Argument
Prologue
La Renommée se prélasse sur les rivages de l’île de Scyros (« Qui dove un Giglio »), tandis que l’Aurore éclaire de ses rayons un navire grec qui s’approche (« Vezzosetta, candidetta »).
Acte I
Arrivant sur l’île de Scyros, les rois grecs Ulysse et Diomède se réjouissent d’y retrouver Achille qu’ils espèrent ramener à son destin : aller combattre à Troie. Diomède se souvient avoir vécu jadis sur cette île où il tomba amoureux de la fille du Roi Lycomède, Déidamie. Un Capitaine les accueille et les mène vers le Roi (« Scorgeteci voi dunque »).
Junon et Minerve tentent de convaincre la nymphe Thétis d’accepter le départ de son fils Achille pour Troie : son destin est d’y permettre la victoire grecque et d’y mourir. La mère se rend finalement à la sagesse divine (« Son belle glorie al fine »).
Dans les bras de son amante Déidamie, Achille se morfond de rester loin du champ de bataille de Troie, lui le guerrier. Travesti en femme sous le nom de Phyllis, il est en effet protégé de la guerre par sa mère, et seule Déidamie, dont il a un fils, Pyrrhus, a percé ce secret. Il promet de l’épouser (« Felicissimo giorno »).
Arrivés au palais, Ulysse et Diomède réclament à être reçus en présence des dames de la cours. Lycomède leur permet de voir ces dernières de loin : les deux héros peuvent ainsi observer Déidamie, Achille travesti et un Eunuque, chantant (« Il canto m'alletta »). Alors que les femmes saluent les hôtes, Diomède aperçoit Deidamie : son cœur s’enflamme (« Belle Rose, che regine »). Les deux voyageurs offrent des présents aux jeunes filles : parmi les nombreux bijoux, Achille déguisé en Phyllis choisit un poignard. Il est aussitôt reconnu par les deux nouveaux arrivants et ne se fait pas prier pour les suivre (« Questi poveri doni »).
Acte II
Ulysse ouvre les yeux de Diomède sur la relation qui unit Déidamie et Achille et le prive de l’amour de sa bien-aimée. Justement Achille paraît, délivré de son travestissement (« Non son più Fillide bella ») et prêt à combattre celui qui défendrait au jeune amant de varier ses amours (« Nell'aringo d'onor »). Ulysse affirme sa fidélité à sa femme et Diomède accepte le combat (« Questo no, no 'l dirò mai »). Achille est alors interpelé par Vulcain qui lui offre, afin qu’il venge la Grèce, une lance lui assurant la victoire à chaque combat (« Non han le selve un cerro »).
Déidamie confie son désespoir à sa Nourrice, qui tente de la réconforter tout en lui rappelant qu’elle perdrait son honneur si sa liaison avec Achille et l’existence de leur enfant était sue (« Figlia, fa' pur così, sì, sì ! ») mais la jeune femme refuse de laisser partir son amant (« No, no, amar vogl'io »). Pourtant, Achille, vainqueur de sa joute n’a qu’une hâte : partir pour Troie, ce que Déidamie veut empêcher à tout prix (« Adempi i tuoi desiri »).
Jupiter demande à la Victoire d’attendre pour désigner le vainqueur de la guerre de Troie, ce que celle-ci accepte volontiers (« Sospenderò gli allori »). Il lui recommande déjà d’apporter son soutien à Déidamie, afin qu’elle triomphe de son amant (« Vola, Vittoria, vola »). Le Capitaine, lui aussi amoureux de Déidamie et vaincu par Achille lors de la joute, se réjouit quant à lui du départ de son rival (« Perduto l'onore, guerriero amatore »). Il est rejoint par Diomède, qui apprend de la bouche de l’Eunuque que Déidamie a perdu la raison après avoir été trahie par Achille (« A noi la pazza »). Justement celle-ci paraît avec sa Nourrice, l’esprit égaré (« Volete che v'insegni »). L’Eunuque chante pour l’apaiser (« Serva, serva chi vuole »), suivi du Capitaine (« Nella musica del mondo »), mais en vain.
Acte III
La Nourrice se réjouit d’avoir gardé son pouvoir de séduction avec l’âge (« Quand'ebbi d'oro il crin ») : même l’Eunuque se montre intéressé. Paraît alors Déidamie (« Ben siamo noi di pazza inferocita »). Afin de maîtriser sa folie, son père ordonne qu’elle soit attachée (« Non paventate, no, timidi agnelli »). Elle lui apprend qu’elle a entretenu une liaison avec Achille et qu’elle en a eu un enfant, mais il met cela sur le compte de sa folie, ne pouvant imaginer sa fille séduire un demi-dieu. Aussi ne pense-t-il pas s’engager trop en promettant d’accepter leur union si cela était vrai.
Ulysse regrette que la folie de Déidamie retarde leur départ (« Io veggo il caso ognor »). Il croise alors l’Eunuque, à la recherche d’un remède pour Déidamie (« Delle femmine ai mali »).
Achille voit passer Déidamie, captive : il prend sa défense et la délivre. La jeune femme se calme aussitôt et s’endort. Achille lui demande pardon de l’avoir abandonnée (« Perdona, tu, perdona »). Elle se relève alors et révèle avoir feint la folie et le sommeil afin qu’il s’apitoie (« Caro pegno di fede »). Achille lui rend son cœur, tandis que Diomède et le Capitaine doivent renoncer à leurs amours (« O meraviglie, o cieli! E questa volta »). Lycomède lui-même accepte, de bonne grâce, l’union du couple (« La soverchia allegrezza »). Leur fil, Phyrrus, peut désormais vivre au grand jour (« Ne' begli occhi è tutto il padre »). Il est toutefois temps, pour les héros d’embarquer pour Troie (« Ma fra tante dolcezze »). Déidamie et Achille se jurent fidélité, une dernière fois (« Negl'amori e nell'armi »).