Biographie
Elisabeth Söderström
La soprano suédoise Elisabeth Söderström est née à Stockholm le 7 mai 1927. Dans sa jeunesse, elle tente d’abord de rentrer à l’Académie des Arts Dramatiques de Stockholm, mais suite à un premier échec, elle se tourne vers l’art lyrique. Elle étudie avec la colorature russe Adelaïde von Skilondz puis à l’Académie Royale de Musique de Stockholm. Elle fait ses débuts scéniques au Théâtre du Palais de Drottningholm dans Bastien et Bastienne, une rareté de jeunesse de Mozart. Deux ans plus tard, elle passe à la scène principale du pays, l’Opéra Royal de Suède, dont elle reste une figure habituelle jusqu’à la fin de sa carrière. Dans le début de sa carrière à Stockholm, elle chante principalement des rôles de soprano lyriques, comme les quatre héroïnes des Contes d’Hoffmann d’Offenbach, Sophie dans Le Chevalier à la Rose de Richard Strauss ou Pamina dans La Flûte enchantée de Mozart.
Sa carrière internationale décolle vers la fin des années 50. Ainsi, elle débute à Glyndebourne en 1957 dans le rôle du Compositeur dans Ariane à Naxos de Richard Strauss, où elle revient à de nombreuses reprises, en particulier dans des œuvres de Richard Strauss. Deux ans plus tard, elle débute au Met en Susanne dans Les Noces de Figaro. Toutefois, après environ cinq ans passés au Met, elle retourne en Suède pour rester proche de sa famille, et l’Opéra Royal de Suède demeure sa scène principale. Elle s’impose peu à peu comme une chanteuse très polyvalente, puisqu’elle a même chanté les trois rôles féminins du Chevalier à la Rose durant sa carrière. L’une de ses performances les plus notables est celle du rôle-titre de Pelléas et Mélisande de Debussy, qu’elle donne à Covent Garden en 1969 sous la direction de Pierre Boulez, et qui fait par la suite l’objet d’un enregistrement.
Mais plus encore qu’à Richard Strauss ou Debussy, c’est à Janacek que son nom restera à jamais associé, de par sa performance des rôles-titres de ses trois œuvres majeures dans des enregistrements dirigés par Charles Mackerras, qui ont fait énormément pour remettre le compositeur tchèque à l’ordre du jour : Katia Kabanova (1977), L’Affaire Makropoulos (1978) et Jenufa (1983). Elle excelle également dans le répertoire contemporain, ayant créé le rôle d’Amanda/Clitoria dans Le Grand Macabre de Ligeti à Stockholm en 1978 ainsi que de Juliana Bordereau dans The Aspern Papers de Dominick Argento à Dallas en 1998. Elle donne sa dernière performance un an plus tard en 1999, dans le rôle de la Comtesse dans La Dame de Pique de Tchaïkovski au Met. Elle meurt à Stockholm des suites d’une attaque cérébrale le 20 novembre 2009.