La contralto québécoise Marie-Nicole Lemieux naît le 26 juin 1975 à Dolbeau-Mistassini. A cinq ans, elle chante dans une chorale centrée sur l’opérette. Elle fait des études de chant au Québec, au Conservatoire de Chicoutimi puis au Conservatoire de Montréal. Elle remporte le premier prix du Concours Reine-Elisabeth-de-Belgique à Bruxelles en 2000. Dotée d’un authentique contralto tout en ayant une aisance dans les morceaux virtuoses, elle démarre dans le répertoire baroque, riche en rôles forts pour les voix féminines plus graves.

Son premier grand rôle d’opéra est Orlando Furioso de Vivaldi, d’abord en version de concert au Festival d’Ambronay puis au Théâtre des Champs-Elysées en 2003. La même année, elle prend un autre de ses rôles majeurs : Mrs Quickly dans Falstaff de Verdi à Francfort. Elle débute à l’Opéra d’Etat de Berlin en 2005 avec Ericlea dans Le Retour d’Ulysse dans sa patrie de Monteverdi et à La Monnaie de Bruxelles en 2006 avec la Nourrice dans Le Couronnement de Poppée de Monteverdi. Elle débute au Festival de Glyndebourne en 2009 dans le rôle de Mistress Quickly dans Falstaff. Elle chante également Pelléas et Mélisande de Debussy (Geneviève) au Barbican ou Œdipe d’Enesco (Le Sphinx) à La Monnaie. Toujours en 2009, elle chante pour la première fois Orlando Furioso dans une version mise en scène (en l’occurrence, celle de Pierre Audi) au TCE. En 2012, elle joue aussi bien Ariodante de Haendel à Versailles que Mistress Quickly pour ses débuts à Covent Garden, Zita (Gianni Schicchi) et la Zia Principessa (Sœur Angélique) dans Le Triptyque de Puccini au Théâtre de la Vienne, ou encore le rôle-titre de L’Italienne à Alger à Nancy.

En 2013, elle débute à l’Opéra de Paris et à La Scala de Milan dans le rôle de Mistress Quickly, ainsi qu’au Liceu dans Madame Butterfly en Suzuki. Poursuivant sa découverte du répertoire bel canto, elle chante le rôle-titre de Tancrède au TCE en 2014. Elle continue sa conquête des grands rôles de contralto verdiennes pour ses débuts à Salzbourg en 2014 dans Le Trouvère, où elle chante Azucena, avec Anna Netrebko en Leonora et Plácido Domingo en Comte de Luna. En 2015, elle chante le rôle-titre féminin de Samson et Dalila de Saint-Saëns à Montréal et Ulrica dans Un Bal masqué de Verdi à La Monnaie. Elle reprend le rôle d’Azucena aux Chorégies d’Orange. Falstaff lui ouvre les portes de l'Opéra d'Etat de Vienne en 2016. Elle revient au TCE en 2017 pour prendre le rôle-titre de Carmen de Bizet en version concert. L’année suivante, elle est aux côtés des Arts Florissants pour donner Jephtha de Haendel (Storgé) pour ses débuts à Garnier. En 2019, elle débute au Met dans Pélléas et Mélisande (Geneviève), puis au Théâtre royal de Madrid en Azucena dans Le Trouvère. En 2020, elle s'empare du rôle-titre de Juditha triumphans en concert au TCE.

En 2020/2021, Marie-Nicole Lemieux interprétera la partition féminine du Roméo et Juliette de Berlioz à la Philharmonie de Paris en avril puis effectuera sa prise du rôle de Charlotte dans Werther à Montpellier en mai. En juillet 2021, elle retrouvera Samson et Dalila aux Chorégies d'Orange (rôle-titre face à Roberto Alagna) en report de l'édition 2020, annulée pour cause de Covid-19.