Argument
Acte I
Vainqueur à un jeu de boules, le jeune Landry dédie son succès à son patron, le notaire Maître André, et à sa femme, la ravissante Jacqueline (« Très bien ! Très bien ! Très bien ! »). Paraît Maître Subtil, bien décidé à faire entrer son neveu Fortunio comme clerc dans la pratique de son confrère Maître André, malgré les réticences du jeune apprenti (« Fortunio, écoute-moi »). Fortunio confie à Landry, son cousin, son désir ardent de trouver la femme qui déclenchera chez lui une passion amoureuse pour laquelle il mourrait (« Je suis très tendre et très farouche »). Landry tente en vain de le réconforter (« Chasse cette crainte importune »). Arrivent des soldats, menés par le Capitaine Clavaroche, bourreau des cœurs et des ménages (« Ah ! Voici des soldats ! »). Sous les conseils de D'Azincourt et de de Verbois, ce dernier s’intéresse à la pudique et fidèle Jacqueline (« Parlons femmes ! Car d'honneur »). Justement, Maître André et Jacqueline sortent de l’église (« Ce sermon était excellent »). Aussitôt le mari occupé, Clavaroche entreprend de séduire la jeune femme (« Vous l'avez dit, morceau de roi ! »). Après avoir charmé la femme, il séduit le mari qui en fait son ami (« Monsieur, Je goûte fort l'élément militaire »). Apercevant Jacqueline, Fortunio tombe amoureux et accepte d’entrer à l’étude de Maître André.
Acte II
Au beau milieu de la nuit, Maître André surgit dans la chambre de sa femme, son clerc Guillaume ayant vu un homme y entrer par la fenêtre. Mais Jacqueline se défend si bien qu’il finit par s’excuser platement (« Holà Jacqueline ! Madame ! Eveillez-vous ! »). Aussitôt le mari parti, Clavaroche sort de l’armoire où il se cachait. Pour mieux tromper Maître André, le Capitaine propose de choisir un Chandelier : un jeune homme qui attirerait la méfiance du mari, laissant ainsi les amants hors de soupçon (« Ouf ! Ah ! Quelle affaire ! »). Laissée seule, la jeune femme interroge sa camériste, Madelon, qui lui indique de Fortunio n’a d’yeux que pour elle (« Madame a bien dormi cette nuit ? »). La gouvernante, Gertrude, introduit alors les clercs, Landry en tête, qui viennent présenter leurs vœux à Jacqueline (« Madame, c'est l'habitude de tous les clercs »). Cette dernière, une fois l’hommage reçu, demande à Fortunio de rester auprès d’elle, l’ayant choisi comme Chandelier. Elle lui demande un service, il lui offre sa vie (« Monsieur, vous voyez une femme »), acceptant d’être son complice pour tromper l’avarice de son mari (« Il s'agit d'une amie à moi »).
Acte III
Devant chez Maître André, les clercs discutent (« Ah ! si j’étais femme aimable »). Clavaroche se glisse subrepticement vers la demeure (« Par la Saint Sambreguoi ! »). Il est rejoint par Jacqueline (« Enfin vous voilà ma charmante ! »). Leur entretien est cependant interrompu par Maître André. Pardonné de sa jalousie, il entend accorder une confiance aveugle à sa femme. Après s’être attaché à l’amant, le mari est charmé par le Chandelier. Tous deux sont invités à sa table. La jalousie gagne Clavaroche (« Capitaine je vous salue »). A la demande du maître de maison, Fortunio interprète une chanson, mélancolique. Son romantisme attendrit Jacqueline (« Si vous croyez que je vais dire »). Cette dernière lui donne rendez-vous un peu plus tard : Fortunio est submergé par l’émotion (« Une angoisse exquise et mortelle »). Lorsqu’elle reparaît, Jacqueline ne peut retenir son secret : elle l’aime (« Fortunio, sommes-nous seuls ? »). Alors que Jacqueline s’enfuit, Fortunio exulte (« Elle m'aime ! Je puis vivre ou mourir »). Mais il se cache en entendant Clavaroche revenir avec Jacqueline : le Capitaine explique que Guillaume ayant réveillé les soupçons de Maître André, une embuscade sera tendue sous la fenêtre de Jacqueline le soir même. Fortunio apprend donc à la fois la liaison qui lie Jacqueline et Clavaroche, et son propre statut de Chandelier (« Or donc ma belle »).
Acte IV
Angoissée, Jacqueline espère que Fortunio aura reçu à temps son avertissement : Clavaroche lui a envoyé un billet afin qu’il tombe dans le piège de Maître André (« Je ne vois rien »). Mais Madelon annonce que Fortunio est là, entré sans attirer l’attention. En effet, bien que connaissant le piège dans lequel il est destiné à tomber, Fortunio est venu, mourir pour sa bien-aimée comme il le lui a promis. Jacqueline lui clame de nouveau l’amour qu’elle lui porte désormais (« Mais pourquoi donc être venu ? »). Fortunio n’a que le temps de se cacher quand entrent Maître André et Clavaroche, qui ont guetté la fenêtre en vain des heures durant. Alors qu’ils s’apprêtent à repartir dans la nuit sombre, Jacqueline offre à Clavaroche son chandelier (« C'est moi ! Je suis un grand coupable »).