Argument
Acte unique
Dans un camp de bohémiens installé près d’une rivière, ces derniers chantent autour du feu, célébrant leur liberté. Ils demandent alors à l’un de leurs anciens de raconter ses souvenirs d’antan. Celui-ci narre alors ses amours avec Mariula, dont il eut une fille, Zemfira, avant qu’elle ne suive un bohémien d’une autre troupe, partant sans laisser de trace (« Akh, bïstro molodost’ moya », « Comme ma jeunesse s’est envolée »). Aleko, le compagnon de Zemfira aujourd’hui devenue une jeune femme, lui reproche de n’avoir pas vengé cette trahison par le sang des deux amants. Zemfira le reprend : pour elle, la jeunesse doit rester libre comme l’air ! Elle confie d’ailleurs à son père ne plus aimer Aleko, qui l’effraie.
Alors que les feux s’éteignent et que les bohémiens rejoignent leurs tentes, Zemfira revient au bras d’un jeune bohémien, qui l’embrasse passionnément : les deux amants se donnent rendez-vous plus tard dans la nuit avant de se quitter. Retrouvant son époux, Zemfira chante une chanson moquant les maris jaloux et trompés. Aleko lui intime l’ordre de se taire, mais Zemfira attise sa jalousie en détaillant sa passion pour le jeune bohémien. Resté seul, Aleko, un russe ayant choisi de rejoindre la vie de bohème par amour pour Zemfira, regrette l’amour que celle-ci lui vouait autrefois (« Vyes’ tabor spit », « Toute la troupe est endormie »).
De son côté, Zemfira a rejoint le jeune bohémien, qui l’assure de son amour (« Vzglyani », « Regarde là-haut »). Alors que les amants peinent à se séparer, Aleko les surprend. Il rappelle à sa femme qu'il a tout sacrifié pour la suivre, l'implorant de lui revenir. Mais Zemfira l’insulte et le rejette. Le jeune bohémien cherche à fuir devant la colère grandissante du mari trahi : Aleko l’assassine d’un coup de couteau. Tandis que Zemfira se désole du sort de son amant, défiant encore son mari, ce dernier la frappe également mortellement (« Pora ! Postoy ! », « Il est l’heure ! Attend ! »).
Alarmé par le vacarme, le camp se réveille et se rassemble. Le père de Zemfira recueille le dernier soupir de sa fille. Déjà, Aleko regrette son geste tandis qu’une vieille bohémienne organise les funérailles des amants. Pour tout châtiment, les bohémiens excluent Aleko de leur troupe, le condamnant à la solitude (« O chyom shumyat ? », « D’où vient ce bruit ? »).