Argument
Acte I
Aschenbach, un auteur allemand à succès, ne parvient pas à trouver l’inspiration pour sa prochaine œuvre (« My mind beats on »). Se promenant, il passe devant un cimetière et observe des funérailles ayant lieu au même moment. Il croise le regard d’un voyageur italien dont l’étrangeté génère chez lui une soif de découvertes (« Marvels unfold ! »). Il décide de quitter ses habitudes pour voyager vers le sud.
Sur le navire qui l’emmène vers Venise, sa quiétude est dérangée par une bande de jeunes hommes aux chants enflammés, conduits par un vieux dandy à l’apparence juvénile qui effraie Aschenbach (« Hey there, hey there, you ! »). D’autant qu’il devient rapidement la cible des moqueries de la bande.
Une fois arrivé, Aschenbach est conduit au Schiavone en gondole (« Ah, Serenissima ! »). Mais le gondolier, refusant de prendre des ordres, décide de l’emmener au Lido, ce que l’auteur accepte rapidement (« Passengers must follow »). Les sons de la ville résonnent au loin (« Row over to Serenissima »).
Descendu à quai, il est accueilli par le portier et un batelier. Tandis que le gondolier a disparu sans demander son du, il est conduit par le volubile directeur d’hôtel jusqu’à sa chambre, dont la vue permet d’observer les gens vivre sans avoir à s’y mêler (« Buon giorno, Signore »). Aschenbach dévoile son intention d’y vivre oisivement quelques temps (« So I am led to Venice once again »). Il observe alors les autres résidents de l’hôtel : une française et sa fille, deux américains, des familles allemande, polonaise et russe, une danoise et son amie anglaise, etc. (« The Lido is so charming is it not ? »). Son regard s’arrête sur Tadzio, l’enfant de la famille polonaise, dont la beauté lui semble approcher de la perfection (« Poles, I should think »).
Sur la plage, Aschenbach essaie de lire, mais il est importuné par une vendeuse de fraise. Il se laisse finalement absorber par la contemplation de la mer. Tadzio, qui joue dans le sable, attire de nouveau son regard : la perfection qu’il dégage est entachée de la fierté qui s’y rattache et qui le rend humain. Ce paradoxe plait à l’artiste (« How does such beauty come about ? »). Il ressent une chaleur paternelle oubliée depuis la mort de sa femme et le mariage de sa fille unique (« So, my little beauty »).
Dans les rues de Venise, Aschenbach est assailli par des vendeurs en tout genre : il suffoque et décide de fuir la ville (« Guida ! Guida ! »). Mais au moment de quitter l’hôtel, il aperçoit Tadzio et regrette déjà de partir. Lorsqu’il apprend que ses bagages ont été chargés dans le mauvais train, il décide de retourner à l’hôtel les attendre (« Naturally, Signore, I understand »). Très vite, il comprend que c’est Tadzio qui le retient, et qu’il ne partira plus (« I am become like one of my early heroes »).
Sur la plage, Aschenbach observe Tadzio s’adonnant à différents sports. S’assoupissant, il entend la voix d’Apollon, vantant les mérites de la beauté (« Beneath a dazzling sky »). Le jeune garçon ayant remporté différentes épreuves, Aschenbach replonge dans sa contemplation et sa méditation sur la beauté. Ne pouvant se soustraire à la vérité, il admet ressentir de l’amour pour lui (« The boy, Tadzio, shall inspire me »).
Acte II
Aschenbach est plongé dans ses pensées, cherchant à accepter l’idée saugrenue de son amour pour Tadzio (« So, it has come to this »). Il se rend chez le barbier de l’hôtel. Ce dernier, parlant en travaillant, mentionne une diminution du nombre de visiteurs du fait d’une maladie. Mais il se rétracte aussitôt (« Guardate, Signore ! »). Cela inquiète toutefois Aschenbach. Il observe rapidement que des restrictions visant la population sont mises en places par les autorités (« How quiet the city is ! »). Interrogeant des habitants de Venise, il n’obtient que des réponses évasives mais rassurantes. Il achète alors un journal allemand et y lit les doutes de ses compatriotes sur les démentis vénitiens concernant des cas de choléra. Il est conseillé aux citoyens allemands de quitter la ville au plus vite (« What is all this ? »).
Déterminé à rester, il décide de tout faire pour cacher la vérité à la famille de Tadzio afin d’éviter son départ. Il la suit jusqu’à une terrasse de café. La mère l’aperçoit et se place entre lui et Tadzio (« They must receive no hint »). Il garde toujours un œil sur la famille polonaise lorsque celle-ci s’arrête pour prier. Alors que ces derniers prennent une gondole afin de retourner à l’hôtel, Aschenbach continue sa poursuite oscillant entre enthousiasme et doute sur sa conduite (« Ah, Tadzio. Eros, Ganymede »).
A l’hôtel, une pièce est jouée selon la tradition par une troupe de comédiens (« This way for the players, Signori ! »). Interrogeant leur chef sur l’épidémie, Aschenbach se voit de nouveau opposer un démenti. Le chef des acteurs rejoint alors sa troupe afin de poursuivre le spectacle (« Fiorir rose in mezzo al giasso »). Aschenbach remarque que Tadzio et lui sont les seuls à ne pas rire de la comédie.
Dans une agence de voyage, un clerc fait face à une foule de touristes cherchant à quitter Venise en urgence, mais ne peut faire face à la demande. Aschenbach l’interroge : après avoir nié l’infection, il confirme la présence du choléra et conseille à l’écrivain de quitter la ville avant la mise en place d’une quarantaine (« One moment, if you please »). Devant la gravité de la situation, il se résout à prévenir la famille polonaise, mais pas un mot ne sort de ses lèvres lorsqu’il se trouve face à la mère de Tadzio, ce dont il se fait ensuite le reproche. Il reconnait alors qu’il ne dira rien. Délirant, il espére même rester seul survivant aux côtés de Tadzio (« So it is true, true »).
Aschenbach s’endort. Apollon et Dyonisos lui apparaissent en songe, débattant de la beauté et du chaos : se réveillant, il accepte de se soumettre à la volonté des dieux (« Receive the stranger god »).
De retour chez le barbier, il se laisse prendre en main, pour un rajeunissement qui le fait à présent ressembler au vieux dandy qui l'avait effrayé durant son voyage (« Do what you will with me ! »). Après avoir aperçu la famille polonaise puis l’avoir perdue de vue, il achète des fruits à une vendeuse, mais ceux-ci sont moisis (« Le belle fragole »). Épuisé, il s’assoit, s’interrogeant sur la bassesse dans laquelle il patauge depuis son arrivée à Venise, se remémorant le discours de Socrate, devant le jeune Phèdre (« What if all were dead »).
A l’hôtel, le directeur s’inquiète de l’exode des touristes. Il apprend à Aschenbach le départ de la famille polonaise, après le déjeuner (« The wind still blow from the land »). L’auteur observe le jeune homme jouer sur la plage. Ce dernier l’invite du regard à le rejoindre. Mais Aschenbach s’effondre sur sa chaise.