance en lui. Ce dernier laisse entendre que le crime pourrait avoir été commis par le Prince Darius, l’autre fils de Xerxes. Il n’en faut pas plus pour convaincre Artaserse de la culpabilité de son frère. Artaban ne se fait pas prier pour faire arrêter Darius (« Su le sponde del torbido Lete »).
A peine l’ordre donné, Artaserse envisage de le retirer, craignant d’être accusé de chercher par tout moyen à monter sur le trône. Mais il est interrompu par son amante, Semira, sœur d’Arbace (et fille d’Artaban) à qui il jure amour et fidélité (« Per pietà, bell’idol moi »).
Etonnée de son comportement, Semira interroge Mégabyse, le conseillé de son père, qui lui apprend les évènements récents et lui conseille d’oublier Artaserse : ou bien ce dernier triomphera de son frère et, devenu roi, ne pourra plus l’aimer, ou bien il mourra. Il s’offre de l’épouser, lui rappelant l’amour qu’il lui a toujours porté (« Sogna il guerrier le schiere »). Restée seule, Semira prie les dieux de sauvegarder la vie d’Artaserse, quand bien même elle le perdrait ainsi (« Bramar di perdere »).
Artaban apprend à Artaserse que son ordre a été exécuté : Darius est mort. Semira apparaît alors et apprend à tous que le véritable coupable a été arrêté : Darius est donc mort innocent. Mandane et Artaban comprennent aussitôt qu’il s’agit d’Arbace. Celui-ci est en effet apporté, prisonnier. Artaserse se retrouve partagé entre son amitié et son rôle de juge (« Deh respirar lasciatemi »). Artaban, de son côté, feint de condamner son fils (« Non ti son padre »). De même, sa sœur Semira (« Torna innocente e poi »), et son amante Mandane (« Dimmi che un empio sei ») refusent de l’entendre. Arbace s’élève alors sur le sort qui s’acharne sur lui (« Vo solcando un mar crudele »)
Acte II
Artaserse accepte qu’Artaban puisse parler à Arbace, et le supplie de prouver l’innocence de son ami (« Rendimi il caro amico »). Artaban cherche alors à convaincre son fils de fuir avec lui, mais celui-ci refuse, préférant garder son innocence (« Mi scacci sdegnato »). Mégabyse conseille alors à Artaban de profiter du chaos régnant pour éliminer ses adversaires et monter sur le trône. Artaban lui demande cependant d’attendre qu’il ait sauvé son fils, et s’assure de sa loyauté en lui promettant la main de Semira. Il officialise d’ailleurs cet accord en l’annonçant aussitôt à sa fille, désespérée (« Amalo e se al tuo sguardo »). Mégabyse accepte l’accord, restant inflexible devant les supplications de Semira (« Non temer ch’io mai ti dica »).
Alors Mandane se rend au Conseil, afin de faire condamner Arbace, répondant ainsi à son devoir de fille, Semira cherche en vain à réveiller en elle son devoir d’amante (« Se d’un amor tiranno »). De son côté, cette dernière exprime son impuissance face aux malheurs qui la frappent de toute part (« Se del fiume altera l’onda »).
Au Conseil, Artaserse, indécis, place Arbace entre les mains de son père, Artaban. Celui-ci, ne pouvant paraître disculper un fils que tout accuse, le condamne à mort. Ce dernier, avant de marcher vers sa sentence, embrasse son père et lui recommande de protéger son roi (« Per quel paterno amplesso »). Mandane reproche vertement à Artaban d’avoir cédé à sa demande contrainte sans faire preuve d’humanité pour son fils (« Va’ tra le selve ircane »). De son côté, Semira reproche à Artaserse d’avoir soumis au jugement d’un père contraint à la loi, quand son statut le plaçait en position d’être miséricordieux (« Per quell’affetto »). Artaserse ne peut que constater le désarroi dans lequel le père et l’ami d’Arbace se retrouvent (« Non conosco in tal momento »). Resté seul, Artaban se reprend, déterminé à sauver son fils (« Così stupisce e cade »).
Acte III
Dans son cachot, Arbace attend la mort. Artaserse paraît alors, lui offrant de fuir en secret. Refusant le sacrifice de son ami, il finit par céder à l’ordre de son Roi, non sans craindre de ne trouver la paix que lorsqu’il pourra revenir, innocenté (« L’onda dal mar divisa »). Une fois seul, Artaserse exprime la confiance qu’il porte à son ami malgré les apparences (« Nuvoletta opposta al sole »).
C’est alors qu’Artaban et Mégabyse paraissent, cherchant eux aussi à sauver Arbace. Ne le trouvant pas, ils le croient déjà mort et préparent leur vengeance en empoisonnant la coupe royale (« Ardito ti renda »). Artaban pense à la mort, ne voyant plus de raison de vivre, son fils étant perdu (« Figlio se più non vivi »). Semira va annoncer la nouvelle de la mort de son frère à Mandane, lui reprochant sa cruauté. Mais cette dernière s’en défend (« Mi credi spietata »). Restée seule, Semira se reproche ses mots durs (« Non è ver che sia contento »).
De son côté, Arbace se met en quête de Mandane à qui il souhaite dire adieu avant de fuir. Cette dernière, refusant de laisser paraître son amour et sa pitié, l’enjoint malgré tout à fuir et à vivre (« Tu vuoi ch’io viva o cara »).
Alors qu’Artaserse prête serment, s’apprêtant à monter sur le trône, Artaban lui tend la coupe empoisonnée. Mais le rituel est interrompu par Semira qui annonce que le palais est pris d’assaut. Artaserse craint une seconde qu’Arbace ait fomenté ce complot, révélant à tous l’avoir libéré. Mandane fait à son tour son entrée et narre l’attaque des partisans de Mégabyse et le courage d’Arbace qui s’est interposé, tuant le traître et ramenant ses hommes à la raison. Amené à Artaserse, Arbace refuse toujours de révéler la vérité sur le meurtre de Xerxes. Artaserse lui demande alors de jurer son innocence et de sceller son serment en buvant à la coupe royale.
Afin de sauver son fils, Artaban révèle alors ses forfaits. Artaserse le condamne à mort, mais Arbace parvient à changer la peine contre l’exil de son père. Le chœur chante alors la vertu et la clémence de son roi (« Giusto re, la Persia adora »).