Etat civil
Biographie
La soprano Régine Crespin est née le 23 février 1927 à Marseille et grandit à Nîmes. Elle commence à prendre des cours de chant à l’âge de 16 ans. Repérée lors d’un concours organisé par le magazine Opéra, elle monte à Paris et entre au Conservatoire national supérieur de musique et de danse où elle brille et obtient les premiers prix d’opéra, opéra-comique et chant. Sa carrière débute en 1948 à l’Opéra de Reims où elle incarne Charlotte dans Werther de Massenet.
Régine Crespin est engagée dans la troupe de l’Opéra du Rhin et incarne ainsi Elsa dans Lohengrin de Wagner en 1950 à Mulhouse. Elle intègre ensuite la troupe de l’Opéra de Paris où elle fait ses débuts en Elsa en 1951. Cette année-là, elle débute également à l’Opéra-Comique où elle interprète le rôle-titre de Tosca de Puccini, puis le rôle de Santuzza dans Cavalleria Rusticana de Mascagni. N’obtenant pas l’accueil espéré, elle décide de quitter Paris en 1952 et tente sa chance dans des maisons d’opéra de province. Elle triomphe alors dans le rôle de La Maréchale dans Le Chevalier à la rose de Strauss, avant de revenir à l’Opéra de Paris en 1955 pour incarner Reiza dans Oberon de Weber et recevoir enfin l’enthousiasme du public. Les trois années suivantes, elle reste à Paris pour interpréter Desdémone dans Otello et Amelia dans Un Bal masqué, deux œuvres de Verdi. Mais elle sert aussi l’opéra français et y endosse les rôles de Brunehild dans Sigurd de Reyer, de Lidoine dans la première parisienne des Dialogues des Carmélites de Poulenc et de Cassandre dans Les Troyens de Berlioz. Elle reste active dans les maisons d’opéra à travers la France et chante notamment la première mondiale de Sampiero Corso de Tomasi dans lequel elle est Vannina à l’Opéra de Bordeaux en 1956. Célèbre pour son timbre clair et sa délicatesse d’interprétation, André Cluytens la recommande en 1957 à Wieland Wagner pour le rôle de Kundry dans Parsifal au Festival de Bayreuth où elle le rechante trois ans d’affilé. Pour incarner le rôle à la perfection, elle prend des cours d’allemand avec Lou Bruder qu’elle finit par épouser. Elle participe à nouveau au Festival en 1961, cette fois-ci dans le rôle de Sieglinde dans La Walkyrie et dans celui de la Troisième Norne dans Le Crépuscule des dieux.
Sa carrière internationale lancée, Régine Crespin est invitée à se produire sur les scènes des grandes maisons d’opéra du monde. Elle débute ainsi à la Scala, en 1959, dans le rôle-titre de Fedra de Pizzetti, à l’Opéra d’Etat de Vienne dans La Walkyrie, ainsi qu’au Festival de Glyndebourne et à Covent Garden dans Le Chevalier à la rose en 1960. En 1962, elle fait sa première apparition au Teatro Colón de Buenos Aires en chantant le rôle-titre d’Iphigénie en Tauride de Gluck. Puis elle continue son ascension en 1962 en chantant Le Chevalier à la rose pour ses débuts au Metropolitan où elle retourne ensuite chaque année, notamment pour le rôle-titre de Carmen de Bizet. Elle est également Tosca à l’Opéra de Chicago où elle revient en 1963 pour prendre les rôles de Léonore dans Fidelio de Beethoven et d’Elisabeth dans Tannhäuser de Wagner, et en 1964 pour le rôle-titre d’Ariane à Naxos de Strauss. En 1966, elle incarne Ariane au Festival d'Aix-en-Provence et fait ses débuts à l’Opéra de San Francisco en chantant Les Troyens. Elle participe ensuite pour la première fois au Festival de Salzbourg en 1967 avec La Walkyrie.
Au début des années 1970, elle commence à avoir des difficultés vocales et explore donc des rôles de mezzo-soprano. Elle prend ainsi le rôle de Madame Flora dans Le Médium de Menotti, et chante plusieurs œuvres d’Offenbach : elle incarne La Grande Duchesse de Gerolstein et La Périchole. En 1974, le réalisateur Gérard Oury lui offre de jouer la femme d'un dictateur joué par Louis de Funès dans Le Crocodile. Malheureusement, Louis de Funès est victime d'un infarctus, le projet est abandonné et la chanteuse ne fera jamais de cinéma. A partir de 1976, elle commence à enseigner au Conservatoire de Paris. En 1989, elle interprète Carmen dans le feuilleton télévisé L'Or du diable, puis fait ses adieux à la scène à l’Opéra de Paris où elle incarne la Comtesse dans La Dame de Pique de Tchaïkovski. Elle se consacre ensuite à l’enseignement jusqu’en 1992. En plus du Conservatoire de Paris, elle donne des cours au Programme Merola de l’Opéra de San Francisco pendant une vingtaine d’années. De plus, elle donne des masterclass dans plusieurs universités et conservatoires d’Europe et des Etats-Unis. En 1994, son talent est consacré lorsqu’elle est nommée commandant de la Légion d’honneur. Régine Crespin s’éteint finalement le 5 juillet 2007 à Paris, des suites d’un cancer.