Le chef d’orchestre Alain Altinoglu naît le 9 octobre 1975 à Alfortville, en région parisienne, dans une famille d’origine arménienne. Son père chante dans le chœur de la cathédrale arménienne de Sainte-Croix de Paris, sa mère est pianiste et enseigne le piano au conservatoire d’Istanbul. À dix ans, il joue du piano à quatre mains avec sa sœur dans une émission pour jeunes prodiges. Adolescent, il joue dans des piano-bars et il apprend l’accompagnement vocal. Après son baccalauréat scientifique, il étudie le piano en accompagnement vocal au CNSMP, et devient chef de chant, ce qui le mène vers la direction lyrique : il remplace à la dernière minute le chef Dennis Russell Davies pour une répétition de K de Philippe Manoury en 2001 puis décroche sa première direction la même année à Tourcoing dans Don Giovanni de Mozart.

En 2003, il dirige la création mondiale de Pérela de Dusapin à Bastille. En 2006, il se produit à l’international quand Daniel Barenboim lui confie la direction de Marie Stuart de Donizetti à l’Opéra d’Etat de Berlin. En 2010 et pendant trois ans, il est Principal chef invité à Montpellier : parmi ses performances mémorables figurent Jeanne au bûcher d’Honegger en 2008 et Fiesque de Lalo avec Roberto Alagna en 2010. Il fait alors ses débuts au Festival d’Aix-en-Provence dans Orphée aux Enfers d’Offenbach en 2008 et revient à Bastilledans Salomé de Richard Strauss en 2009.

Sa carrière prend une nouvelle ampleur lorsqu'il remplace au pied levé Yannick Nézet-Séguin pour diriger Carmen de Bizet au Met. Il n’a même pas l’occasion de répéter, et son agent ment à son insu au Met, leur racontant qu’il est un habitué de l’opéra alors que c’est la première fois qu’il le dirige. Il est ensuite invité au Met à plusieurs reprises. La même année, il débute aux Chorégies d’Orange dans Mireille de Gounod et à Munich dans La Flûte enchantée de Mozart. Il reprend Carmen à  Chicago en 2011, puis fait ses débuts à Vienne dans Roméo et Juliette et Faust de Gounod (avec Jonas Kaufmann dans le rôle-titre). Il débute à l’Opéra allemand de Berlin en 2011 dans Samson et Dalila de Saint-Saëns. L'année suivante, le Français retourne à l’Opéra de Paris dans L’Amour des trois oranges de Prokofiev. La même année, sa direction de Cendrillon de Massenet à La Monnaie de Bruxelles remporte un accueil critique chaleureux.

Le chef dirige du Wagner pour la première fois en 2013 à Zurich avec Le Vaisseau fantôme. Un an plus tard, il retourne au Met dans Werther de Massenet, avec Jonas Kaufmann dans le rôle-titre. La même année, il retrouve Jonas Kaufmann en Des Grieux dans dans Manon de Massenet à Munich. Il dirige en 2015 Lohengrin de Wagner au Festival de Bayreuth et devient ainsi le troisième chef français après André Cluytens et Pierre Boulez à s’y produire. En 2016, il prend la direction musicale de La Monnaie, où il dirige Le Coq d'or de Rimski-Korsakov ainsi qu'une nouvelle production d'Aïda de Verdi l'année suivante, puis les Dialogues des Carmélites de Poulenc et Le Château de Barbe-Bleue de Bartók en 2018. La même année, il dirige Les Troyens (Berlioz) à Vienne et une version concert de Roméo et Juliette (Berlioz) à la Philharmonie de Paris, avant de revenir à Bruxelles pour Tristan et Isolde (Wagner) puis Le Conte du tsar Saltan (Rimski-Korsakov). En 2019, il dirige à La Monnaie Macbeth Underworld de Pascal Dusapin ainsi que Les Contes d’Hoffmann. 

En 2020/2021, Alain Altinoglu restera à la tête de l’orchestre de la Monnaie pour quatre productions : Les enfants de la mer de Lodewijk Mortelmans en novembre, Falstaff en décembre, Henri VIII de Camille Saint-Saëns en avril 2021 puis   en juin.