Argument
Dans un couvent, la prière prend fin. La Monitrice houspille deux sœurs arrivées en retard, avant de sonner l’heure de la récréation. Sœur Geneviève se réjouit des rayons du soleil qui baignent d’or la fontaine durant la récréation, comme cela ne se produit que trois fois par an (Oh, sorelle, sorelle ! »). A ce signe, les sœurs réalisent qu’une nouvelle année est passée, et pensent à l’une d’elle, décédée il y a peu. Alors que sœur Angélique devise sur le désir, la vie et la mort (« I desideri sono i fior dei vivi »), sœur Geneviève avoue désirer revoir un agneau, elle qui était bergère avant d’entrer au couvent (« Soave signor moi »). Sœur Angélique affirme de son côté n’avoir aucun souhait. Mais les autres sœurs savent bien qu’il s’agit d’un mensonge : elle attend depuis sept ans des nouvelles de sa famille, elle qui était princesse et a du prendre le voile par punition (« Che Gesù la perdoni »).
La sœur infirmière accourt alors, demandant à sœur Angélique de confectionner une mixture à base de fleurs dont elle a le secret, afin de soulager une sœur piquée par des guêpes. Sur ce, les sœurs questrices reviennent de leur tournée, ramenant avec elles de nombreuses victuailles. L’une d’elle annonce qu’une berline est stationnée devant le couvent : une sœur recevra donc sans doute une noble visite. Aussitôt, sœur Angélique exulte. Justement, une visite est annoncée. Chaque sœur espère être la personne appelée (« Chi è venuto stasera in parlatorio ? »). La Monitrice annonce alors que la tante de sœur Angélique, une princesse, est venue lui rendre visite.
Celle-ci fait son apparition. Après le décès des parents de sœur Angélique vingt ans plus tôt, c’est en effet elle qui a eu la charge de la famille. Elle lui demande de signer un parchemin par lequel elle renonce aux biens hérités de ses parents (« Il Principe Gualtiero vostro padre »), au profit de sa petite sœur Anna Viola qui va se marier à un homme aimant ayant accepté de fermer les yeux sur la tâche indélébile que représente la faute de sœur Angélique. Cette dernière lui reprochant sa cruauté, la princesse lui avoue ressentir le soir la peine de sa défunte sœur, la mère d’Angélique (« Nel silenzio di quei raccoglimenti »). Sœur Angélique s’emporte alors : malgré sa grande piété, elle ne peut oublier le fils qui lui a été arraché à la naissance sept ans auparavant. Elle supplie sa tante de lui parler de lui. Froidement, cette dernière lui annonce qu’il a été frappé d’une maladie deux ans plus tôt et en est mort. Aussitôt, l’Abbesse se présente avec une plume, l’incitant à signer le parchemin. La signature obtenue, la princesse quitte les lieux.
Seule, sœur Angélique pleure son fils, mort de son absence sans avoir connaissance de son amour, n’attendant plus qu’une chose : le rejoindre parmi les anges du ciel (« Senza mamma »). Elle se sent alors touchée par la grâce de la Vierge Marie, ne pouvant réprimer une grande joie (« La grazia è discesa »). Dans un élan mystique, elle va cueillir quelques fleurs, se préparant une mixture empoisonnée, ayant eu une vision de son fils l’invitant à le rejoindre (« Amici fiori »). Elle réalise cependant trop tard qu’en se donnant la mort, elle se damne et se prive de son fils au ciel. Elle implore alors la Sainte Vierge de la sauver. Dans une intense lumière, une apparition de la Vierge se devine, un enfant se tenant prêt d’elle. L’enfant s’approche de sœur Angélique alors que celle-ci rend son dernier souffle (« Ah ! Son dannata ! »).