Argument
Acte I
Dans un village du Tyrol, des villageoises fêtent l'anniversaire de Luisa. Celle-ci brûle d'impatience en attendant son amant, Carlo. Son père, Miller, un soldat retraité, s'inquiète que personne ne connaisse ce Carlo. Celui-ci fait son apparition. Les deux jeunes gens se chantent leur amour fidèle pendant que le père s'inquiète du destin de sa fille (« T'amo d'amor ch'esprimere »). Alors que la fête prend fin, Wurm, un courtisant, aborde Miller pour lui rappeler son amour pour sa fille et la promesse obtenue un an auparavant de lui donner sa main. Miller lui réplique qu'un choix qui engage jusqu'à la mort doit être libre, et que ce n'est pas de lui que sa fille est amoureuse (« Sacra la scelta è d'un consorte »). Wurm lui annonce alors que celui qui se fait appeler Carlo, l'amant de sa fille, est en fait Rodolfo, le fils du Seigneur des lieux, le Comte de Walter. Miller se lamente, craignant quelque malheur pour sa fille unique.
Wurm rend ensuite visite au Comte, dans son château, afin de lui faire part des amours de son fils. Le Comte, qui dit être prêt à donner sa vie pour voir son fils heureux et puissant, (« Il mio sangue, la vita darei »), n'en est pas moins déterminé à le faire agir selon sa volonté. A Rodolfo qui le rejoint, il annonce sa décision de le marier à sa nièce, la Duchesse Federica d'Ostheim, qui est éprise de lui et qui constitue un bon parti. La Duchesse arrive alors, avec sa suite (« Quale un sorriso d'amica sorte »). Laissés seul, la Duchesse et Rodolfo se remémorent leur enfance, avant que ce dernier ne lui avoue qu'il aime une autre femme. Elle lui répond qu'un amour méprisé ne peut sait pas pardonner (« M'astringe un padre spietato »).
Chez les Miller, Luisa attend désespérément l'arrivée de Carlo (c'est-à-dire Rodolfo) qui lui a promis de la rejoindre. Mais son père arrive et lui apprend la véritable identité de son amant, ainsi que son mariage à venir avec la Duchesse, le faisant passer pour un vulgaire séducteur. Mais Rodolfo arrive et renouvelle son serment de fidélité. Face aux craintes de Miller, il assure qu'il détient un terrible secret sur son père qui, s'il menace de le révéler, fera plier celui-ci. Le Comte arrive, entouré de ses hommes. Il s'oppose à son fils et déclenche la fureur de Miller quand il qualifie Luisa de séductrice corrompue. En retour, le Comte ordonne l'arrestation de Miller et de sa fille. Le temps se fige : tandis que Rodolfo implore son père, Luisa implore Dieu. Miller insiste sur l'innocence de sa fille et le Comte déclare sa volonté immuable (« Signore? Giusto ciel! »). Rodolfo tente divers arguments pour faire fléchir son père : il tuera toute personne qui s'en approche, ira dans le cachot avec elle, la tuera plutôt. Son père reste inflexible, mais il cède lorsqu'il menace de révéler comment il est devenu le Comte de Walter.
Acte II
Dans sa maison, Luisa est rejointe par des villageois qui lui annoncent avoir vu son père, enchainé (« Al villaggio dai campi tornando »). Wurm paraît et lui explique que son père est emprisonné pour avoir outragé le Comte et qu'il a été condamné à mort. Pour le sauver, elle doit écrire une lettre à Wurm, expliquant qu'elle l'aime n'a jamais aimé Rodolfo. Qu'elle ne cherchait que sa fortune, dont elle avait connaissance dès leur rencontre. Consciente d'échanger la vie de son père contre son déshonneur, elle signe la lettre, désespérée (« Tu puniscimi, o signore »). Avant de partir, Wurm ajoute qu'elle devra venir au château et affirmer à une noble dame qu'elle est éprise de lui.
Au château, le Comte cherche à se convaincre qu'il agit pour le bien de son fils. Wurm arrive et lui annonce que leur intrigue est en place. Le Comte lui explique que son fils a été témoin de la mort du précédent Comte de Walter, cousin de l'actuel, que tout le monde pense avoir été assassiné par des brigands. Il sait donc que son père et Wurm sont les auteurs du meurtre. Wurm, qui était confidents du précédent Comte, a révélé à l'actuel les projets de mariage de celui-ci. Cela remettait en cause tout espoir d'héritage. Leurs deux vies sont désormais liées par ce forfait (« L'alto retaggio non ho bramato »). La Duchesse paraît. Le Comte lui apporte Luisa qui, sous la contrainte, dément aimer Rodolfo et confesse son amour pour Wurm. La Duchesse s'en contente (« Presentarti alla Duchessa », quatuor a capella).
Dans ses appartements, Rodolfo vient de recevoir la lettre de Luisa. Il se remémore les instants heureux passés auprès d'elle, pendant que, pense-t-il, elle le trahissait (« Quando le sere al placido »). Wurm, qu'il a fait appeler, entre. Rodolfo le provoque en duel, mais celui-ci s'enfuit. Le Comte entre à ce moment-là, feignant de lui présenter ses excuses pour sa rigueur et d'accepter son mariage avec Luisa. Il lui conseille de se venger en se mariant avec la Duchesse. Rodolfo accepte, se fiant à son père.
Acte III
Chez elle, Luisa a arrêté de se nourrir, attendant la mort. Son père, de retour, s'apitoie sur le prix que sa fille a payé pour sa libération. Elle lui fait promettre de remettre à Rodolfo une lettre dans laquelle elle lui explique qu'ils ont été trahis et qu'ils ne pourront se retrouver qu'au Ciel. A son père horrifié, elle explique que la mort est un lit semé de fleur pour les âmes justes. Miller réussit toutefois à la convaincre de vivre pour lui. Ils décident de fuir tous les deux au lever du jour : ils seront pauvres, mais heureux d'être ensemble (« Andrem, raminghi e poveri »).
Au loin l'orgue retentit pour les noces de Rodolfo et de la Duchesse. Luisa prie. Rodolfo arrive, fait chercher son père, puis mélange du poison à une boisson. Il demande à Luisa si elle a écrit la lettre. Celle-ci acquiesce. Il boit alors la boisson et la fait boire à Luisa. Quand celui-ci lui annonce qu'ils mourront tout deux sous peu, Luisa, libérée de son serment, lui révèle la vérité. Rodolfo est alors pris de terribles remords (« Maledetto, il dì che nacqui »). Alors que les deux amants agonisent, Miller arrive et reçois les adieux de sa fille (« Padre... ricevi l'estremo... addio »). Luisa expire, alors que le Comte et Wurm arrivent sur les lieux. Rodolfo puise dans ses dernières forces pour tuer Wurm et ordonner à son père de contempler son châtiment. Puis il meurt.