La péniche de Michele est accostée aux quais de Paris. Alors que des hommes s’activent afin de décharger les marchandises, sa femme, Giorgetta, l’incite à les récompenser par un verre de vin (« Oh ! Issa ! oh ! »). Michele accepte, mais s’irrite quand sa femme lui refuse un baiser. Paraît alors l’un des dockers, Luigi. Giorgetta s’empresse de lui apporter à boire. Ce dernier propose à ses compagnons Tinca et Talpa, qui lui demandent de se remettre au travail, de venir boire avec lui (« Eccola la passata ! »). Alors qu’un orgue de Barbarie joue à quai, Tinca invite Giorgetta à danser. Luigi prend sa suite, jusqu’à l’arrivée de Michele qui interrompt la pause (« Ballo con la padrona ! »). Au loin, un chanteur chante une ballade sur l’amour et la mort (« Primavera, primavera »).

La Fouine, la femme de Talpa, fait son apparition et couvre Giorgetta de cadeaux dénichés ici ou là (« Se tu sapessi »). Alors que Tinca parle de se saouler pour noyer la révolte que lui inspirent ses conditions de vie, Luigi l’approuve, maudissant la misère sans espoir dans laquelle ses jours défilent (« Hai ben ragione »). Tinca quitte les lieux, laissant Talpa et la Fouine en retrait, rêvant à la maison de campagne qu’ils auront un jour. (« Ho sognato una casetta »). De son côté, Giorgetta voudrait simplement quitter la vie de nomade qui l’épuise, et se fixer à Belleville, le quartier où elle est née, tout comme Luigi (« È ben altro il mio sogno ! »). Talpa et la Fouine rentrent chez eux, tandis que Luigi décide de rester pour parler au patron.

Mais aussitôt seuls, Giorgetta et Luigi échangent des mots d’amour, se remémorant la tendre soirée qu’ils ont passée ensemble la veille. Ils interrompent leur conversation à l’arrivée de Michele, puis la reprennent aussitôt le mari reparti, envisageant de fuir ensemble. Giorgetta lui promet de laisser la passerelle sortie pour la nuit, afin qu’il puisse la rejoindre, et d’allumer une allumette pour lui donner le signal (« Dimmi : perchè gli hai chiesto »).

Michele revient alors. Il parle de renvoyer Luigi. Giorgetta lui conseille de plutôt se séparer de l’ivrogne Tinca. Michele cherche alors à comprendre pourquoi sa femme ne l’aime plus, depuis qu’ils ont perdu leur bébé, un an auparavant (« Perchè non m'ami più ? »). Giorgetta part cependant se coucher, sans lui apporter de réponse. Deux amants passent sur le quai, chantant leur amour (« Bocca di rosa fresca »). Seul, Michele observe que sa femme ne dort toujours pas. Il cherche à deviner quel est l’amant qu’elle attend (« Nulla ! Silenzio ! »). Prenant sa pipe, il l’allume avec une allumette. A ce signal, Luigi fait son apparition. Michele lui bondit dessus et l’oblige à avouer sa liaison avec sa femme. Aussitôt l’aveu obtenu, Michele poignarde le docker qui tombe mort. Entendant Giorgetta arriver, il recouvre le corps de son manteau.

Giorgetta lui demande pardon pour son comportement et vient se serrer contre lui. Soudain, Michele ouvre son manteau, découvrant le corps sans vie de Luigi. Dans un cri, Giorgetta tombe à ses pieds.