Contes en série à l'Opéra - Épisode 2 : Ariane et Barbe-Bleue (Paul Dukas)

Le 01/08/2023

Issus d’une tradition populaire orale, les contes représentent un matériau privilégié pour la création opératique : le potentiel tragique, merveilleux ou féérique contenu en leur sein en justifie la mise en spectacle. Dans cette série, nous vous présentons la mise en musique d’histoires qui ont probablement bercé votre enfance, par des compositeurs d’époques et d’esthétiques variées :

Ariane et Barbe-Bleue est un opéra en trois actes créé à l’Opéra Comique de Paris le 10 mai 1907. Dans le texte (français) de Maurice Maeterlinck, le personnage féminin du conte de Charles Perrault est associé à la figure mythologique d’Ariane, dont l’intelligence a su délivrer Thésée du labyrinthe du Minotaure. Le symbolisme qui caractérise l’écriture de Maeterlinck (qui en est le chef de file) a suscité beaucoup d’intérêt chez les compositeurs européens du début du XXe siècle (Pelléas et Mélisande a été mis en musique par Debussy, Fauré, Schönberg et Sibelius). Comme chez Bartók dans Le Château de Barbe-Bleue mais dans un style très différent, la musique de Dukas a vocation à figurer l’espace, l’action et les émotions : elle est pensée comme un prolongement du texte dans une dimension qui serait d’ordre sensible.

La version d’Ariane que nous vous présentons est celle interprétée par la soprano Sophie Koch dans une production du Théâtre du Capitole de Toulouse mise en scène par Stefano Poda et datée du mois d’avril 2019 (dont le compte-rendu est disponible comme toujours sur Olyrix). Accompagnée de sa nourrice (Janina Baechle), Ariane parcourt les dédales du château de Barbe-Bleue et ouvre ses portes sur des richesses qui ne l’émeuvent pas outre mesure car elles n’ont pour elle pas plus de valeur que la vérité qu’elle exige (“O mes clairs diamants ! Je ne vous cherchais pas, mais je vous salue sur ma route !”). L’extrait laisse entendre comment la musique figure la scène : le tintement de clochettes ainsi que le motif récurrent joué par les cordes évoquent le scintillement des joyaux et l’éblouissement d’Ariane et de sa nourrice.

Retrouvez la série complète dans les liens ci-dessous ou bien chaque jour sur Olyrix :