Wozzeck, humain trop humain
Wozzeck d'Alban Berg est souvent considéré comme le premier opéra moderne, en tant que première œuvre maîtresse de la Seconde École de Vienne (comprenant Schœnberg, Berg et Webern qui révolutionnent l'art musical au début du XXe siècle ; la Première École de Vienne ou classicisme viennois regroupait Haydn, Mozart et le jeune Beethoven, autour de Gluck durant la seconde moitié du XVIIIe siècle).
Cet opéra en trois actes de 5 scènes chacun est composé entre 1912 et 1922. L'histoire s'inspire de la pièce de théâtre Woyzeck de Georg Büchner retraçant le drame domestique d'un soldat assassinant sa maîtresse. L’opéra prend ainsi la dimension d’une tragédie humaine, ne dépeignant plus la vie d’un héros mais celle d’un homme commun poussé au meurtre par la violence sociétale.
Franz Wozzeck, baryton basse. Soldat, époux de Marie.
Présent dans presque toutes les scènes, successivement en duo avec chacun des personnages. Les rares scènes dont il ne fait pas partie sont encore centrées sur lui, son absence comme père et mari, confirmant sa place centrale au drame.
Il a un fils avec Marie dont il découvre l’infidélité avec le Tambour-Major. Il la poignarde à mort et se noie en cherchant l’arme du crime.
Il répond d'une voix obéissante, mécanique et désincarnée aux ordres du capitaine et du docteur. Humilié, il ne dit mot quand il est trahi par Marie et battu par le Tambour-Major. Ses seuls moyens de résistance sont deux cris déchirants, l'un plaignant les pauvres gens ("Wir arme leut"), l'autre lorsqu'il hallucine des lieux hantés ou des complots paranoïaques.
Pour conclure cette série d'Airs du Jour dédiée aux personnages de Wozzeck, nous vous proposons l'opéra en intégralité, dans une passionnante version cinématographique de Joachim Hess (nous avons également dédié un #VidéÔlyrix intégral à la version Viennoise de 1987, à retrouver ici).
Plongez dans l'univers de Wozzeck et profitez notamment ici de notre compte-rendu récent dédié à sa production Genevoise.