5 opéras de Richard Strauss et Hugo von Hofmannsthal - 4. La Femme sans ombre
4. La Femme sans ombre
Alors que Strauss a pu être dur dans ses jugements au sujet du texte du Chevalier à la rose (voir l'épisode 2 de la série), il est formel pour celui de La Femme sans ombre : « C’est vraiment là votre chef d’œuvre ». Le quatrième projet de Strauss et Hofmannsthal, qui s’étale de 1911 à 1919, est un conte sur l’enfantement où se font face deux hommes et deux femmes. Hofmannsthal présente sa nouvelle idée à Strauss en mars 1911 comme un « ouvrage qui serait à La Flûte enchantée ce que Le Chevalier à la rose est à Figaro. »
Un empereur oriental prend pour épouse une belle femme blessée par sa flèche alors qu’elle était une gazelle blanche. Elle est la fille du roi fantôme Kaikobad. L’absence d’ombre de cet être mystérieux symbolise son infécondité. Une jeune teinturière lui prête alors la sienne. Après des péripéties, tous les personnages sont transportés à l’acte III dans un monde imaginaire qui se veut un mariage parfait entre musique et poésie dans un paradis enchanté.
L’acte I achevé par Strauss en juillet 1914, le compositeur commence son travail sur l’acte II de l’opéra quand la guerre est déclarée entre l’Autriche-Hongrie et le royaume de Serbie le 28 juillet 1914. Hofmannsthal est alors mobilisé.
L’acte III est achevé en août 1916 avec peine. Mais à cause de la guerre, ce n’est que le 10 octobre 1919 à l’Opéra de Vienne que l’œuvre pour très grand orchestre est donnée dans un contexte de défaite et d’hyperinflation.
La première scène de l’acte I, et l’air : Amme! Wachst du ? enregistré en 2020 avec Evelyn Herlitzius et Stephen Gould est ici accompagnée par l'Orchestre de l'Opéra d’État de Vienne sous la baguette de Christian Thielemann :
Rendez vous demain pour le dernier épisode de la semaine d’#Airdujour consacrée au duo Richard Strauss / Hugo von Hofmannsthal