Argument
Acte I
Les villageois de Grenade, assiégés par les Espagnols, désespèrent : la ville sera bientôt prise et le chef de l’armée Abenamet a été révoqué (« Ah! patria un di sì forte »). Le Roi Almuzir se montre pourtant confiant, bien qu’il refuse toujours de confier son armée à Abenamet, ce dernier étant comme lui amoureux de Zoraida (« Vili!... Che intendo! »). Son conseillé Ali lui recommande de se débarrasser d’Abenamet. Alors que le peuple rend hommage à Zoraida (« Vieni, ah vieni, o del sole più bella »), cette dernière est toute à sa douleur d’avoir perdu Abenamet qu’elle aime (« Ah! di speme un raggio amico »). Elle explique à sa suivante Ines qu’elle lui avait été promise par son père, le Roi Mulei, mais qu’Almuzir a tué ce dernier pour s’emparer du trône et de sa main. Justement, Almuzir paraît : Zoraida le rejette, ainsi que sa promesse d’un trône (« A rispettarmi impara »).
Dans son cachot, Abenamet se désespère de ne pouvoir retrouver Zoraida (« Zoraida, in van ti chiamo »). Son ami Almanzor vient le trouver pour l’aider à fuir, mais Abenamet s’y refuse. Ali, le conseiller du Roi Almuzir, paraît alors pour l’emmener auprès de son maître. Almuzir offre à son rival de lui rendre la liberté s’il renonce à Zoraida. Abenamet s’emporte (« Tanto propormi ardisci? »). Alors qu’une nouvelle attaque des Espagnols se prépare, le peuple réclame la protection d’Abenamet. Almuzir promet alors à Abenamet qu’il aura la main de Zoraida s’il mène l’armée à la victoire. Il lui confie la bannière de Grenade et le prévient : sa perte lui coûterait la vie. Il ordonne alors à Ali de s’assurer que la bannière soit perdue (« Ferma... il crudel consiglio »).
Ines attend avec anxiété les premiers échos de la bataille (« Del destin la tirannia ») : Almanzor lui annonce la victoire d’Abenamet. Les soldats vainqueurs entrent dans la ville et rassurent Zoraida : Abenamet paraît triomphant. Almuzir fulmine. Ali annonce que la bannière de Grenade a été dérobée par les Espagnols : Abenamet est condamné à mort (« Come volando il folgore »).
Acte II
Enfermé, Abenamet déplore son sort et la trahison qui le prive du bonheur (« Del fato spietato »). Almanzor lui annonce que Zoraida a obtenu la conversion de sa peine de mort en exil. Pour cela, elle a accepté d’épouser Almuzir. Abenamet se sent trahi (« Era mia… Giorno funesto »).
Seule, Zoraida confie sa peine à la nature environnante (« Ah! dolci a un core amante »). Abenamet la retrouve et lui reproche sa trahison. Il lui propose de fuir avec lui, mais elle refuse car elle a donné sa parole et se renier la déshonorerait. Alors que les deux amants se réconcilient et se redisent leur amour, ils sont surpris par Almuzir. Abenamet parvient à s’enfuir, tandis que Zoraida se livre à la vengeance d’Almuzir (« Dunque m'ami? Oh, caro accento »). Zoraida est condamnée à mort pour trahison (« Tetro dì. Dì feral, sepolcral »). Almuzir, qui l’aime encore, doute de sa décision de la condamner mais s’y résout finalement (« Amarla tanto! e perderla! »).
Zoraida s’apprête à être brûlée vive. Seule l’intervention d’un chevalier combattant pour son honneur et remportant son duel face à Ali peut la sauver (« Nel fior degl'anni tuoi »). Zoraida clame son innocence (« Se non piango »). Abenamet paraît, défit Ali, le vainc et le force à avouer qu’il a lui-même livré la bannière de Grenade aux Espagnols. Alors que des soldats se ruent sur Almuzir, Abenamet le défend. Transformé par cet acte généreux, Almuzir offre la main de Zoraida à Abenamet. Chacun peut se réjouir (« E calmata la procella »).