Argument
Acte I
Alors que les religieux de Saint-Jacques de Compostelle se rendent à la chapelle, l’un d’eux, Fernand, reste à l’écart. Le supérieur du couvent, Balthazar, s’enquiert de lui. Fernand lui révèle l’amour qu’il voue à une jeune pèlerine, et qui le détourne de ses serments. Balthazar le chasse, prédisant qu’il regrettera un jour le couvent (« Sais-tu que devant la tiare »).
Sur un rivage de l’Île de Léon (ouest de l’Espagne), des jeunes femmes s’activent en chantant, quand une barque s’approche (« Doux zéphyr, sois lui fidèle »), dont descend Fernand, les yeux voilés. Celui-ci interroge Inès, la confidente de Léonor, afin de connaître le nom et le rang de celle qu’il aime sans la connaître et qui l’a fait venir ainsi. Léonor, puisqu’il s’agit d’elle, s’approche mais refuse de lui révéler qui elle est, afin de le protéger : son honneur serait en péril s’il ne la fuyait pas, ce qu’il refuse (« Que moi je t'oublie ! »). Inès interromps alors leur entretien, annonçant l’arrivée du Roi. Resté seul, Fernand comprend que le rang de Léonor est très élevé et qu’il lui faudra se montrer digne d’elle (« Oui, ta voix m'inspire »).
Acte II
Le Roi Alphonse et Don Gaspar se réjouissent de la victoire obtenue sur les Maures, grâce à la vaillance de Fernand, qui a intégré l’armée peu avant la bataille. Le Roi s’inquiète pourtant de courtisans complotant contre l’amour qu’il porte à Léonor (« Léonor ! Viens, j'abandonne
dieu, mon peuple avec mon trône »).
Arrive alors Léonor qui apprend les exploits de Fernand de la bouche d’Inès. Elle reproche au Roi sa trahison : pensant devenir sa femme, elle est finalement restée sa favorite, et est devenue la risée de la cour (« O mon amour ! O chaste flamme ! »). Alphonse lui annonce alors son intension de répudier sa femme pour la faire reine, ce que Léonor refuse.
Alors que la noblesse du pays se réunit pour la fête donnée par le Roi en l’honneur de sa victoire, Don Gaspar s’approche, lui tendant une lettre d’amour anonyme adressée à Léonor et prise aux mains d’Inès. Léonor déclare alors au Roi partager l’amour qui lui est porté, tout en refusant de désigner son amant.
La querelle est cependant interrompue par l’arrivée inopinée de Balthazar, qui ordonne l’anathème sur le Roi et sa favorite s’ils ne se séparent pas aussitôt pour toujours. Le Roi, furieux que son autorité soit ainsi remise en cause, jure vengeance, tandis que Léonor pleure la perte de son honneur (« Malheur ! Redoutez la fureur »).
Acte III
Fernand rentre à la cour, appelé par le Roi qui souhaite le récompenser d’avoir vaincu les Maures. Fernand lui demande alors la main de Léonor, dévoilant ainsi qu’il est l’amant mystérieux de cette dernière. Le Roi accorde son souhait à Fernand et feint de pardonner à Léonor (« Pour tant d'amour ne soyez pas ingrate »). Alors que Fernand s’en va ravi, Léonor pleure du déshonneur qu’elle ferait porter sur Fernand en l’épousant, et décide de lui révéler qui elle est (« O mon Fernand, tous les biens de la terre »). Elle demande alors à Inès de trouver Fernand et de lui avouer qu’elle est la maîtresse du Roi. Inès se précipite, mais est interceptée par Don Gaspar qui l’arrête par ordre du Roi pour avoir aidé Léonor dans sa trahison.
Déjà la fête se prépare pour le mariage (« Déjà dans la chapelle »). Le Roi honore Fernand en le faisant chevalier, Comte de Zamora et Marquis de Montréal. Léonor paraît, pâle, s’étonnant de trouver Fernand bienveillant, le croyant au courant de sa liaison avec le Roi. De son côté, Don Gaspar complote avec un groupe de Seigneurs, jaloux des faveurs reçues par Fernand malgré l’infamie de son mariage (« Quel marché de bassesse ! »). A ce dernier qui les appelle « Mes amis », ceux-ci renvoient leur mépris. Alors que Fernand les invite à se battre, paraît Balthazar qui lui révèle les raisons de son déshonneur.
Le Roi et Léonor paraissent alors. Fernand reproche à son souverain de lui avoir volé son honneur, faisant naître chez ce dernier un sentiment de culpabilité. Fernand repousse le Roi, ses titres et ses trésors, retrouvant ainsi l’estime de Don Gaspar et des Seigneurs. Balthazar prédit la chute du Roi pêcheur et emmène Fernand, lui offrant un refuge, tandis que Léonor supplie le Roi de faire preuve de clémence suite à cet outrage, réclamant que sa vengeance s’abatte sur elle uniquement (« Sire, je vous dois tout, ma fortune et ma vie »).
Acte IV
Au couvent, Balthazar accueille les pèlerins en prière. Fernand s’apprête à prononcer ses vœux, mais ne parvient pas à oublier Léonor (« Ange si pur, que dans un songe »). Balthazar vient alors le chercher pour le conduire à l’autel. Arrive Léonor, déguisée en novice, malade et épuisée. Elle supplie Dieu de lui permettre d’obtenir le pardon de Fernand avant de mourir. Les chants s’élèvent dans la chapelle : Fernand prononce ses vœux. Entendant cela, Léonor cherche à fuir, mais elle s’effondre, sans force.
Fernand quitte la chapelle, pris de terreur à la suite de ses vœux. Il retrouve alors Léonor. Il la rejette d’abord (« Va-t'en d'ici ! de cet asile »), mais celle-ci lui explique avoir cherché à l’informer de ses crimes et lui annonce sa mort prochaine. Devant ses plaintes, Fernand sent ses forces l’abandonner (« Ses pleurs, sa voix jadis si chère ») et lui accorde de nouveau son amour (« Viens ! je cède éperdu »). Il lui propose même de fuir ensemble, mais Léonor refuse de lui perdre son salut. Après un court adieu, elle s’effondre sans vie. Balthazar accourt aux cris de Fernand, reconnaît Léonor et enjoint Fernand au silence. Il demande aux religieux de prier pour le novice décédé, couvrant ainsi la faute de Fernand.