Argument
Acte I
Cisardo renouvelle son allégeance à son neveu Tamese, Roi de Cilicie (région aujourd’hui située en Turquie), dont le peuple chante les louanges (« Tutto il regno in lieta gara »). Ce dernier présente sa fiancée, Arsilda, la Reine du Pont. Cisardo prévient cependant le souverain que l’ennemi Barzane approche, cherchant à conquérir son royaume et sa fiancée : il promet de les protéger tous deux (« L’esperto nocchiero »). Malgré les marques d’affection de son fiancé, Arsilda lui reproche de délayer leur mariage, trouvant une grande peine dans cette attitude (« lo sento in questo seno »). Mais une fois Arsilda partie, la véritable raison pour laquelle le mariage ne peut avoir lieu se dévoile : Lisea, la sœur jumelle du Roi Tamese, se fait passer pour ce dernier, afin de cacher sa disparition, tandis que le peuple la croit morte. Leur mère, aujourd’hui décédée, avait ainsi pensé conforter leur trône. Depuis, Lisea a laissé croire à Arsilda qu’ils se marieraient afin que cette dernière n’épouse pas Barzane, son propre fiancé. Elle ne sait maintenant comment se sortir de cette situation inextricable (« Fingi d’aver un cor »). Sa confidente, Mirinda, lui affirme renoncer à l’amour pour ne point connaître de tels tourments (« Non m’è caro amor penando »).
Pendant ce temps, Barzane, ennemi et rival amoureux du Roi Tamese, parvient à s’infiltrer secrètement dans le palais (« Sempre piace goder il suo bene »). Plus loin, c’est le véritable Roi Tamese, déguisé en berger, qui revient, accusant en son cœur sa sœur d’usurpation (« La tiranna avversa sorte »). Alors qu’Arsilda promène sa mélancolie (« So ben’io qual pena sia »), elle rencontre Barzane qui cherche à l’enlever. Mais ce dernier est arrêté par Tamese (toujours déguisé en berger), puis fait prisonnier par Cisardo. Arsilda, subjuguée par la ressemblance entre son sauveur et son fiancé, promet une récompense à ce dernier (« Perché veggo nel tuo volto »).
Au temple de Vulcain, Lisea est entourée des courtisans qui célèbrent la capture de l’ennemi Barzane (« Amoretti, Vezzosetti »).
Acte II
Mirinda, la confidente de Lisea, fait remarquer à cette dernière la ressemblance entre le berger ayant sauvé Arsilda et le défunt Tamese (« Io son quel gelsomino »). Lisea, toujours déguisée en Tamese, reproche au prisonnier Barzane de courtiser Arsilda alors que sa fidélité était promise une autre (elle-même, en l’occurrence). Bien qu’il la croie morte, cette accusation réveille le premier amour de ce dernier (« Ben conosco a poco »). Puis, présentée au sauveur d’Arsilda (c’est-à-dire Tamese déguisé), elle se trouve mise en difficulté, puis doit de nouveau rassurer Arsilda qui attend leurs noces (« Se un cor soffrir saprà »). Restée seule, Arsilda voit son trouble croître, ses sentiments naissants pour le jardinier se nourrissant de sa colère vis-à-vis de son fiancé prétendu (« Precipizio è del mio pettoé »).
Près du temple de Diane, les courtisans s’apprêtent pour la chasse (« Su alla caccia si gridi, alla Caccia »). Lisea les encourage (« D’una cervetta che non ramosa »), tandis que Mirinda et le noble Nicandro les célèbrent (« Già il prato ameno »). Arsilda leur offre un chant à son tour (« Su svegliatevi augelletti »).
Toujours déguisée, Lisea trouve Barzane, le libère de sa captivité, lui promettant qu’il reverra son ancienne amante (c’est-à-dire elle-même) vivante (« Frà cieche tenebre »). A l’annonce de cette nouvelle, Barzane voit son ancien amour pour Lisea l’envahir de nouveau (« Quel usignolo C’ha il caro nido »). De son côté, Tamese révèle sa véritable identité à Arsilda (« Siano gli astri a me tiranni »). Il laisse sa fiancée interloquée (« Son come farfalletta »). Cisardo, également mis au courant, est lui aussi sous le choc de cette incroyable nouvelle (« Qual è a l’onte »).
Acte III
Lisea et Barzane se retrouvent. Devant les reproches de la jeune femme, son amant se repend et lui promet fidélité (« Pupille del mio ben »). Aussitôt seule, Lisea se repend de son imprudence (« Di Cariddi li vortici ondosi »).
De son côté, le noble Nicandro promet fidélité au vrai Roi Tamese (« Ride il fior, canta l’augello »). Mirinda, sans reconnaître Tamese, lui avoue l’aimer pour sa ressemblance avec le Roi (« Chi vuol goder d’amore »). De même, Cisardo vient lui prêter allégeance : Tamese lui accorde sa confiance en retour (« La mia gloria »). Aussitôt, l’oncle va trouver Lisea et la démasque (« Mille frodi e mille inganni »). Barzane promet à cette dernière de l’épouser (« Tornar voglio al primo ardore »).
Cisardo annonce au peuple le retour de Tamese sur le trône ainsi que les noces de Lisea et de l’ennemi Barzane, qui scelle la paix du royaume. Arsilda peut enfin épouser son fiancé. Le peuple se réjouit de ce dénouement heureux (« D’Imeneo la bella Face »).