Puissants esprits
Si L'Orfeo de Monteverdi n'est pas le tout premier opéra de l'histoire, il est néanmoins très novateur. Alors que les premiers actes sont encore empreints du style recitar cantando (récitation chantée) caractéristique de l'académie florentine de l'époque, le compositeur fait véritablement naître l'esthétique italienne du beau chant dans l'air d'Orphée "Possente spirto e formidabil nume" ("Puissant esprit, dieu formidable"). Les vocalises ornent nettement les strophes que le baryton Christian Gerhaher varie au fur et à mesure du chant.
Au bord du Styx, Orphée se retrouve face à Charon, le passeur des Enfers. Le héros déploie donc ses plus beaux atouts lyriques et finit par charmer le vieillard et même Proserpine, la reine des Enfers.