Argument
Acte I
Un soir, à Amiens, le jeune Edmond plaisante avec des étudiants, courtisant de jeunes filles (« Ave, sera gentile »). Son ami, le Chevalier Renato des Grieux se joint à eux, mélancolique, attendant la femme parfaite qui lui fera ressentir l’amour (« Tra voi, belle, brune e bionde »). Les étudiants s’égaient de plus belle (« Come è nostro costume »). C’est alors que le train d’Arras fait son entrée en gare. Parmi les voyageurs, des Grieux repère une jeune femme dont il tombe instantanément amoureux. Il l’aborde et apprend qu’elle se nomme Manon Lescaut, et qu’elle s’en ira le lendemain pour entrer au couvent, selon la volonté de son père. Il la convainc de le rejoindre à la nuit tombée (« Cortese damigella, il priego mio accettate »). Appelée par son frère, elle s’enfuit. Resté seul, des Grieux est sous le charme (« Donna non vidi mai simile a questa ! »). Déjà, Edmond se moque de lui (« La tua ventura ci rassicura »).
A l’hôtel, sous l’œil curieux d’Edmond, Lescaut, le frère de Manon, discute avec le riche Géronte de Ravoir, qui l’invite à dîner avec sa sœur (« Dunque vostra sorella il velo cingerà ? »). Le hall de l’hôtel se remplit alors de voyageurs entourant les tables de jeu (« Un asso... un fante... Un tre ! »). Alors que Lescaut joue, Géronte ordonne à l’aubergiste de préparer une voiture, prête à partir, pour emmener deux jeunes amants vers Paris, imaginant déjà enlever Manon.
Aussitôt, Edmond prévient des Grieux des intentions de Géronte et lui propose son aide. Tenant parole, Manon vient retrouver le Chevalier. Elle lui fait part de sa gaité évanouie, et lui de son amour. Edmond vient alors annoncer qu’une voiture est prête pour les emmener : des Grieux révèle à la jeune femme le projet de Géronte et la convainc de le suivre (« Vedete ? Io son fedele alla parola mia »). Lorsque Géronte prend connaissance de la fuite des deux amants, il en avertit Lescaut, qui lui conseille d’être patient : les deux amants, seuls à Paris, finiront dans la misère. Il sera alors aisé de convaincre Manon de quitter des Grieux et de l’attirer dans son palais (« Di sedur la sorellina è il momento »).
Acte II
Dans le palais de Géronte, Manon s’apprête, face à sa coiffeuse (« Dispettosetto questo riccio ! »). Lescaut se souvient comment il l’a retrouvée, près d’Amiens, et l’a ramenée à la raison afin qu’elle quitte la misère de des Grieux pour le luxe de Géronte (« Ah ! che insiem delizioso ! »). Pourtant, Manon regrette le temps heureux passé près de l’étudiant (« In quelle trine morbide »). Lescaut révèle être en contact régulier avec le jeune homme et l’avoir initié au jeu afin qu’il gagne l’argent qui lui manque pour la conquérir (« Vincerà ! È il vecchio tavolier »). Des musiciens entrent alors pour un divertissement commandé par Géronte (« Sulla vetta tu del monte erri, o Clori »). Tandis que Géronte entre en compagnie de sa suite, Lescaut décide de se rendre chez des Grieux. Le maître de danse entreprend de donner une leçon à la jeune femme. Géronte n’en est que plus amoureux (« Vi prego, signorina, un po’elevato il busto ») : Manon conforte son attrait en jouant la coquette (« L’ora, o Tirsi, è vaga e bella »). Géronte quitte les lieux pour se rendre à une fête, suppliant Manon de l’y rejoindre.
Des Grieux entre alors, Lescaut lui ayant indiqué où trouver Manon. Une violente dispute éclate entre les deux amants, qui se réconcilient finalement dans une étreinte passionnée (« Tu, tu, amore ? Tu ! »). Ils sont surpris par le retour de Géronte qui, devant les moqueries de Manon, repart, leur promettant de ses nouvelles (« Ah ! Affè, madamigella »). Devant les regrets qu’exprime la jeune femme au moment de quitter le luxe de Géronte, des Grieux s’emporte, lui reprochant de l’avilir (« Ah ! Manon, mi tradisce il tuo folle pensier »). Mais Lescaut entre, essoufflé, afin de les prévenir que Géronte les a dénoncés : la garde est en chemin. Tandis que des Grieux presse Manon de fuir avec lui, celle-ci refuse de partir sans emporter l’or de Géronte avec elle : ce dernier entre et capture Manon, tandis que des Grieux parvient à fuir avec Lescaut (« Lescaut ? Tu qui ? Che avvenne ? »).
Acte III
Au Havre, Lescaut et des Grieux surveillent la prison, dont ils espèrent libérer Manon, condamnée à l’exil en Amérique (« Ansia eterna, crudel »). Manon apparait à la grille de sa cellule et peut échanger quelques mots avec des Grieux, tandis que l’allumeur de réverbère exécute sa tournée (« e Kate rispose al Re »). Soudain, un coup de feu retenti : le sauvetage a échoué et Lescaut et des Grieux doivent fuir (« All’armi ! All’armi ! »).
Devant la menace d’évasion, le Commandant décide de presser le départ du bateau. Les femmes enchaînées sortent de la prison et un sergent procède à l’appel. Alors que les deux amants se lancent des cris d’amour, Lescaut tente de disculper sa sœur (« Rosetta ! Eh ! che aria ! »). Alors que des Grieux, désespéré, implore sa pitié, le Commandant accepte que le jeune homme embarque aux côtés de Manon, comme marin. Lescaut quitte les lieux, hochant la tête (« Ah ! guai a chi la tocca ! »).
Acte IV
En Amérique, seuls dans le désert de la Nouvelle-Orléans, des Grieux et Manon s’arrêtent de marcher, exténués (« Tutta su me ti posa »). Alors que Manon défaille, des Grieux désespère (« Manon... senti, amor moi »). Revenant à elle, Manon, fiévreuse, implore l’aide de son amant (« Sei tu che piangi ? »). Tandis que des Grieux s’élance à la recherche d’une aide ou d’un lieu plus supportable, Manon exprime sa peur de la mort et ses regrets : arrivés en Amérique, les deux amants ont encore dû échapper à des hommes sans scrupules, attirés par sa beauté funeste (« Sola... perduta, abbandonata... »). Lorsque des Grieux revient sans avoir rien trouvé, elle se jette une dernière fois dans ses bras. Les deux amants échangent quelques mots d’amour avant que la jeune femme ne rende son dernier souffle. Le Chevalier s’évanouit (« Fra le tue braccia, amore »).