Etat civil
- Chef d'orchestre
- Directeur artistique
- Directeur artistique
Biographie
Le chef d’orchestre Philippe Jordan naît le 18 octobre 1974 à Zurich, en Suisse, à la croisée du monde germanique et du monde latin. Il est sensibilisé très jeune à la musique puisque sa mère est danseuse. Surtout, son père, Armin Jordan, est lui-même un chef d’orchestre célèbre. Il commence à étudier le piano à six ans, rejoint la chorale du Zurich Sängerknaben à huit ans et pratique le violon dès ses onze ans. Il entre au conservatoire de Zurich à seize ans où il obtient un diplôme d’instructeur de piano avec mention. À sa sortie du conservatoire, il découvre la direction musicale en assistant Jeffrey Tate sur le Ring de Wagner au Châtelet en 1994. A ses débuts, il quitte la Suisse et se tient à l’écart du répertoire et des scènes fréquentées par son père.
Dès la saison 1994/1995, il est nommé premier Kapellmeister du Ulm Staadttheater. Il fait ses débuts à La Monnaie la saison suivante en dirigeant Don Pasquale de Donizetti. Une fois terminée sa résidence à l’Opéra d’Ulm en 1998, il devient Kapellmeister à l’Opéra d’Etat de Berlin où il est assistant de Daniel Barenboim, qui devient son mentor. Après trois ans à Berlin, il devient Chef principal à l’opéra et à l’orchestre philharmonique de Graz de 2001 à 2004. Pendant sa résidence à Graz, il enchaîne les débuts sur les plus grandes scènes mondiales. Lors de la saison 2001/2002, il débute à Houston (Samson et Dalila de Saint-Saëns) et au Festival de Glyndebourne (Carmen de Bizet). Le Met l’accueille la saison suivante, un an après que son père y ait annulé ses débuts pour des raisons de santé, pour diriger La Chauve-Souris de Johann Strauss. Covent Garden le reçoit à son tour (La Flûte enchantée de Mozart). Lors de la saison 2003/2004, c’est au tour de Munich (Parsifal de Wagner), puis du Festival de Salzbourg (Cosi fan tutte de Mozart) d’inviter le jeune chef.
A trente ans, il débute à l’Opéra de Paris en 2004 dans Ariane à Naxos de Richard Strauss. Il revient au Met en 2005 dans Don Giovanni de Mozart puis dans Carmen. Il dirige Werther de Massenet à Vienne la même année. Alors qu’il a perdu son père quelques mois auparavant (le 20 septembre 2006), il revient en 2006 à l’Opéra de Paris, de nouveau dans un Richard Strauss, Le Chevalier à la rose. L’année suivante, il y est nommé Chef d’orchestre principal par Nicolas Joël à compter de la saison 2009/2010. Avant de prendre ses fonctions à l’Opéra de Paris, lors de la saison 2008/2009, il monte son premier Ring à Zurich et revient à Covent Garden dans Salomé de Richard Strauss.
Le point d’orgue de sa première saison à Paris est le Ring de Wagner, toute première Tétralogie complète de l’Opéra Bastille, et d’ailleurs la première Tétralogie à l’Opéra de Paris depuis 1957. Il se montre à l’aise dans le répertoire allemand, en particulier Richard Strauss (Ariane à Naxos en 2010), Mozart (Les Noces de Figaro la même année) et Wagner, autant que dans le répertoire italien (Le Triptyque de Puccini la même année et La Force du destin de Verdi en 2011). Très vite, sa direction est chaleureusement accueillie par la critique et par le public, au point qu’en 2011 son mandat à Paris est renouvelé jusqu’en 2018. La même année, il fait ses débuts au Festival de Bayreuth dans Parsifal.
À partir de la saison 2014/2015, il devient également chef de l’Orchestre symphonique de Vienne. Il assure sa première saison sous la direction de Stéphane Lissner à l’Opéra de Paris en 2016 avec notamment Moïse et Aaron de Schoenberg, La Damnation de Faust de Berlioz et Les Maîtres Chanteurs de Nuremberg de Wagner. Son contrat à l’Opéra de Paris est de nouveau renouvelé jusqu’en 2021 afin de coïncider celui de Lissner. Il y dirige en 2017 Les Contes d'Hoffmann d'Offenbach et Lohengrin de Wagner. En 2017, il est nommé Directeur artistique de l'Opéra d'Etat de Vienne à partir de septembre 2020. La même année, il mène à l’Opéra de Paris un Don Carlos rassemblant Jonas Kaufmann, Sonya Yoncheva, Elina Garanca, Ludovic Tézier et Idlar Abdrazakov. En 2018, il dirige à l’Opéra de Paris la première mondiale de Bérénice (Jarrell). En 2019, il y orchestre le retour des Troyens, avant de se rendre à New York pour mener la Tétralogie de Wagner. A Paris, il dirige une nouvelle production de Don Giovanni signée Ivo van Hove et une autre de Prince Igor pour les débuts maison de Barry Kosky.
En 2020/2021, le chef Philippe Jordan met un point d’orgue à sa collaboration avec l’Opéra de Paris avec la Tétralogie de Wagner, annoncée pour novembre à Bastille dans une version de concert. Il débute son mandat à Vienne en septembre avec Madame Butterfly et poursuit en décembre avec Le Chevalier à la Rose. La suite reste viennoise : il y dirige Les Noces de Figaro en janvier, Parsifal en avril et Macbeth en juin.