Patrice Chéreau : III. La Tétralogie du centenaire (1976-1980) - L'Or du Rhin
La carrière de Patrice Chéreau est marquée par un événement historique : “La Tétralogie du centenaire”. En 1974, Wolfgang Wagner (petit-fils de Richard Wagner) propose à Pierre Boulez de diriger la Tétralogie (les quatre opéras de L’Anneau du Nibelung, créés entre 1869 et 1876 : L'Or du Rhin, La Walkyrie, Siegfried, Le Crépuscule des dieux) programmée en 1976 pour les 100 ans du Festival de Bayreuth. Côté mise en scène, le projet est décliné par Ingmar Bergman, Peter Brook et Peter Stein, avant que Pierre Boulez ne propose le nom de Patrice Chéreau. Celui-ci accepte avec enthousiasme, trouvant avec ce projet des opéras aussi pensés comme du théâtre. Chéreau vise à construire une « allégorie moderne ». La mythologie et la légende sont incarnées dans des enjeux historiques et politiques : l’action est transportée dans la Révolution industrielle, les géants, nymphes et même les Dieux ont des caractères humains, profondément humains, trop humains. Les représentations soulèvent d’abord un immense scandale. La mise en scène est dénoncée comme une “démystification marxiste”. Toutefois, c’est un renversement complet de situation qui se produit quatre ans plus tard : la production remporte un immense succès, couronné par une heure d’applaudissements. Cette mise en scène entre dans l’histoire de l’opéra.
L’Opéra national de Paris rend hommage au metteur en scène Patrice Chéreau en proposant pour la première fois sa mise en scène De la maison des morts composé par Leoš Janáček : réservations à ce lien.
L’Opéra de Paris et la Bibliothèque nationale de France s’associent également pour proposer l’exposition “Patrice Chéreau, mettre en scène l’opéra” du 18 novembre 2017 au 3 mars 2018 à la Bibliothèque-musée de l’Opéra au Palais Garnier.
Retrouvez la carrière de Patrice Chéreau à l'opéra :
1. L’Italienne à Alger de Rossini (mise en scène de 1969)
2. Les Contes d’Hoffmann de Jacques Offenbach (1974)