Argument
Acte I
En 1307 à Burglen, dans le canton d'Uri en Suisse, les villageois sont tout à leur dur labeur. Seul un pêcheur, Ruodi, se réjouit des plaisirs que lui apportent l’amour et la nature. Guillaume Tell, rageant de voir son pays opprimé, s’en offusque secrètement, provoquant l’inquiétude de sa femme Hedwige et de son fils Jemmy (« Quel jour serein le ciel présage ! »). A l’heure du repos, tous acclament le sage Melcthal, qui doit bénir trois hymens, mais dont le fils, Arnold, est en proie au tourment (« On entend des montagnes »). Ce dernier est en effet amoureux de Mathilde, la sœur du tyrannique gouverneur, Gesler, qu’il a sauvée jadis. Guillaume Tell, soupçonnant un mystère, vient raffermir son patriotisme (« Où vas-tu ? quel transport t'agite ? »). Le village se rassemble alors pour célébrer les trois hymens (« Ciel, qui du monde est la parure ») : alors qu’Arnold s’éloigne pour tenter de voir Mathilde, la fête se poursuit (« Hyménée, Ta journée Fortunée Luit pour nous »). Mais surgit alors le pâtre Leuthold, poursuivi par les soldats du gouverneur Gesler pour avoir défendu sa fille. Le pêcheur Ruodi refusant de l’aider à traverser le Lac des Quatre-Cantons, Guillaume Tell se porte à son secours. Ils fuient juste à temps : Rodolphe, le chef des archers de Gesler, arrive. Alors que les fugitifs sont parvenus sur l’autre rive, Rodolphe réclame qu’on lui livre le nom du complice de Leuthold. Melcthal se dresse pour imposer le silence et est arrêté (« Dieu de bonté, Dieu tout-puissant »).
Acte II
Sur les hauteurs du mont Rütli, des chasseurs se reposent tandis que des pâtres célèbrent les plaisirs de la nature (« Quelle sauvage harmonie »). Mathilde s’extrait du groupe, espérant voir Arnold (« Sombre forêt, désert triste »). Justement, ce dernier la rejoint : ils se confient la flamme qui les animent tous deux. Arnold décide de chercher au champ de gloire la noblesse qui lui manque pour épouser Mathilde (« Oui, vous l'arrachez à mon âme »). Leur entretien est interrompu par Guillaume Tell et son ami Walter Furst. Ces derniers annoncent à Arnold la mort de son père, Melcthal, sous les coups des hommes de Gesler. Déchiré, le jeune homme jure de venger ce crime en rejoignant les patriotes qui entendent mener la guerre à l’envahisseur (« Quand l'Helvétie est un champ de supplices »). Ils sont d’ailleurs rejoints par des alliés des cantons d’Unterwald, de Schwitz puis d’Uri, prêts à combattre à leurs côtés lorsque le signale, un bûcher, leur en sera donné (« Des profondeurs du bois immense »).
Acte III
Arnold annonce à Mathilde que l’odieux crime de son frère les sépare à jamais (« Pour notre amour plus d'espérance »).
Au château d’Altdorf (commune proche de Burglen), Gesler festoie avec ses soldats, humiliant les villageois (« Gloire au pouvoir suprême ! »), et les forçant à chanter et danser pour eux (« Toi que l'oiseau ne suivrait pas ! »). Alors que Guillaume Tell refuse de plier le genou, il est arrêté (« Tant d'orgueil me lasse »). Alors qu’il demande à son fils Jemmy de courir enflammer un brasier pour donner le signal du combat aux autres cantons, les soldats se saisissent de ce dernier. Gesler ordonne qu’une pomme soit placée sur la tête du fils et que le père, réputé pour son adresse, la vise de son arbalète. S’il manque sa cible, ils périssent tous deux. Jemmy, défiant Gesler, assure son père de sa confiance (« Ah, que ton âme se rassure » -air supprimé avant la Première). Après une dernière recommandation à son fils, Tell tire un trait victorieux (« Quoi! les accents de l'innocence »). Alors que l’ordre est donné de les enchainer malgré tout, Mathilde s’interpose et obtient la libération de Jemmy. Mais Gesler se venge en condamnant Tell à être jeté aux reptiles affamés : ce dernier lui jette l’anathème (« Qu'ai-je appris? sacrifice affreux ! »).
Acte IV
Alors qu’Arnold se recueille dans la demeure de son père (« Asile héréditaire »), des villageois se pressent, réclamant des armes pour courir libérer Guillaume Tell : Arnold leur indique l’arsenal préparé par son père, et se place à leur tête (« Vengeance ! Quel espoir ! »).
Chez Tell, Hedwige retrouve son fils, amené par Mathilde (« Je rends à votre amour »). Alors qu’une tempête s’annonce, Jemmy court allumer le feu, signal de ralliement. Sachant son mari avec Gesler au milieu du lac, Hedwige tombe en prière (« Toi, qui du faible est l'espérance »). Leuthold annonce alors que la tempête rejette l’embarcation de Guillaume Tell vers la rive : tous courent à son secours. Guillaume Tell paraît, Gesler et ses soldats à ses trousses. Jemmy lui fournit l'arbalète par laquelle il abat l’oppresseur. Arnold parait de son côté, après avoir libéré le château d’Altdorf des soldats de Gesler, et retrouve Mathilde, victorieux et digne d’elle (« Tout change et grandit en ces lieux »).