Dans les coulisses du Malade imaginaire avec le CMBV
Parmi les œuvres de référence du parcours « spectacle et comédie » constituant l’objet d’étude « le théâtre du XVIIe au XXIe siècles » de l’épreuve anticipée de français du baccalauréat 2021, le lycéen trouvera la comédie-ballet Le Malade imaginaire de Molière. Or, cette œuvre dramatique est sous-titrée « comédie mêlée de musique et de danse ». Les intermèdes chantés et dansés, composés par Marc-Antoine Charpentier et les ballets de Pierre Beauchamp y ont donc une importance qu'il y aurait grand tort à négliger (comme c'est le cas dans de nombreuses productions).
Comme le résume ce projet d'action culturelle, "Le Malade imaginaire ne peut être compris sans cette réunion des arts, longtemps oubliée. Le prologue et les intermèdes qui le composent participent pleinement de la dramaturgie voulue par Molière, et tendent un miroir à l'histoire du spectacle et des arts du XVIIe siècle."
Le Centre de musique baroque de Versailles saisit donc cette occasion d’accompagner les lycéens (mais aussi les enseignants et tous les spectateurs potentiels) dans leur étude en leur proposant une redécouverte du Malade Imaginaire, basée sur des travaux de recherche redonnant à ces intermèdes l’importance qu’ils avaient au XVIIe siècle.
Quelques ressources diverses existent certes pour aider à mieux comprendre comment le théâtre, notamment au XVIIe siècle, par le spectacle et la comédie, est un miroir satirique de la société, malgré les contraintes imposées par celle-ci. Il est d'autant plus fascinant d’en comprendre le contexte historique et générique en confirmant et précisant l’importance de la musique à cette époque, non seulement lors des représentations mais dès la conception des livrets, et plus encore lors des arrangements rendus nécessaires par les différentes contraintes qui suivirent les créations. Dans le contexte de la naissance de l’opéra français et le monopole que s'octroie Jean-Baptiste Lully, la musique et la danse dans le théâtre ne cessent de revêtir une importance toute particulière, au-delà même de leur fonction fondamentale au sein de l’œuvre. Autant de dimensions, multiples complexes et passionnantes que Judith le Blanc, maîtresse de conférences en littérature et arts à l’université de Rouen, invite à prendre en considération dans cette redécouverte du Malade imaginaire. En sa compagnie, les lycéens peuvent profiter de 5 mini-conférences « Le thème en 3 questions », aussi brèves que complètes, avec des chercheurs et des artistes attirant plus particulièrement le regard sur les intermèdes chantés et dansés.
Des vidéos, légèrement plus longues, de rencontre avec ces intervenants permettent d’aller plus loin encore et sont autant d’utiles ressources pour les professeurs et leurs élèves. Les mélomanes seront particulièrement ravis d’entendre l’analyse de William Christie qui, en 1990, avait participé à la résurrection scénique du Malade imaginaire « dans toute sa splendeur » avec son ensemble Les Arts Florissants au Théâtre du Châtelet, dans une mise en scène de Jean-Marie Villégier et avec une chorégraphie de Francine Lancelot.
Le Centre de musique baroque de Versailles montre donc ainsi sa volonté et sa capacité à accompagner le public scolaire tout en remplissant pleinement ses missions. Ceux qui ont (mais aussi ceux qui n'ont pas) à passer l’épreuve anticipée de français cette année auraient grand tort de ne pas profiter également de ces ressources qui invitent à la passionnante redécouverte de cette œuvre fameuse.