Carte blanche à Calixto Bieito
Commande du Cardinal Pamphili qui en écrivit le texte, Le Triomphe du Temps et de la Désillusion se présente comme le premier oratorio du jeune Haendel, fraîchement arrivé à Rome. Il n'a que 22 ans, nous sommes en 1707. Si un édit papal interdit à l'époque le genre de l'opéra dans la Cité Sainte, cet oratorio en garde quelques beaux traits et se centre sur quatre personnages allégoriques : la Beauté, le Plaisir, la Désillusion et le Temps.
La Beauté flattée par le Plaisir croit en son immortalité. Le Temps et la Désillusion s'allient pour l'extirper de sa vanité et l'invitent à s'aviser auprès de la Vérité. Après quelques hésitations, la Beauté prend conscience du tempus fugit, l'inéluctable fuite du temps. L'air proposé est interprété par Natalie Dessay et le Concert d'Astrée sous la direction d'Emmanuelle Haïm.
Ultime aria, « Tu del Ciel ministro eletto » traduit l'entrée dans le monde spirituel de la Beauté. Les cordes ralentissent peu à peu, les silences s'allongent. Sage, la Beauté prend conscience de sa finitude et s'en remet à Dieu.