Argument
Version en italien
Acte I
En mars 1282, sur la grande place de Palerme, les siciliens regardent d’un mauvais œil les occupants français, parmi lesquels les soldats Thibault et Robert et les officiers, le Sire de Béthune et le Comte de Vaudemont. Le peuple attend impatiemment le jour de la vengeance (« A te, ciel natio »). La Duchesse Elena paraît portant le deuil, accompagnée de sa camériste Ninetta et du jeune sicilien Danieli. Béthune explique à Vaudemont que son frère, le Duc Frédéric d'Autriche, a été décapité et qu’elle est retenue en otage, espérant une vengeance (« Qual s'offre al mio sguardo »). Robert réclame alors qu’Elena chante à la gloire de la France. Cette dernière s’exécute, mais incite par son chant les siciliens à se défaire de leur servage et à affronter les périls (« In alto mare »). Mais alors que les siciliens sont prêts à se jeter sur les soldats, paraît le Gouverneur Guy de Montfort, dont la présence seule fait fuir la foule. Elena enrage de voir les siens fuir devant l’homme qui a tué son frère (« O furor ! Che mai vegg'io ? »). Arrigo arrive et raconte à Elena sa libération, raillant le manque de courage de Monfort, dont il ignore la présence. Ce dernier le confronte seul à seul, l’interroge sur son père que le jeune homme n’a pas connu. A la mort de sa mère, Arrigo a été hébergé par le Duc Frédéric d'Autriche qui l’a accueilli comme un père. Montfort se montre magnanime et lui offre une place dans son armée. Arrigo rejette son offre et ses conseils (« Qual é il tuo nome ? »).
Acte II
Le médecin sicilien Procida débarque secrètement dans les environs de Palerme après un long exil (« O tu, Palermo, terra adorata »). Il rassemble ses compagnons, parmi lesquels Manfredo, afin d’organiser sa vengeance (« Nell'ombra e nel silenzio »). Il est alors rejoint par Elena et Arrigo, qui se déclarent leur amour mutuel. Arrigo promet de venger le frère de son amante (« Quale, o prode, al tuo coraggio »). Le Sire de Béthune paraît et transmet à Arrigo une invitation au bal de la part de Montfort. Mais Arrigo refuse : il est arrêté.
Peu après paraissent de toute part des Siciliens venus célébrer les fiançailles de douze couples, parmi lesquels Ninetta et Danieli. Paraissent les soldats Robert et Thibault qui s’extasient devant la beauté des jeunes femmes. Procida les incite à faire valoir leurs droits de vainqueurs : les soldats français enlèvent les jeunes femmes (« Le vaghe spose, affé ! »). Elena et Procida n’ont plus qu’à exciter le désir de vengeance des maris (« Il rossor mi coprì ! »).
Acte III
Dans son cabinet, Monfort relit la lettre par laquelle la mère d’Arrigo, sur le point d’être exécutée, lui annonce qu’il est père et lui demande de sauver leur fils du bourreau. Montfort espère encore se faire aimer d’Arrigo (« In braccio alle dovizie »). Ce dernier lui est amené : Montfort lui révèle le lien qui les unit, mais Arrigo le rejette (« Quando al mio sen per te parlava »).
Le soir, au bal qui rassemble Français et Siciliens, un divertissement est donné, figurant tour à tour chacune des quatre saisons. Procida et Elena figurent parmi les convives. Alors qu’ils s’apprêtent à assassiner les français, Arrigo décide de protéger son père et de lui révéler le complot. Les Siciliens, et Elena et Procida à leur tête, sont arrêtés et condamnés au gibet (« O splendide feste ! »). Ses amis reprochent sa trahison à Arrigo, qui se trouve accablé (« Colpo orrendo, inaspettato ! »).
Acte IV
Rongé par le remord, Arrigo vient rendre visite à Elena et Procida dans leur prison grâce à un ordre de Montfort (« Giorno di pianto, di fier dolore ! »). Elena est amenée : Arrigo lui dévoile les raisons de sa trahison et renie son père. Toujours amoureuse, Elena se laisse émouvoir (« Ah, volgi il guardo a me sereno »). Procida, de son côté, se montre inflexible et désespéré de devoir mourir au moment où son projet pouvait aboutir, des armes et de l’or lui ayant été envoyé par le Roi Pierre d’Aragon (« Addio, mia patria, invendicato »). Alors que le bourreau s’avance, Arrigo accepte de reconnaître Montfort comme son père. Au comble de la joie, ce dernier libère les prisonniers et bénit le mariage de son fils et d’Elena, en gage de réconciliation entre les Siciliens et les Français. Bien que réticente, Elena accepte sur les conseils de Procida (« De profundis clamavi ad te »). A la foule en liesse, Montfort annonce que l’hymen sera célébré le jour même, au moment où sonneront les vêpres (l’office religieux du soir). Procida est maintenant convaincu de tenir sa vengeance (« Oh, mia sorpresa, oh giubilo »).
Acte V
Dans le palais de Montfort, les convives se réjouissent des noces à venir (« Si celebri alfine »). Elena les remercie (« Mercé, dilette amiche »). Arrigo la rejoint : le couple se réaffirme son amour mutuel (« La brezza aleggia intorno »). Alors qu’Arrigo retourne auprès de son père, Procida annonce à Elena que le massacre des français aura lieu dès que les cloches annonceront l’union scellée. La jeune femme est horrifiée (« Ah ! tutto darei ! »). Elena ne sait que choisir entre son amour pour le français de sang Arrigo et sa fidélité envers Procida et la cause patriotique (« Sorte fatal ! Oh, fier cimento ! »). Au désespoir, elle annonce à Arrigo que le mariage ne pourra avoir lieu et le presse de fuir. Arrigo et Procida lui reprochent tout deux sa trahison, pour des raisons opposées (« M'ingannasti, o traditrice »). Montfort paraît, entouré de sa cour. Connaissant l’amour mutuel que se portent les deux fiancés, il les unit malgré les protestations d’Elena. Les cloches sonnent : Montfort et les français sont massacrés (« Vendetta ! Vendetta ! »).