Argument
Acte I
La cour acclame Claudius, qui vient d’être couronné après s’être marié à Gertude, la femme de son frère, le défunt roi. Seul le Prince Hamlet observe les festivités avec hostilité : il lui est insupportable de voir sa mère s’être remariée après un seul mois de veuvage (« Viva il Re ! Di giullivi clamori »). Claudius, Gertrude et Laërte, un ami d’Hamlet, tentent de le réconforter (« Caro Amleto, e qual t’ange rancura »). C’est alors qu’Ophélie, amante d’Hamlet et sœur de Laërte, paraît et assure le Prince de son amour fidèle (« Principe Amleto ! Tutto mesto e nero »). Claudius lui dit comprendre son deuil mais l’invite avec cynisme à rendre hommage à son père en vivant le sourire aux lèvres et le verre à la main (« È pertinace invero un tal corruccio »). Le Roi et la Reine vantent leur joie de vivre au cours d’une parodie de Requiem, provoquant l’ire d’Hamlet, tandis qu’Ophélie prie pour le défunt (« Requie ai defunti . E colmisi »). Entrent alors Marcellus et Horatio. Tandis que la cour, Laërte en tête, festoie, les deux compères s’approchent d’Hamlet et lui annoncent que le Spectre du père de ce dernier leur est apparu. Hamlet décide de les suivre afin de le rencontrer à son tour (« Prence. Signor. Mio buon Marcello… Orazio »).
A minuit, Hamlet, Marcellus et Horatio attendent le Spectre, qui finit par apparaître : Hamlet l’interroge sur la raison de son retour parmi les vivants (« Soffia la brezza acuta »). Après avoir demandé à Marcellus et Horatio de s’éloigner, le Spectre explique avoir été assassiné par Claudius et demande à son fils de le venger (« Tu dêi saper ch’io son l’anima lesa »).
Acte II
Polonius, le père d’Ophélie, conseille à Claudius qui s’inquiète du comportement d’Hamlet de se cacher derrière une tapisserie afin de l’observer secrètement. Ce dernier paraît, la mine sombre, devisant sur la vie et la mort (« Essere o non essere ! »). Alors qu’Ophélie le rejoint, il feint la démence et dit ne pas la reconnaître : il lui conseille de rejoindre un couvent, la plongeant dans un désespoir sans borne (« Prence. Odi o gentil »). Tandis qu’Ophélie quitte les lieux, Polonius entre et annonce au Prince l’arrivée de chanteurs. Ce dernier demande à ce qu’une tragédie relatant l’assassinat du Roi Gonzague soit jouée durant le banquet du soir.
Dans la salle de réception, les chanteurs préparent le spectacle. La pièce débute, narrant l’histoire d’un roi, assassiné pendant son sommeil par son frère qui s’approprie ainsi le trône et la reine. Tandis que le public applaudit innocemment, Claudius sent l’angoisse l’étreindre, révélant ainsi sa culpabilité. L’observant Hamlet exulte et promet de venger son père (« E son presti i cantor ? »).
Acte III
La nuit venue, Claudius est rongé par l’angoisse et le remord. Hamlet s’approche, prêt à goûter sa vengeance, mais renonce à le tuer pendant qu’il prie, de peur que cela lui ouvre les portes du paradis (« O nera colpa ! orribilmente infitta »). Hamlet se rend donc auprès de sa mère afin de la confronter : avant de le laisser entrer, Pollonius recommande à la Reine de calmer son fils, puis se cache. Mais, excédé, Hamlet en vient à menacer sa mère. De derrière une tenture raisonnent alors des appels au secours : sans connaître son identité, Hamlet poignarde l’espion : Pollonius tombe mort (« Qui l’attendete e con forti rampogne »). Hamlet accuse alors sans détour sa mère et Claudius d’avoir assassiné le roi (« O re ladrone, Che rubi e insudici »). Le spectre de son père lui apparaît alors, lui intimant de concentrer sa vengeance sur Claudius. Le voyant dialoguer avec un esprit, sa mère le croit fou (« Figliuol, dal cieco furiar rimanti »). Restée seule, la Reine s’effondre, accablée de remords (« Ah ! che alfine all’empio scherno »).
Dans le parc du château Claudius se cache, poursuivi par les compagnons de Laërte qui le croient coupable de la mort du père de ce dernier, Pollonius. Ophélie paraît à son tour, mais la folie s’est emparée d’elle à l’annonce de la mort de son père (« La bara involta D’un drappo nero »). Laërte promet de la venger également. Claudius révèle alors la culpabilité d’Hamlet. Laissée seule, Ophélie se remémore les dernières paroles d’Hamlet. Ce faisant, elle se dirige machinalement vers un lac dans lequel elle se noie (« Amleto ! Amleto ! chi parlò d’Amleto ? »).
Acte IV
Dans un cimetière, Hamlet observe deux fossoyeurs préparant une tombe (« Oggi a me, domani a te »). Un cortège, à la tête duquel figurent Claudius, la Reine et Laërte, s’approche alors. Chacun à leur tour, ces derniers se recueillent devant le cercueil afin de rendre un dernier hommage à Ophélie. Mais Hamlet interrompt les funérailles, déchiré de douleur lorsqu’il comprend que son amante a perdu la vie : Claudius demande à Laërte de garder son calme en attendant que leur plan puisse s’accomplir (« Preghiam per la morta che dorma tranquilla »).
Un héraut annonce le combat de Laërte et Hamlet, qui doit permettre de juger leur différent (« Illustri cortigiani e cavalieri »). Laërte assure à Claudius que son arme est empoisonnée : s’il parvient à toucher Hamlet, celui-ci n’y survivra pas. Hamlet présente ses excuses à son adversaire, plaidant une démence passagère. Le combat s'engage pourtant. Afin de forcer le destin, Claudius propose à Hamlet de boire à une coupe qu’il a empoisonnée. Mais la Reine, comprenant son projet, boit la coupe elle-même. Peu après, Laërte parvient à toucher Hamlet, le condamnant ainsi. Mais ce dernier parvient à le désarmer et l’atteint avec sa propre épée. Avant de mourir, Laërte révèle la présence du poison à Hamlet qui découvre sa mère morte. Il tue Claudius et appelle la mort sur lui (« Il fioretto è attoscato ? »).