Coffret Massenet d’ATMA Classique : Magali Simard-Galdès
« Cette mélodie me plaît, car son caractère très lumineux la distingue parmi les mélodies que j’ai enregistrées sur l’intégrale. J’ai toujours aimé l’image de la fleur qui s’ouvre à la tombée du soleil, souvent utilisée pour décrire un jeune amour mystérieux et discret, et que plusieurs compositeurs ont explorée dans le répertoire de la mélodie et du Lied (Die Lotosblume de Schumann, Wasserrose de Strauss, etc.).
L’univers établi par Massenet alterne entre deux climats : un premier lumineux et scintillant qui représente la brillance du ciel étoilé qui éveille les belles de nuit, et un autre tout en chaleur et en volupté pour illustrer le profond romantisme des âmes ainsi décrites.
Comme plusieurs poèmes de cette intégrale (et du répertoire lyrique), ce poème parle d’amour, et comme plusieurs poèmes de cette époque, une fleur est choisie pour représenter un type d’amour : dans ce cas-ci, une personne amoureuse très discrète, qui cache son sentiment amoureux au grand jour. Elle se permet toutefois de laisser libre cours à ses rêves voluptueux sous les cieux étoilés de la discrète nuit.
D’un point de vue musical, la forme musicale ABA, bien que simple, est très efficace : la partie A, très brillante, communique la fébrilité du jeune amour illustré dans le poème, tandis que la partie B, tout en richesse et en lyrisme, exprime la volupté et la tendresse des âmes amoureuses.
Il n’a pas été nécessaire de “trop faire” avec cette mélodie qui parle d’elle-même. Olivier [Godin, pianiste] et moi avons tenté de laisser émerger naturellement la musique des lignes et de souligner le contraste entre les deux atmosphères. »
Joyeux et clair, le soleil luit ; Il caresse toutes les roses ;
Indifférentes et moroses Sommeillent les belles de nuit.
Elles s’éveilleront fidèles À leur attrait mystérieux…
Quand des astres lointains des cieux Les purs rayons viendront sur elles.
Et quelques âmes sont ainsi, Dédaignant la clarté banale
D’une splendeur toute idéale Elles ont l’obsédant souci.
De l’infini rêvant l’amour Sous leurs impénétrables voiles…
Elles se forment au grand jour, Mais elles s’ouvrent aux étoiles !
(Thérèse Maquet)
Retrouvez ci-dessous les autres épisodes de cette série avec huit autres solistes lyriques ainsi que le pianiste Olivier Godin, et pour écouter des extraits ainsi que commander cette intégrale, rendez-vous sur le site d’ATMA Classique.
1- L'Heure douce par Marie-Nicole Lemieux
2- Poème du souvenir par Jean-François Lapointe
3- Élégie par Frédéric Antoun
4- Les Oiselets par Anna-Sophie Neher
5- Enchantement par Antonio Figueroa
6- Les belles de nuit par Magali Simard-Galdès
7- Les yeux clos par Karina Gauvin
8- Je mourrai plus que toi par Marc Boucher
9- Dieu créa le désert par Hugo Laporte
10- La dernière lettre par Olivier Godin