Etat civil
- Artiste lyrique
- Metteur en scène
Biographie
Le baryton-basse Ruggero Raimondi naît le 3 octobre 1941 à Bologne en Italie, dans une famille de mélomanes. Il débute le piano à 7 ans. Alors qu’il commence des études de comptabilité, il décide de tout arrêter pour apprendre le chant et intègre le Conservatoire Giuseppe Verdi de Milan. Bien que sa voix soit plutôt basse, il travaille avec acharnement pour l’élever au timbre de baryton-basse. Sa carrière débute en 1964 au Festival des Deux Mondes où il interprète Colline dans La Bohème de Puccini. Après une prestation remarquée, il est convié par le Théâtre de l’Opéra de Rome à doubler Nicola Rossi-Lemeni dans le rôle de Procida dans Les Vêpres siciliennes de Verdi : il assure la dernière représentation et obtient une ovation du public et une invitation de La Fenice à s'y produire pour cinq ans. Durant ces cinq années à La Fenice, il incarne Padre Guardiano dans La Force du destin et Fiesco dans Simon Boccanegra.
Les rôles s’enchainent alors. Il prend le rôle de Zaccaria dans Nabucco de Verdi au Théâtre royal de Turin et celui de Timur dans Turandot de Puccini à La Scala en 1968, puis le rôle-titre de Don Giovanni de Mozart au Festival de Glyndebourne en 1969. Dans le même temps, il rencontre à Venise le metteur en scène Piero Faggioni qui le dirige pour le rôle de Méphistophélès dans Faust de Gounod. En 1970, il prend le rôle-titre d’Attila en concert à la RAI, sous la baguette de Riccardo Muti, et fait des débuts remarqués au Met dans le rôle de Silva dans Ernani. À New York, il endosse également le rôle de Raimondo dans Lucia di Lammermoor de Donizetti, face à Renata Scotto. En 1971 à Tokyo, il prend les rôles de Sparafucile dans Rigoletto de Verdi et de Balthazar dans La Favorite de Donizetti. En 1974, il fait ses premiers pas sur la scène de l’Opéra de Paris dans son rôle de Procida dans Les Vêpres siciliennes. Il participe au Festival de Salzbourg en 1978, en Philippe II dans Don Carlos ainsi qu’en, Roi d’Egypte et en Ramfis dans Aïda. À la fin des années 1970, Jospeh Losey lui propose d’interpréter Don Giovanni face à la caméra, aux côtés de Kiri Te Kanawa, Teresa Berganza, Jose van Dam et Edda Moser : Raimondi devient le Don Giovanni de référence : il le chante 350 fois dans sa carrière.
En 1980, le baryton-basse incarne Boris Godounov à l’Opéra de Paris. Il chante ensuite Scarpia dans Tosca de Puccini à Vienne en 1983. Tout en continuant à jouer et à chanter pour le cinéma (notamment dans La Vie est un roman de Resnais en 1983 et dans Carmen de Rosi où il est Escamillo en 1984), il participe au Festival Rossini de Pesaro et s’illustre en Don Profondo dans Le Voyage à Reims. En 1987, le baryton est Iago dans Otello de Verdi à Vienne. Dans les années 1990, il s’éloigne de l’opéra pour se consacrer aux récitals. En 1991, il incarne tout de même le Comte Almaviva dans Les Noces de Figaro de Mozart à Vienne et chante Basilio dans Le Barbier de Séville à Rome en 1992 et Mustafa dans L’Italienne à Alger à Covent Garden en 1993. En 1995, il prend les rôles des Quatre antagonistes dans Les Contes d’Hoffmann d’Offenbach à Zurich. L'Italien y interprète aussi le rôle-titre de Don Pasquale de Donizetti en 1997. La même année, Nice lui fait enfin aborder un rôle qu’il a souvent convoité, celui de Falstaff de Verdi.
Dans les années 2000, des problèmes de santé l’amènent à réduire son activité. Il commence à donner des master classes et interprète Scarpia au cinéma (face à Angela Gheorghiu et Roberto Alagna) dans une Tosca signée Benoit Jacquot. De plus, il prend les rôles de Selim dans Le Turc en Italie de Rossini en 2002 à Zurich et surtout de Don Alfonso dans Cosi fan tutte (Mozart), mis en scène par Patrice Chéreau en 2005 au Festival d’Aix-en-Provence. Le chanteur chante aussi Dulcamara dans L’Elixir d’amour à Madrid en 2006 et le Duc Alfonso dans Lucrèce Borgia à Washington en 2008. En 2010, il prend le rôle de Jack Rance dans La Fille du Far-West de Puccini à Zurich, sa dernière prise de rôle. Il se tourne alors vers la mise en scène, avec Les Noces de Figaro en 2011 à Valence ou encore Attila à l’Opéra Royal de Wallonie en 2013. En 2017, il met en scène La Damnation de Faust de Berlioz à l'Opéra royal de Wallonie, un opéra qu'il a chanté à plusieurs reprises au cours de sa carrière.
Quelques chiffres
- Gioachino Rossini 25%
- Wolfgang Amadeus Mozart 25%
- Giacomo Puccini 25%
- Autres 25%