Argument
Prologue
A Venise, le Carnaval vante ses mérites, invitant la foule à le suivre (« L'éclat de ce séjour tranquille »). La Folie fait alors son apparition, dispensant les charmes de la vie, accompagnée de sa suite de Plaisirs (« Accourez, hatez-vous »). Mais la Raison interrompt la fête, accompagnée de Démocrite (philosophe réputé pour son caractère rieur) et Héraclite (philosophe réputé pour son caractère mélancolique), faisant l’éloge de la Sagesse (« Arrêtez, est-ce en vain que mon flambeau vous luit ? »). Ils sont cependant chassés par la Folie qui gouverne le peuple : le Carnaval peut reprendre (« Chantons et nous réjouissons ») !
Première entrée : Le bal
Thémir, le valet du Prince Alamir, se félicite que le subterfuge de ce dernier soit en passe de connaître une fin heureuse : le valet et le Prince ont en effet échangé leurs vêtements afin d’éprouver les sentiments de l’amante de ce dernier, Iphise, qui ignore qui il est. Thémir se réjouit que la promesse de puissance n’ait pas influé l’amour d’Iphise, qui reste fidèle à Alamir (« Le désir d’un rang glorieux »). Le Prince, en effet, craignait que la jeune femme soit plus sensible à son rang qu’à sa personne (« Un amant élevé dans l’éclat des grandeurs »). Les deux hommes prévoient de révéler leurs véritables identités à Iphise lors du bal devant être donné le soir même.
Paraissent justement le maître de chant et le maître de musique, chargés des préparatifs du bal, chacun cherchant à démontrer la supériorité de son art (« De nos communs efforts »). Iphise arrive enfin et prouve au Prince déguisé en valet sa constance, en repoussant les avances du valet déguisé en prince. Alamir lui révèle alors sa véritable identité : Iphise lui pardonne sa feinte, simplement heureuse de l’amour qui les lie (« Mon cœur est assuré du votre »). Le bal est alors ouvert (« Que les Ris, que les Jeux »), présidé par Iphise (« Régnez, charmants Plaisirs »).
Deuxième entrée : Les sérénades et les joueurs
Une nuit, sur une place de Venise, Isabelle cherche à piéger son amant qu’elle pense infidèle (« Les voiles de la nuit »). De même, Lucile rôde dans un but identique, tout en espérant que sa recherche reste vaine (« Ah ! que puis-je espérer »). Les deux femmes s’aperçoivent et se reconnaissent mutuellement comme l’amante de l’homme qu’elles aiment, Léandre. Mais ce dernier n’étant là pour aucune des deux, elles comprennent qu’il trompe l’une et l’autre ! Elles envisagent une commune vengeance, mais s'aperçoivent rapidement qu’elles ne peuvent s'accorder leur confiance, chacune cherchant à aviver la rancœur de l’autre afin de reconquérir Léandre (« C'est Isabelle que je vois »).
Léandre fait justement son apparition, accompagné de musiciens qui accompagnent la sérénade qu’il chante à Irène, la jeune femme qu’il cherche à conquérir (« Suivez-moi, venez tous »). Mais lorsqu’Irène paraît à sa fenêtre, elle moque par un air en italien de son inconsistance : tel un papillon, il vole d’une femme à une autre, sans jamais se poser (« La farfalla intorno ai fiori »). Lorsque la belle rentre dans ses appartements, Léandre ne perd pas espoir, et croit même l’avoir convaincue de descendre le voir lorsqu’une jeune femme, qui n’est autre que Lucile, apparaît. Pensant convaincre son amante, il jure goujatement n’avoir jamais aimé ni Lucile, ni Isabelle. Celles-ci se révèlent, lui reprochant sa trahison, et le repoussent définitivement.
Peu affecté, Léandre rejoint une troupe de joueurs, qui célèbrent la Fortune (« Fortune, tu nous favorises »). Mais celle-ci leur rappelle qu’elle est volage, comme les amants infidèles (« Ne comptez point sur moi »). Un joueur rappelle d’ailleurs que la Fortune fait régner sa puissance jusque sur l’Amour (« La Fortune a des droits ») : un amant, comme un joueur, doit donc s’incliner devant elle (« Déesse, qu'ici l'on révère »).
Troisième entrée : L’opéra
Alors qu’un opéra se prépare, Adolphe reconnait le brave Damire, un chevalier ayant souvent mené Venise à la victoire. Ce dernier s’est déguisé en Borée, le dieu du Vent, afin d’enlever Léontine pour qui sont cœur brûle, au cours de la représentation, sachant que son rival Rodolphe s’apprête à en faire de même à l’issue du spectacle. Adolphe, après avoir entendu le récit de leur rencontre (« Cette beauté qui joint une grâce divine »), cherche en vain à l’en dissuader (« Par un enchantement je vous vois arrêté »).
Pendant ce temps, Léontine confie à Lucie l’amour qu’elle porte à Damire. Cette dernière lui rappelle que leur métier n’est guère compatible avec l’amour sincère (« Si vous avez un cœur si sincère ») : Léontine préfère quitter la scène plutôt que de taire un sentiment si doux (« A feindre une amoureuse flamme », « Est-il de plus aimables charmes »). Leur conversation est interrompue par l'irruption inopinée du maître de musique. Ce dernier, également amoureux, exprime sa jalousie à l’égard de Rodolpho qui lui a confié sa passion pour elle dans un discours enflammé (« Quelle audace ! Souffrez qu'un moment je respire »).
L’opéra débute et Flore (jouée par Léontine) déclare son amour à Zéphire (« Vole dans ma brillante Cour »), qui lui confie le sien (« Belle Flore, cessez de soupçonner », « Formez les plus charmants accords », « Naissez brillantes Fleurs »). Soudain, la tempête se lève et Borée enlève Flore (« Quel ravage ! quel bruit ! »). Peu après, Lucie vient annoncer que les interprètes de ces deux personnages ont fuit ensemble : Rodolphe, trahi, jure de les rattraper et d’exercer sa vengeance.