Argument
Acte I
A proximité du château de Formoutiers, en Touraine, le Chevalier Raimbaud rassemble les jouvencelles des environs, leur promettant la venue d’un ermite extraordinaire (« Jouvencelles, venez vite »). Le Comte Ory paraît sous les traits d’un ermite (« Que les destins prospères »). Il promet ainsi à chacun selon ses sollicitations. Ragonde indique que la Comtesse Adèle viendra le consulter : Ory exulte car cela lui offre un moyen d’approcher la femme qu’il convoite (« Moi je réclame Pour que ma femme »).
Tandis que le Comte Ory se retire avec quelques jeunes femmes dans son ermitage, son Gouverneur et son page Isolier paraissent : le premier est envoyé par le Prince, père du Comte Ory, pour retrouver ce dernier, qui a disparu. La tâche ne lui plait guère (« Veiller sans cesse, Craindre toujours »). C’est alors qu’il voit paraître de jeunes femmes, sortant de l’ermitage : il comprend aussitôt que son maître est derrière cette supercherie (« Vous, notre appui, Et notre ami »). Alors qu’il s’éloigne en quête d’une conviction, Isolier va trouver le faux ermite et lui confie l’amour qu’il porte à la Comtesse Adèle. Il explique même que pour entrer en son château, il compte se travestir en pèlerine (« Une dame de haut parage »).
Leur conversation est interrompue par l’arrivée de la Comtesse Adèle, qui expose au faux ermite son affliction (« En proie à la tristesse »). L’ermite lui ordonne, pour guérir, de rouvrir son cœur à l’amour : mais c’est vers Isolier que la Comtesse va rechercher l’amour, provoquant la frustration du Comte Ory (« Vous avez entendu sa touchante prière ! »). Pour sauver la situation, le faux ermite conseille à la Comtesse de se méfier d’Isolier, page du trop galant Comte Ory. Mais le Gouverneur paraît justement, dénonçant son stratagème : tous les protagonistes sont frappés de stupeur (« Nous saurons bien le reconnaître »). Dame Ragonde annonce alors que la croisade est finie : leurs frères et maris reviendront sous peu. Ory se retire, bien décidé à retenter sa chance avant leur arrivée (« Cet écrit, noble châtelaine »).
Acte II
Dans le château de Formoutiers, la Comtesse Adèle et Dame Ragonde, entourées de leurs compagnes, vivent recluses, ainsi protégées des assauts du Comte Ory (« Dans ce séjour calme et tranquille »). Leurs activités sont interrompues par un violent orage. De l’extérieur, les voix de pèlerines réclamant l’hospitalité résonnent (« Ecoutez ! Le ciel gronde »). La Comtesse accepte de les accueillir : déguisé, le Comte Ory vient rendre hommage à la bienfaitrice (« Ah ! quel respect, Madame »). Il sonde ses sentiments, mais la Comtesse assure qu’elle bravera toujours le séducteur Ory (« Ce téméraire Qui croit nous plaire »). Les compagnons du Comte le rejoignent alors, eux aussi travestis, et se voient offrir un repas frugal (« Ah ! la bonne folie ! »). Parmi eux, le Gouverneur se plaint de l’absence de vin. Surgit alors Raimbaud, qui raconte par quelle aventure il est parvenu à dénicher de la boisson (« Dans ce lieu solitaire »). Les fausses pèlerines s’abreuvent abondamment, s’interrompant simplement d’une feinte prière lorsque Dame Ragonde paraît brièvement (« Buvons, buvons soudain ! »). Alors que les pèlerines sont conduites à leurs chambres, le page Isolier, paraît et annonce le retour des chevaliers croisés pour le soir-même. Apprenant que des pèlerines ont été accueillies, il comprend que le Comte Ory s’est approprié son idée de déguisement et en avertit la Comtesse, à laquelle il promet sa protection.
Alors que la nuit tombe, le Comte Ory, toujours déguisé, s’introduit dans la chambre de la Comtesse, mais, trompé par l'obscurité, il offre ses mots doux à Isolier (« D’amour et d’espérance »). Alors que ses intentions se font plus claires, le bruit des chevaliers revenant de croisade retentissent (« J’entends d’ici le bruit des armes »). Une nouvelle fois défait, Ory s’avoue vaincu : la Comtesse accepte de le laisser fuir et éviter les représailles des croisés (« Ecoutez ces chants de victoire »).