Argument
Acte I
Sur une place de Madrid, des artisans vantent leurs services. Fernando Soler et Cardona paraissent alors. Le premier affiche son amour pour Aurora, une actrice assoiffée de liberté, qui le dédaigne et part au bras de son amant Lorenzo Perez. Fernando est lui-même aimé de Francisquita qui l’observe, à l’écart. Cardona le lui fait remarquer au moment où la jeune ingénue laisse tomber son mouchoir. Fernando vient le lui rendre. Francisquita fait alors durer malicieusement la conversation, au grand dam de sa mère, Francisca. Les deux hommes sont vite conquis par la jeune fille.
Alors que les deux jeunes hommes s’éloignent, Don Matias, le père de Fernando, approche. Dona Francisca avoue à sa fille que ce dernier la suit du regard depuis quelques semaines. Elle s’attend à ce qu’il la demande en mariage et ne peut cacher son excitation à l’idée de quitter son veuvage. Ainsi, lorsque Don Matias évoque l’idée d’un mariage, les deux femmes acquiescent avec enthousiasme, avant de comprendre que la proposition s’adresse à la fille et non à la mère. Alors que la mère, vexée, quitte les lieux, la fille décide de tourner la situation à son avantage : elle accepte le mariage mais demande à son nouveau fiancé de parler à son fils qui, prétend-elle, lui fait des avances incessantes.
Alors que Fernando, Cardona, Aurora et sa confidente Irene se croisent sur une place, Cardona cherche à provoquer la jalousie de la comédienne, mais cette dernière répond avec dédain. Alors que les demoiselles disparaissent, Don Matias paraît, houspillant son fils. Un nouveau malentendu s’instaure lorsque ce dernier révèle qu’il envisage de se marier avec la femme que son fils courtise, ce dernier l’imaginant fiancé à Aurora, que Fernando traite de coquette au grand désarroi de son père.
Les villageois se rassemblent alors pour célébrer les noces de l’un d’eux, Vincente. Les deux jeunes hommes se mêlent à la fête, chantant en l’honneur des mariés. Don Matias revient alors, furieux, après s’être disputé avec Dona Francisca pour avoir cherché à vérifier les accusations de coquetterie qu'il pensait voir peser sur Francisquita. Alors que les jeunes hommes comprennent le quiproquo, Don Matias enjoint son fils à quitter la ville. Comprenant la manipulation de Francisquita visant à lui déclarer son amour, Fernando décide de l’exploiter à son avantage : s’afficher avec une femme aiguisera la jalousie d’Aurora. Il aborde alors Francisquita. Les deux jeunes amants échangent à mots couverts de douces paroles, avant d’être emportés par le torrent joyeux de la noce.
Acte II
Aurore chante un air enjôleur qui fait tourner les têtes des messieurs présents sur la place. La foule s’élance alors dans une joyeuse danse de carnaval. Au milieu d’eux, Cardona, déguisé en femme, accoste Fernando et l’encourage à parler à Francisquita. Fernando avoue alors à la jeune femme qu’il l’aime à présent. Mais Francisquita feint de le repousser, ayant promis sa main à Don Matias. Alors que la jeune femme repart au bras de son fiancé, Fernando entend la voix d’Aurora et décide de se confronter à elle. Il joue alors à courtiser Cardona déguisé en femme. Aurora, furieuse, lui avoue qu’elle l’aime. Mais Fernando la repousse : un autre amour est à présent né en lui. Aurora laisse éclater sa fureur.
Francisquita, sa mère et Don Matias reparaissent alors, ayant fini leur promenade. Fernando, qui doit quitter Madrid le lendemain sur ordre de son père, vient présenter ses hommages à la future femme de son père. Il glisse alors à Francisquita que son amour pour Aurora est mort, faisant enrager son père qui n’attend que de le voir parti.
Alors que la fête continue, Aurora propose à celui qui boira le verre de vin qu’elle tient à la main de danser une mazurka avec elle, espérant que Fernando s’avancera. Son amant Lorenzo, ne sachant danser la mazurka, promet un coup de couteau à celui qui se présenterait. C’est finalement Don Matias, décidé à corriger Lorenzo, qui boit le verre. Il maîtrise ensuite d’un geste sûr l’amant jaloux et invite Aurora à danser. Profitant de la situation, Fernando invite Francisquita à danser.
Acte III
Le soir venu, alors que de nombreux amants se cachent sous les porches, un veilleur annonce la tombée de la nuit. Francisquita, croisant Don Matias, feint d’avoir reçu une nouvelle lettre de Fernando. Matias se précipite pour s’expliquer avec son fils. Francisquita en profite pour faire croire à sa mère qu’elle entend leur conversation et que Fernando cherche à convaincre son père que l’objet de son amour n’est pas la fille mais la mère. Dona Francisca en est flattée.
De son côté, Fernando est interloqué par les accusations de son père. Cardona lui explique les manigances de Francisquita. Les deux filent la rejoindre tandis que Lorenzo fait son apparition, expliquant à Don Matias qu’il court rejoindre Fernando, qu'il croit être son rival, pour avoir une explication avec lui. Don Matias le suit.
Au bal, Aurora chante un Marabout, accompagnée par Cardona. Pendant ce temps, Francisca cherche à obtenir des aveux de Fernando, qui se trouve dépassé par la situation. Lorsque Francisca demande à Don Matias de lui donner la main de son fils, celui-ci refuse, pointant leur écart d’âge. Francisquita lui révèle alors la supercherie : leur écart d’âge étant également important, leur mariage ne pourra avoir lieu. Elle lui demande dès lors de bénir son mariage avec Fernando, lui promettant de rester la bonne fée de son foyer. Attendri, Don Matias accepte et la foule se réjouit des noces prochaines.