Argument
Premier tableau
A Bruges, Brigitta, la gouvernante de Paul, raconte à Franck, l’ami de ce dernier, que son maître est pris d’excitation depuis qu’il a rencontré Marietta, qui ressemble trait pour trait à sa défunte épouse Marie, et qu’il attend d’un moment à l’autre (« Behutsam ! Hier ist alles alt »). Paul paraît, exalté, persuadé, malgré les mises en garde de Franck, que Marie revit (« Frank ! Freund ! »). Resté seul, il presse sur sa poitrine l’épaisse mèche de cheveux de Marie qu’il garde comme relique (« Nur deiner harr ich »). Soudain, Marietta paraît dans un vent de gaieté. Paul lui tend le châle et le luth de Marie : elle lui ressemble ainsi parfaitement (« O wunderbar ! »). La jeune femme entonne un chant, celui de l’amour fidèle qui doit mourir, et qui émeut son auditeur (« Glück, das mir verblieb »). Tout d’un coup, les chants de son camarade Gaston, accompagné de Lucienne et Juliette, retentit dans la rue, ce qui la met en joie. Elle révèle à Paul qu’elle est danseuse au théâtre et esquisse quelques pas endiablés devant lui, ce qui le transporte. Mais Marietta part pour sa répétition, lui donnant rendez-vous au théâtre (« Ah, horch, da singt »).
Seul, Paul sent son cœur palpiter pour Marietta. Mais la voix de Marie le rappelle à l’ordre et réclame sa fidélité (« O Traum der Wiederkehr »).
Deuxième tableau
Paul ère dans Bruges, ville morte et chaste comme l’était sa vie avant sa rencontre avec Marietta (« Was ward aus mir ? »). Il croise Brigitta, son ancienne servante, qui a fui le péché et est entrée au couvent (« Brigitta ! Ich geh zur Kirche »). Approchant de la maison de Marietta, il tombe sur son ami Franck qui tente de l’éloigner, manifestement épris lui-même de la jeune femme. Leur amitié succombe devant cette rivalité (« Wohin ? Frank, du ? »). Surgissent alors Marietta et ses amis qui festoient dans la rue, clamant leur goût pour l’amour et le divertissement (« Schäume, schäume, tolles Tänzerblut »). L’un d’eux, Fritz, entonne une sérénade (« Mein Sehnen, mein Wähnen »). Après l’avoir embrassé pour le remercier, elle entreprend de danser sa partie : Helena dans Robert le Diable qu’elle répète au théâtre (« Trollt euch, Faune ! »). Paul surgit et interrompt la fête. Seul avec Marietta, il lui révèle ne l’avoir aimé que pour compenser la perte de sa femme qui lui ressemble (« Du machst mir eine Szene ? »). Piquée, la jeune femme entreprend avec sensualité de le reconquérir. Lorsqu’elle lui offre un baiser, il reconnaît l’avoir embrassé pour elle-même. Elle accepte alors de se donner à lui, à condition qu’ils se rendent chez lui, dans la chambre de la défunte. Vaincu, Paul accepte (« Paul, du leidest »).
Troisième tableau
Des jours ont passé. Après une nuit d’amour chez Paul, Marietta défie le portrait de Marie, s’enorgueillant de l’avoir tuée une seconde fois (« Dich such ich, Bild ! »). Elle est alors irrésistiblement attirée par une procession religieuse qui passe dans la rue (« O süsser Heiland mein »). Paul revient. Pris d’un pieux sentiment, il observe la procession (« Du hier ? »). Marietta se moque de sa dévotion, réclamant qu’il soit à elle corps et âme. Elle s’engage alors dans un combat à mort avec la défunte, menaçant ses reliques. Alors qu’elle se saisit de la mèche de cheveux et danse avec, comme possédée, il se jette sur elle et l’étrangle (« Du bist ja fromm ! »).
Paul se réveille. Les reliques de Marie sont à leur place. Brigitta annonce que Marietta, ayant oublié son parapluie, a fait demi-tour : elle paraît dans les mêmes habits que lors de leur première rencontre. Franck paraît à son tour, proposant à Paul de l’emmener loin de Bruges, la Ville morte où les souvenirs de sa femme l’obsèdent. Ce dernier comprend qu’aucune résurrection n’étant possible, il doit continuer à vivre sans sa femme : il suit son ami (« Die Tote, wo, lag sie nicht hier »).