Edition des 10 ans du Festival de Pâques d’Aix : Les Nuits d'été
Le Concert du 13 avril au Grand Théâtre de Provence réunira L'Académie Karajan de Berlin et le chef Lionel Bringuier pour interpréter Ravel et Beethoven (Le Tombeau de Couperin et la Symphonie n°4), et au cœur du programme Les Nuits d’été de Berlioz chantées par Alix Le Saux qui nous en parle : « Je suis très heureuse de participer au Festival de Pâques cette année. C'est un joli clin d'œil pour moi d'y chanter Les Nuits d'été car nous l'avons donné avec Renaud Capuçon en août 2022 au Festival Berlioz avec son orchestre, l'Orchestre de Chambre de Lausanne. Cette fois-ci ce sera avec la Karajan-Akademie der Berliner Philharmoniker sous la direction de Lionel Bringuier et je remercie Renaud de me l'avoir proposé.
Même si je connais bien ce cycle, ce sera cette fois-ci un petit peu différent pour moi car je vais changer certaines des tonalités. J'avais l'habitude de chanter ces mélodies dans la tonalité grave de l'édition Bärenreiter mais ma voix évolue et je dois maintenant les chanter dans une tessiture plus aiguë. C'est un travail sur les couleurs très intéressant. En effet, je trouve que changer la tonalité me demande de reconsidérer certaines nuances que je faisais avant ou même certaines intentions que je donnais à la ligne de chant. C'est comme si je faisais une nouvelle fois connaissance avec ce cycle et je me sens chanceuse de retravailler ces mélodies comme pour la première fois.
Je crois que Les Nuits d'été est le premier cycle de mélodies françaises que j'ai entendu enfant. Dans ma famille c'était presque une partition sacrée tellement elle rappelait son enfance à mon grand-père qui voyait son père [Henri Lauth, pianiste chef de chant à l'Opéra de Paris] travailler ce cycle avec Régine Crespin. Alors la première fois qu'on me l'a proposé avec Pierre Bleuse et l'Orchestre de la Suisse Romande j'avais presque peur de m'attaquer à ce monument. Mais très vite, je me suis rendue compte que je prenais énormément de plaisir à lire cette poésie de Théophile Gautier, que chaque mot me touchait profondément et que Berlioz avait composé une musique aussi intime que ces textes. J'ai aimé avoir le sentiment d'être celle qui raconte et non pas celle qui vit un personnage comme à l'opéra.
Ce qui est intéressant avec ce cycle c'est que les histoires de tonalité dites hautes ou basses ne correspondent pas réellement aux tessitures. Par exemple, Régine Crespin et Kiri Te Kanawa sont deux soprani et pourtant elles chantent Le Spectre de la Rose dans la tonalité grave c'est-à-dire en Si Majeur. Il existe pourtant une version haute en Ré Majeur mais il semblerait qu'elle corresponde mieux aux ténors. »
Vous pouvez réserver vos places pour cet événement et les 25 autres rendez-vous du 10ème Festival de Pâques d’Aix-en-Provence à cette adresse.
Retrouvez également les autres épisodes de cette série :
1- Mozart
2- Petite Messe Solennelle
3- Mahler
4- Pergolèse & Bach par René Jacobs
5- Pergolèse & Bach par Helena Rasker
6- Passion selon Saint Matthieu
7- Wagner à l’italienne
8- Vaisseau fantôme
9- Mozart, Haydn, Brahms, Wagner
10- Les Nuits d'été