Etat civil
- Créateur costumes
- Créateur décors
Biographie
Le scénographe Michael Levine naît le 5 novembre 1961 à Toronto (Canada). Il étudie au Collège d’Art de l’Ontario en 1979, puis sort diplômé en design de théâtre du réputé Collège Central d’Art et Design Saint Martin à Londres en 1981. Il débute sa carrière en 1984 en tant qu’assistant au Théâtre Citizens de Glasgow où il attire l’attention avec ses dessins originaux de costumes et de décors.
Dans un premier temps, Michael Levine se consacre à la mise en scène de pièces de théâtre et de comédies musicales. Dès lors, il montre son originalité comme lorsqu’il crée le décor de Méphistofele de Boito à San Francisco, Chicago et Genève en 1988. Il imagine un décor se prolongeant au-delà de l’arc de scène avec des figures en suspension dans l’auditorium et débute alors une longue et fructueuse collaboration avec le metteur en scène Robert Carsen dont il devient le scénographe attitré. De leur association naît Les Capulet les Montaigu en 1990 à Genève et Le Songe d'une nuit d’été de Britten un an plus tard au Festival d'Aix-en-Provence et pour lequel il est primé. En 1993, pour le double projet mêlant Le Château de Barbe-Bleue de Bartok et L’Attente de Schoenberg mis en scène par Robert Lepage, il surprend en faisant de la scène une énorme boite noire animée d’éclairages et de projections. Levine aime intégrer des éléments naturels et vivants à ses décors comme l’eau, la boue ou encore le papier dans La Bohème de Puccini monté par Carsen à Anvers en 1994. L’année suivante, son travail avec le metteur en scène canadien lui permet de faire ses débuts à l’Opéra de Paris avec Nabucco de Verdi, pour lequel il imagine un environnement caverneux où le finale se déroule dans les décombres.
Par la suite, en 1995, il crée les décors de Jérusalem de Verdi, vu par Carsen, à l’Opéra de Vienne. Monique Wagemakers fait appel à lui en 1996 pour Rigoletto à l’Opéra national des Pays-Bas. En 1997, il participe à la production d’Œdipe Roi de Stravinsky par François Girard à Toronto. Il retrouve ensuite Robert Carsen pour qui il imagine un décor naturel à base de feuilles pour Eugène Onéguine de Tchaïkovski au Met. Le Canadien dessine également les décors de La Femme sans ombre de Strauss qui sont acclamés par la critique à Vienne en 1999. Au début des années 2000, il est très présent à l’Opéra de Paris puisqu’il crée, toujours pour Carsen, les décors et costumes des Contes d’Hoffmann d’Offenbach en 2000, de Rusalka de Dvorak deux ans plus tard, ainsi que ceux des Boréades de Rameau en 2003. Il contribue en 2006 aux dessins de La Walkyrie de Wagner au Canada, sous la direction du cinéaste Atom Egoyan. Il continue ensuite d’explorer l’œuvre wagnérienne avec Le Ring qui ouvre la saison de Toronto avec L'Or du Rhin, où il signe sa première mise en scène. Il conçoit ensuite les décors de Candide de Bernstein, mis en scène une fois de plus par Carsen, au Théâtre du Châtelet en 2006. Il participe en 2010 aux productions de Madame Butterfly de Puccini par Anthony Minghella à Vilnius, de Tannhäuser de Wagner par Tim Albery à Covent Garden et de La Flûte enchantée de Mozart par László Marton à Budapest. Puis, il retrouve Carsen pour les Dialogues des Carmélites de Poulenc à Nice et le Couronnement de Poppée de Monteverdi à Glyndebourne.
Pour l’Opéra de Chicago, il crée ensuite un décor somptueux à base de mobilier victorien, de tapis persans et de cheminées gothiques pour le Rigoletto de Christopher Alden en 2011. Cette année-là, sa conception du Vaisseau fantôme de Rossini pour Tim Albery à Covent Garden fait sensation avec une coque de navire en fer qui domine la scène. En 2012, il crée à nouveau les décors et costumes de Robert Carsen pour Don Giovanni de Mozart à La Scala et au Bolchoï, ainsi que pour Capriccio et Elektra à l’Opéra de Paris. En 2013, il participe au Festival de Glyndebourne avec Le Viol de Lucrèce de Britten par Fiona Shaw avant de retrouver Carsen pour La Dame de pique de Tchaïkovski à Zurich en 2014. Cette année-là, il participe également à l’aventure très contemporaine de Between Worlds de Davies mis en scène par Deborah Warner à l’ENO. Puis, il crée en 2015 les décors de Faust de Gounod vu par David McVicar et Bruno Ravella en Australie. Il monte ensuite ceux d’Hansel et Gretel de Humperdinck par Lotte de Beer à Amsterdam. Il participe en 2016 à la création de Benjamin, dernière nuit de Tabachnik montée par John Fulljames à Lyon. Il conçoit les décors de Billy Budd de Britten par Deborah Warner en 2017 au Théâtre Royal de Madrid. Il se rend par la suite à Toronto pour travailler à ceux du Crépuscule des dieux vu par Tim Albery. Il fait également parler sa créativité dans The Rake's Progress de Stravinsky au Festival d'Aix-en-Provence. En 2018, il officie au Met dans le Parsifal de François Girard.
Durant la saison 2018-2019, Michael Levine créera au mois de septembre les lumières des nouvelles productions de Carsen : Die tote Stadt (Korngold) à l’Opéra Comique de Berlin et Eugène Onéguine à Toronto. En décembre, il travaillera avec Homoki à Zurich dans la nouvelle production de Sweeney Todd (Sondheim).