Quand Karajan exigeait par admiration des excuses de la jeune Mirella Freni
Nous évoquions hier le lien qui unissait la chanteuse et le chef d'orchestre Herbert von Karajan. La diva nous raconte une anecdote très éloquente sur elle et sur lui :
« Quand je suis arrivée à Salzbourg pour les répétitions, j'avais une peur terrible (rires). Nicolaï Ghiaurov avec son immense voix était à côté de moi, puis est arrivé Placido Domingo, ensuite José Carreras : des voix si imposantes ! j'avais l'impression d'être un petit oiseau à côté. J'avais peur, je me suis dit que tout cela n'était peut-être pas pour moi, que je ne serai pas à la hauteur. Je suis donc allée voir le maestro Karajan pour lui dire "Maestro, je ne pense pas faire cet opéra, j'ai peur". Il m'a dit d'aller manger pour en reparler ensuite. Je mangeais en pleurant, j'avais peur de mal faire. Dès que je suis revenu, Karajan a immédiatement joué le dernier acte, j'ai donc dû chanter et je me souviens que l’orchestre m'a applaudie et même le maestro frappait le pupitre de sa baguette. Il a dit : "et cette dame m'a effrayé ce matin en disant qu'elle ne voulait pas chanter. Viens demander pardon, immédiatement." »
Il s'agit de la version référence du Don Carlo de Verdi enregistrée en 1975 avec Freni, Domingo, Ludwig, Ghiaurov, Cappuccilli, Van Dam.
Rendez-vous tous les matins sur Ôlyrix pour un air hommage à Mirella Freni.