Argument
Acte I
Sur une place publique de Bavière, la foule fête l’annonce d’un mariage venant sceller la paix entre la Bavière et Mantoue (« Vive le roi ! Buvons, fumons »). Dans la foule, trois amis, Facio, Hartmann et Sparck sont décidés à utiliser ce prétexte pour s'amuser (« Si l’on veut que l’on m’accroche »). Le Roi paraît alors, annonçant l’arrivée du Prince de Mantoue qui doit épouser sa fille, Elsbeth. A cette occasion, des festivités sont organisées et le Roi promet d’ouvrir son palais au peuple. Il questionne son aide de camp, Rutten, qui lui révèle que sa fille semble mélancolique depuis la mort de son bouffon Saint-Jean.
Les trois amis, Facio, Hartmann et Sparck, sont abordés par Marinoni, qui se fait remarquer en cherchant à être discret : ce dernier leur demande des renseignements sur le compte de la Princesse. Ils sont alors rejoints par leur camarade Fantasio, un jeune bourgeois criblé de dettes, qui revêt une mine mélancolique (« Voyez dans la nuit brune »).
Le Roi va trouver sa fille, Elsbeth, lui demandant son avis sur son mariage. Cette dernière se montre résignée. Mais une fois seule, son inquiétude la submerge (« Voilà toute la ville en fête »). Fantasio, qui passe sous son balcon répond à sa complainte et la console : les deux jeunes gens unissent leurs voix (« Regarde-toi la jeune fille »). Voyant passer la procession funèbre du bouffon Saint-Jean (« Ô Saint-Jean ! Ta joyeuse face »), Fantasio se met alors en tête de prendre sa place.
L’aide de camp Marinoni vient rendre compte à son maître, le Prince de Mantoue, des informations collectées sur la Princesse Elsbeth, qui lui est promise. Mais afin de la rencontrer incognito et de s’en faire aimer pour lui-même, il décide d’échanger son costume avec Marinoni (« Je médite un projet d’importance ! »).
Dans les faubourgs, des étudiants attendent Fantasio pour animer leur nuit (« Tout bruit cesse, le jour fuit »). Spark leur annonce que c’est en habit de Saint-Jean qu’il apparaîtra, vantant le sort des fous : Fantasio apparaît justement, saluant ses camarades avant de se rendre au palais (« Est-il un plus doux passetemps ? »).
Acte II
Dans le jardin du palais, Fantasio observe Elsbeth, qui est entourée de ses suivantes (« Quand l’ombre des arbres fera voltiger »). La Princesse se morfond à la pensée du mariage contraint qui s’annonce (« Cachons l’ennui de mon âme oppressée »). Le Roi entre alors, présentant à sa fille Marinoni comme étant le Prince de Mantoue (« Oui, c’est bien lui, chère princesse ! »). Ne pouvant se contenir, le véritable Prince de Mantoue presse Elsbeth de ses attentions exaltées, provoquant un esclandre. Marinoni, jouant son rôle, est même contraint de le renvoyer. Le Prince, restant seul, se désespère d’être un jour aimé pour lui-même (« Je ne serai donc jamais »).
Pendant ce temps, Fantasio, habillé en bouffon, observe la Princesse qui se lamente, ne trouvant pas son fiancé à son goût. Les deux jeunes gens engagent un dialogue houleux, dans lequel Fantasio fait œuvre d’une impertinence qui intrigue finalement la Princesse (« C’est le nouveau bouffon du Roi »). Fantasio promet à Elsbeth de la protéger (« Elle a quelque douceur »).
La cour se presse pour le mariage (« C’est aujourd’hui fête à la cour »). Marinoni et Elsbeth paraissent, le véritable Prince ne pouvant résister à se glisser entre eux (« Princesse si charmante »). Mais alors que Marinoni prononce un discours éloquent, Fantasio lui arrache sa perruque, provoquant un grand chaos (« Ah ! Quel affront ! Ah ! Quel outrage ! »).
Acte III
Dans son cachot, Fantasio repense à son acte de bravoure. Lorsqu’il entend Elsbeth arriver avec sa suivante Flamel, il feint de dormir. Le bruit ayant couru que Marinoni n’était pas le vrai prince, la Princesse s’imagine que Fantasio n’est autre que son fiancé. Elle s’approche donc du prisonnier afin d’observer ses traits (« Psyché pauvre imprudente »). Fantasio lui révèle sa véritable apparence et se dévoile comme la voix qui l’a consolée lorsqu’elle pleurait sur son balcon. La Princesse, le prenant toujours pour le Prince de Mantoue, lui confie les tendres sentiments qu'elle lui porte. Mais Fantasio lui révèle sa véritable identité, rompant le fil de leurs amours (« Il n’est qu’un refrain à chanter »). La Princesse promet toutefois au jeune homme de payer ses dettes et l’aide à fuir la prison.
Furieux de l’outrage qui l’aurait touché s’il n’avait échangé son habit avec son aide de camp, le Prince décide de révéler sa véritable identité : Marinoni lui rend donc son habit (« Reprenez cet habit mon Prince »).
Dans les faubourgs, le peuple attend avec anxiété de connaître l’issue des discussions royales, craignant une déclaration de guerre. Mais Spark se met à leur tête, réclamant la libération de Fantasio (« Ils sont entrés dans le palais »). Fantasio apparaît justement, libre et suggérant que les souverains, s’ils veulent faire la guerre, se la fassent entre eux, en combat singulier, plutôt que de sacrifier leurs peuples. Se ralliant à son idée, tous chantent le mérite de la folie (« Sous ta bannière on se rallie »). Les souverains se trouvent ainsi forcés de revoir leurs idées guerrières : le Prince de Mantoue accepte de conclure la paix en renonçant au mariage. Quand à Fantasio, il est anobli par le Roi. Elsbeth lui propose de venir lui rendre parfois visite (« Sire, adieu ! Voici donc les guerres allumées »). Le peuple acclame Fantasio, le Roi des fous (« Sous ta bannière on se rallie »).