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Biographie
Né le 7 janvier 1899 à Paris, Francis Poulenc est le fils du fondateur des établissements pharmaceutiques Poulenc et descendant d’une famille d’artisans. Sa mère lui enseigne le piano dès l’âge de 5 ans, et son oncle cultive sa sensibilité musicale en l’emmenant régulièrement à l’Opéra Comique. Son père refuse cependant qu’il entame un parcours de musicien et lui préfère des études plus conventionnelles au sein d’un lycée général. Ceci ne l’empêche pas néanmoins de se perfectionner aux côtés de son professeur de piano Ricardo Vines qui lui fait rencontrer Satie, Debussy et Ravel.
À la suite du décès de ses parents, il emménage chez sa soeur en 1917. Dans la foulée, il compose la Rapsodie Nègre, une œuvre qui lui ferme les portes du Conservatoire de Paris mais lui vaut l’attention du compositeur Igor Stravinsky. Il découvre le milieu littéraire parisien, et notamment les figures de proue du mouvement avant-gardiste comme Éluard, Cocteau et Apollinaire. Ce dernier a une grande influence sur Poulenc qui ne tarde pas à mettre en musique nombre de ses écrits. Le Bestiaire ou Cortège d’Orphée composé en 1918 inaugure une vaste série de cycles mélodiques reprenant ses poèmes. Cette même année, il est mobilisé à Vincennes puis au Ministère de la Guerre où il exerce jusqu’en 1921. Parallèlement à ses activités, il prend part au collectif de composition de Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud et Germaine Tailleferre. Le “groupe des six” ainsi composé ne crée néanmoins que deux oeuvres, Le Gendarme Incompris puis Les Mariés de La Tour Eiffel qui connaissent un franc succès dans les théâtres parisiens.
Entre 1921 et 1925, Francis Poulenc bénéficie des enseignements de Charles Koechlin (lui même élève de Gabriel Fauré) qui lui transmet les techniques de l’écriture chorale et du contrepoint qu’il exploite pour son premier ballet, Les Biches. En 1926, le compositeur élabore une proposition audacieuse : il parvient à donner en concert un cycle de huit chansons paillardes interprétées par le baryton Paul Bernac. Les Chansons Gaillardes ouvrent la voie à une collaboration de longue haleine avec le chanteur pour qui il compose près de 90 mélodies. Il l’accompagne même dans des récitals donnés dans le monde entier.
Poulenc connaît des heures sombres à partir de 1930, après les décès successifs de plusieurs de ses amis proches, sans que cela ne s’en ressente dans ses mélodies : en 1932, il crée le Bal Masqué en réponse à une commande du couple Noailles, mécènes influents du monde artistique français, ainsi que plusieurs cycles de cantates au style léger. En 1936, le décès de son ami compositeur et critique musical Pierre-Octave Ferroud le transfigure durablement et le réoriente vers le chemin de la foi religieuse. Après un pèlerinage à Rocamadour, il compose les Litanies à la Vierge Noire pour choeur de femmes et orgue puis Quatre motets pour un temps de pénitence (1938-1939). L’année suivante, il est mobilisé à Bordeaux et s’engage auprès d’un segment de la résistance, le Front National des Musiciens. Dans l’une de ses oeuvres, il parvient à faire résonner “Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine” à l’insu des officiers allemands. Sa cantate Figure Humaine (1943) incluant le poème Liberté de Paul Eluard doit cependant attendre l’année 1945 pour être jouée à Londres. En 1945 toujours, il compose l’Histoire de Babar suivant une demande de ses nièces. Il s’en retourne ensuite à sa passion pour l’oeuvre d’Apollinaire en créant Les Mamelles de Tirésias à l’Opéra Comique (1947) et débute sur les scènes américaines avec Sinfonietta. Là bas, il fait la connaissance de la soprano Leontyne Price et du compositeur Samuel Barber. En parallèle, il poursuit ses créations dans un registre religieux (Quatre petites prières de Saint François d’Assises, 1948 ; Stabat Mater, 1951 ; Quatre Motets, 1952).
En 1953, Francis Poulenc entame la composition de l’une de ses œuvres majeures, les Dialogues des Carmélites qu’il crée dans un premier temps à Milan puis à l’Opéra de Paris en 1957. Cinq ans plus tard, il offre à Denise Duval l’opportunité de délivrer une interprétation bouleversante de La Voix humaine, tragédie lyrique d’après un texte de Jean Cocteau, sur la scène de l’Opéra Comique. À l’aube des années soixante, il poursuit une tournée aux États-Unis pendant laquelle il crée le grand motet Gloria pour soprano solo. De retour à Paris à la fin de l’année 1961, il crée La Dame de Monte Carlo sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées avec Denise Duval.
Francis Poulenc succombe d’une crise cardiaque le 30 janvier 1963 dans son domicile parisien. Il repose au cimetière du Père Lachaise.