Argument
Acte I
Les serviteurs louent la gentillesse de Pandolfe mais se plaignent de Madame de la Haltière (« On appelle ! On sonne ! »). Seul, Pandolfe regrette avoir quitté sa ferme et son veuvage pour rejoindre sa nouvelle femme et ses deux filles. Il pense alors à sa propre fille, Lucette, issue de son premier mariage, dont le sort est maintenant à plaindre (« Du côté de la barbe est la toute puissance »). Madame paraît alors, ordonnant à ses filles, Noémie et Dorothée, de se faire belles pour le soir : elles vont en effet être présentées au Roi. Elle leur donne à cette fin quelques conseils (« Prenez un maintien gracieux »). Les jeunes filles s’apprêtent alors sous le regard moqueur des domestiques (« De sa robe il faut que les plis »). Pandolfe reparaît, pressé par sa femme de les emmener au bal, désespéré de laisser sa fille seule au logis (« Félicitez-moi donc de mon exactitude »). De son côté, Lucette, dite Cendrillon, restée seule à la maison, rêve d’accompagner ses sœurs au bal. Puis elle se remet au travail, résignée (« Ah ! Que mes sœurs sont heureuses »). Alors que le sommeil l’accable, sa marraine la Fée lui apparaît. Cette dernière use de ses pouvoirs pour faire de Cendrillon la plus belle des femmes : les esprits lui confectionnent une ravissante robe, et se transforment en pages et postillons pour la conduire au bal (« Douce enfant, ta plainte légère »). Cendrillon se réveille, ébahie de la beauté de ses atours. La Fée lui intime l’ordre d’être rentrée pour minuit. Un soulier précieux empêchera les autres participants du bal de la reconnaître (« Enfin... je connaîtrai le bonheur à mon tour ! »).
Acte II
Au château, le Prince reste taciturne, malgré les conseils des courtisans, des docteurs et des ministres (« Que les doux pensers sur vos lèvres »), regrettant de n’avoir pas de femme avec laquelle partager sa vie (« Cœur sans amour, printemps sans roses ! »). Le Roi fait alors son entrée, exigeant que son fils choisisse une femme lors du bal ayant lieu le soir même, et qui réunira toute la noblesse du pays. Les invités font alors leur entrée. Parmi eux, les dames de la Haltière et Pandolfe (« Ah ! vous êtes en sa présence ! »), suivis par Cendrillon qui seule, parvient à attirer l’attention du Prince (« Ô la surprenante aventure ! »). Les deux jeunes gens parviennent à se libérer de la foule. Au Prince qui s’enquiert de son identité, Cendrillon se décrit comme l’Inconnue, un rêve qui devra bientôt s’envoler. Les deux amants se déclarent leur flamme. Mais lorsque minuit sonne, Cendrillon doit fuir précipitamment, laissant le Prince désespéré (« Toi qui m'es apparue »).
Acte III
Cendrillon parvient jusqu’à sa demeure, essoufflée, après avoir fui le château à grandes enjambées, ayant perdu l’une de ses chaussures de verre dans sa course (« À l'heure dite je fuyais »). Entendant son père et les dames de la Haltière arriver, Cendrillon se cache. Pandolfe se fait houspiller pour oser défendre la belle demoiselle qui a su plaire au Prince (« Lorsqu'on a plus de vingt quartiers »). A Cendrillon, elles racontent la scène, s’imaginant que leur mépris fut la cause de la fuite de la belle, et inventant une réaction moqueuse du Prince (« Une intrigante, une inconnue »). Devant ce récit, Cendrillon s’évanouit. Pandolfe chasse alors les dames de la Haltière. S’approchant de sa fille, il lui demande pardon de l’avoir sacrifiée par ambition en venant à la cours. Il lui promet qu’ils la quitteront ensemble sous peu (« Viens, nous quitterons cette ville »). Père et fille s’imaginent alors déjà leur bonheur futur (« Oui nous quitterons cette ville »). Mais une fois seule, Cendrillon décide de fuir seule, pour que son père de subisse pas sa tristesse éternelle, causée par les moqueries du Prince (« Seule, je partirai, mon père »). Mettant son plan à exécution immédiatement, elle prend la fuite.
Dans le bois environnant, la Fée observe de loin la course de Cendrillon, ainsi que celle du Prince en pleur. Elle ordonne à ses follets de les empêcher de se voir (« Ames ou follets »). Chacun de son côté, les deux amants implorent alors la bonne Fée, leur marraine, de leur venir en aide. S’ils ne se voient pas, ils s’entendent et se prennent de pitié l’un pour l’autre, avant de se reconnaître mutuellement. Cendrillon livre enfin son nom au Prince et la Fée leur permet de se voir. Après un court moment d’extase, un sommeil magique s’abat sur eux (« À deux genoux / Je viens à vous »).
Acte IV
Quelques mois plus tard, Pandolfe veille sa fille, qu’il a retrouvée glacée un matin au bord du ruisseau, la croyant morte. La jeune femme se désespère, pensant avoir rêvé sa présence au bal, puis sa rencontre avec le Prince, chez la Fée (« Ô pauvre enfant ! depuis que l'on t'a ramenée »). Au loin, des voix de jeunes femmes invitent Lucette à profiter du bon air d’avril. Cette dernière leur répond avec une gaieté retrouvée (« Ouvre ta porte et ta fenêtre »). De son côté Madame de la Haltière annonce à ses filles que le Roi convoque au Château des princesses du monde entier afin de leur faire essayer le soulier laissé par l’Inconnue du bal. Les dames de la Haltière s’y précipitent laissant Cendrillon derrière elle. Mais cette dernière, à cette annonce, comprend qu’elle n’a pas rêvé ses tendres moments auprès du Prince et en appelle à sa marraine la Fée (« Avancez ! Reculez ! »).
Au château, le Prince désespère de trouver sa bien-aimée. Il renvoie avec tact les princesses venues essayer la chaussure. La Fée apparaît alors, conduisant Cendrillon. Les amants se retrouvent tendrement, tandis que la foule adopte la modeste Lucette comme souveraine. Madame de la Haltière, reconnaissant Cendrillon, la prend dans ses bras dans une effusion d’amour soudain (« Salut aux princesses ! »).