Argument
Acte I
Trois semaines après une inondation, un couple et sa fille, accompagnés de leur Voisin du dessus, réintègrent leur appartement. Alors que les hommes sont partis, la mère étrangle soudainement la fille (« Aujourd’hui tout est à sa place »).
Plus tard, un Policier se rappelle de ce couple qui n’échangeait mot et ne pouvait avoir d’enfant (« Sur une île, presque une île »).
Avant l’inondation, l’Homme raconte à la Femme être passé à l’usine, dont l'activité s'est fortement réduite. Tandis qu’ils s’étreignent, la voisine chante une berceuse à son enfant. L’Homme reproche à la Femme de ne pas lui faire d’enfant (« Du vent, du vent »). Un soir, la Femme discute avec sa Voisine, s’inquiétant des absences de son mari et se reprochant son incapacité à avoir un enfant (« Depuis quand est-ce que ça dure ? »). Soudain, le Voisin entre : le père d’une adolescente de l’immeuble est mort et elle n’a plus de famille. La Femme accepte de l’héberger pour la nuit (« Ce soir il est arrivé »). Dans la nuit, la Jeune fille ne parvient pas à s’endormir : l’Homme l’aide à faire ses devoirs. La femme envisage la possibilité de l’adopter (« Tu ne dors pas ? »). Quelques semaines plus tard, au printemps, alors que des liens se nouent entre l’Homme et la Jeune fille, la Femme reste à l’écart (« Voilà, la vie reprend »). Un soir d’été, alors que la Femme rentre plus tôt que prévu, elle trouve l’Homme et la Jeune fille dans la chambre, peu vêtus. Elle ne dit mot. L’Homme explique qu’il compte à présent dormir dans le salon pour ne pas être réveillé par les cauchemars de la Femme (« Pas moi ! Pourquoi ? »). Un matin, la Voisine confie ses enfants à la Jeune fille, qui s’amuse à leur faire peur. Malgré le vent qui se lève, la Femme lui propose de sortir avec ses amis. Peu après, la Voisine revient, affolée : une inondation ravage les environs. Tous montent se réfugier à l’étage du dessus (« Qu’est-ce que tu as ? »).
Acte II
Le Voisin, qui vient de rentrer chez lui, raconte que l’inondation a causé d’importants dégâts et de nombreuses pertes humaines. Heureusement, l’Homme rentre sain et sauf. Alors que l’inquiétude grandit pour la Jeune fille, celle-ci rentre également. Il est décidé que tout le monde logera là jusqu’à ce que le rez-de-chaussée soit de nouveau habitable (« Ça s’est passé très vite »). Cette nuit-là, l’Homme et la Femme dorment ensemble, mais ne se touchent pas, ne se regardent pas (« Cette nuit, cette première nuit »).
Trois semaines plus tard, le Voisin accompagne l’Homme, sa Femme et la Jeune fille qui réintègrent leur appartement (« Vous voilà de retour chez vous »). Quand l’Homme rentre, il s’étonne de l’absence de la Jeune fille et est pris de jalousie. Cette nuit-là, l’Homme rejoint sa Femme dans le lit conjugal (« Où est-elle ? »). Trois mois plus tard, le Policier annonce que les recherches sont abandonnées, l’hypothèse d’une fugue de la Jeune fille étant privilégiée. La Femme annonce à sa Voisine qu’elle est enfin enceinte (« C’est étonnant ce matin »). Plusieurs mois plus tard, la Femme fait une crise d’angoisses en pleine nuit. L’Homme tente de la rassurer et l’appelle par son prénom, Sofia, pour la première fois (« Mais qui a fait une chose pareille ? »). Les nuits suivantes, Sofia ne trouve pas plus le sommeil, jusqu’à l’accouchement après lequel elle est prise de fièvre (« La femme cessa de dormir »).
A l’hôpital, dans une hallucination, Sofia avoue son crime : la fièvre retombe aussitôt (« Comment va-t-elle aujourd’hui ? »). Plus tard, le Médecin se montre rassurant : elle dort, apaisée, souriant de tout son corps. Le Policier paraît et demande à lui parler (« Elle va vivre, elle vivra »).