Centenaire de La Callas, Série Hommage : épisode 14. La Somnambule
Trois mois après La Vestale de Spontini, Maria Callas et Luchino Visconti se retrouvent à La Scala de Milan le 5 mars 1955 pour la troisième étape de la reconquête de l’univers de Bellini par la cantatrice avec une nouvelle production de La Somnambule. Ces successives dirigées par Leonard Bernstein, avec le ténor héritier de Tito Schipa, Cesare Valletti remarquable styliste, dans le rôle d’Elvino, constituent un sommet majeur de la carrière de Callas. Luchino Visconti règle une mise en scène d’une beauté sans égale, comme un hommage à la grande ballerine romantique du XIXème siècle, Marie Taglioni, la première à se produire sur pointes. Idéalement habillée d’une robe vaporeuse immaculée, ceinte d’une couronne de fleurs, Maria Callas semble comme danser véritablement sur scène telle une ondine tout en déployant un chant à la fois virtuose, souple et d’une confondante pureté élégiaque. Ce rôle alors dévolu aux sopranos légers comme Toti Dal Monte, retrouve avec Callas toute sa signification et sa profondeur. Le triomphe remporté par toute l’équipe s’avère spectaculaire et demeure légendaire au sein des annales pourtant brillantes de La Scala de Milan. Callas reprendra le rôle à La Scala en mars 1957 sous la baguette d'Antonino Votto tout en enregistrant l’ouvrage entre deux représentations pour EMI. En juillet de la même année, elle se fait entendre dans ce rôle d’Amina à l’Opéra de Cologne, tout juste avant de graver les intégrales de Turandot et de Manon Lescaut de Puccini... Une folie à la Callas ! Elle se produit encore en Sonnambula à Edimbourg en Ecosse en août de cette même année à quatre reprises avec Votto, mais se disant souffrante elle refuse de paraitre pour la cinquième représentation, ce qui permettra à sa jeune consœur Renata Scotto de se faire connaître au plan international. Ce premier scandale relayé par toute la presse ne sera malheureusement pas le dernier et affectera la réputation de Maria Callas !
Ah! non credea mirarti si presto estinto, o fiore! Passasti al par d’amore, che un giorno sol durò. Io più non reggo (Elvino) Passasti al par d’amore, Più non reggo a tanto duolo (Elvino) Potria novel vigore Il pianto mio recarti Ma ravvivar l'amore Il pianto mio, ah, no, no, non può.
Ah je n'aurais jamais cru te voir faner si tôt, ô fleur ! Tu n'as vécu qu'un jour, comme l'amour. Je n'en puis plus. De tant de douleurs. Mes larmes te feront peut-être revivre, mais pas l'amour.
Rendez-vous demain et chaque jour de la semaine jusqu'au 2 décembre 2023 pour un nouvel épisode de cette série signée José Pons.