Argument
Acte I
Dans l’échoppe de son barbier Ivan Yakovlevitch, l’assesseur de collège Kovaliov se fait raser. Mais il se plaint de l’odeur des mains d’Ivan.
Le lendemain, Ivan Yakovlevitch se réveille et prend son petit-déjeuner avec sa compagne Praskovia Ossipovna, qui lui a préparé un pain chaud. S’apprêtant à le déguster, il y trouve un nez : lui reprochant de l’avoir coupé à un client, Praskovia l’oblige à sortir s’en débarrasser (« A... Segodnja ja, Praskov’ja Osipovna »).
Ivan Yakovlevitch cherche à se débarrasser du nez en le jetant par terre sur un quai de gare. Mais un Gardien le remarque et lui ordonne de le ramasser. Il répète son manège un peu plus loin et jette le nez dans le fleuve. Mais là encore, un Agent de police s’en aperçoit et lui demande des comptes (« Podymi ! Von ty chto-to uronil »). Peu après, le Nez, gonflé et à taille humaine, sort de l’eau.
Au réveil, l’assesseur de collège Kovaliov constate la disparition de son nez : pris de panique, il demande à son valet Iwan de lui apporter ses habits et court au commissariat (« Brr ! Vcherashnim vecherom vskochil »).
A la cathédrale de Kazan, le Nez, habillé en conseiller d’Etat, prie au milieu des fidèles. Kovaliov pénètre dans le sanctuaire, interloqué de constater que son Nez est devenu une personne importante. Il s’approche malgré tout pour lui demander de revenir au milieu de sa figure, mais son Nez le repousse avec mépris, puis profite d’un moment d’inattention de son propriétaire pour s’éclipser (« Kak podojti k nemu ? »).
Acte II
Kovaliov arrive au commissariat et apprend que l’Inspecteur vient de quitter les lieux. L’assesseur de collège repart donc aussitôt vers le bureau de la presse (« U sebja policmejster ? »).
Au bureau de la presse, un Laquais dicte une petite annonce pour le compte d’une Comtesse. Kovaliov surgit, masquant son nez manquant, et demande à publier une annonce anonyme -afin que l’histoire ne s’ébruite pas auprès de ses nombreuses conquêtes féminines- pour retrouver son nez, ce qui lui vaut mépris et quolibets du personnel du journal. Le prenant pour un plaisantin, l’employé refuse de publier l’annonce. Pour montrer sa bonne foi, Kovaliov retire son masque, attirant la curiosité des personnes présentes, qui redoublent leurs moqueries puis reprennent leurs activités sans plus se préoccuper de l’assesseur de collège (« Poverite li, sudar’ »).
Kovaliov arrive chez lui et trouve son valet chantant joyeusement, accompagné par sa balalaïka (« Nepobedimoj siloj priverzhen »). Resté seul, il se lamente sur son sort et sur le handicap social que cette mutilation lui cause (« Bozhe moj, bozhe moj »).
Acte III
Dans un faubourg de Saint-Pétersbourg, devant l’arrêt d’une diligence, un sergent de quartier positionne ses hommes en embuscade afin de capturer le Nez qui effraie le peuple (« Vlast’ju moej dajotsja povelenie »). Pendant ce temps, une galerie de personnages hauts en couleur défile dans la rue (« Kak mozhno takoju pozdneju »). Lorsqu’à son tour le Nez paraît, soldats et villageois bondissent pour s’en emparer et le cognent jusqu’à le faire rapetisser : le nez ayant repris sa taille d’origine, le sergent s’en empare et l’enveloppe dans un mouchoir (« OS Stoj, stoj ! »).
Chez Kovaliov, le sergent se présente et explique avoir appréhendé le Nez tandis qu’il cherchait à fuir la ville à bord d’une diligence. Ayant remonté la piste jusqu’au barbier Ivan Yakovlevitch, il a arrêté également ce dernier. En échange d’un pot de vin, il rend alors le Nez à son propriétaire (« Zdes’ li zhivet kollezhskij asessor Kovaljov ? »). Kovaliov exulte, jusqu’à qu’il s’aperçoive qu’il ne sait comment raccrocher à sa place son précieux nez (« On, tochno ! On ! ») : il fait alors venir un chirurgien. Mais celui-ci se montre impuissant et laisse Kovaliov désespéré (« Èj, Ivan ! Ivan ! Izvolili sprashivat’ ? »). Survient alors son ami Yarychkine, qui lui conseille de recourir à l’homéopathie. Kovaliov accuse la Veuve Podtotchina, dont il a refusé d’épouser la fille, de s’être vengée en lui jetant un sort. Sous les conseils de son ami, il décide d’écrire à la Veuve. Chez elle, cette dernière découvre la lettre avec stupéfaction et y répond, démentant être à l’origine des malheurs de Kovaliov (« Nu, nu, nu zhe, polezaj, durak ! »).
La ville entière se préoccupe à présent du nez de Kovaliov, les plus folles rumeurs étant colportées : chacun espère voir le Nez en vrai. Les pompiers doivent arroser la foule pour la disperser (« Nos majora Kovaljova progulivaetsja zdes’ »).
Epilogue
Au réveil, Kovaliov se réjouit de voir son nez au milieu de sa figure : il appelle son valet qui lui confirme la présence de son nez (« Vot on, vot on ! Nos ! Tochno ! »). Le barbier Ivan Yakovlevitch vient faire son œuvre, mais Kovaliov le renvoie au prétexte que l’odeur de ses mains l’indispose (« Vody ! Vona ! Èk ego ! »). Se promenant dans la rue, il trouve un plaisir extatique à lire la réapparition de son nez dans le regard des connaissances qu’il croise. Refusant poliment la main de la fille de la Veuve Podtotchina, il convie une vendeuse de plastrons à le rejoindre chez lui (« Zdravstvujte, Platon Kuzmich ! »).