Argument
Acte unique
Seul et amoureux, Florville s’épanche sur ses sentiments (« Deh tu m'assisti amore ») quand survient Marianna, la camériste de son amante Sofia, qui lui apprend que sa missive leur est parvenue trop tard (« Marianna!... Voi signore! »). Justement, Sofia paraît. Malgré la joie de se retrouver (« Quant'è dolce a un'alma amante »), les deux amants sont inquiets : Sofia a été promise par son tuteur Gaudenzio à un certain Bruschino fils, que ni elle ni son tuteur ne connaissent.
Un aubergiste voisin, Filiberto, surgit, furieux. Il a enfermé un jeune du nom de Bruschino qui lui doit de l’argent et qui l’envoie chez Gaudenzio chercher secours. Florville, se disant de la famille Bruschino lui-même, accepte de lui payer la moitié de la dette à condition qu’il lui transmette la lettre de Bruschino fils et qu’il garde le jeune homme enfermé. Il lui promet de payer la seconde moitié plus tard (« Io danari vi darò ! »).
Gaudenzio paraît, philosophant sur les ambitions humaines (« Nel teatro del gran mondo »). Florville parvient à se faire passer auprès de lui pour Bruschino fils grâce à la lettre qu’il a interceptée. Bruschino père arrive alors, ayant été prévenu que son fils s’était perdu dans la débauche au lieu de venir rencontrer son futur beau-père. Florville, que Bruschino ne reconnait logiquement pas pour son fils, parvient à faire croire à Gaudenzio que son père le renie : Gaudenzio prend sa défense (« Per un figlio già pentito »). La confusion grandit encore dans l’esprit du père Bruschino lorsque Sofia use tour à tour de cajolerie et de menace pour lui faire reconnaître Florville comme son fils (« Ah donate il caro sposo »).
Un Commissaire, appelé par Bruschino pour démêler l’affaire, entend mener l’enquête. Gaudenzio produit la lettre donnée par Florville : le Commissaire en reconnaît l’écriture comme étant celle de Bruschino fils. Puis il interroge Filiberto, qui vient réclamer son second paiement : ce dernier reconnaît un Bruschino en Florville (« Ho la testa o è andata via »). Mais, laissé seul avec Bruschino, Filiberto réclame au père le restant de la dette du fils, qu’il reconnait garder enfermé chez lui. Bruschino comprend aussitôt la supercherie et envoie l’aubergiste chercher son fils.
Gaudenzio explique à Sofia, qui joue la naïve, ce qu’est le mariage (« È un bel nodo che due cori »). Espionnant Florville, Bruschino père apprend que celui-ci est le fils de l’ennemi juré de Gaudenzio : pour se venger de ce dernier qui l’a pris pour un fou, il décide de hâter le mariage entre Sofia et Florville, qu’il feint de reconnaitre comme son fils. Sitôt le contrat de mariage signé, Bruschino fils paraît : Gaudenzio n’a plus d’autre choix que d’étouffer sa colère et pardonner (« Ebben, ragion dovere »).